- Quand le Veau d'Or fut achevé, D.ieu dit à Moïse : « Va, descends. Car ton peuple, que tu as fait sortir du pays d'Égypte, s'est corrompu » (Exode 32, 7). Moïse dit : « Maître de l'Univers, depuis quand est-il mon peuple et non le Tien ? »
Et D.ieu répondit : « Quand il était en Égypte, Je dis :“Je ferai sortir du pays d'Égypte Mes armées, Mon peuple, les Enfants d'Israël” (Ex. 7:4). Je ne t'ai point dit de les mêler à une multitude d'autres peuples qui voulaient quitter l'Égypte avec eux. Mais toi, plein de bonne volonté, tu les as emmenés avec toi. Et voilà, ce sont ces étrangers qui ont fait le Veau d'Or et entraîné Mon peuple dans le péché ; eux qui ont dit : “Ceux-ci sont tes dieux, ô Israël !” (Ex. 32,8). C'est donc ton peuple, que forme la multitude de peuples mêlés (erev rav), qui est corrompu. »
- Moïse demanda à D.ieu : « Pourquoi, ô D.ieu, es-Tu irrité contre Ton peuple que Tu as fait sortir du pays d'Égypte ? »
Pourquoi Moïse a-t-il mentionné ici l'Égypte ? Parce qu'il voulait dire : Que peut-on attendre d'un peuple qui a vécu pendant des siècles au milieu d'adorateurs d'agneaux ? Si D.ieu ne l'avait pas gardé si longtemps dans cette atmosphère, la corruption des Égyptiens n'aurait pas déteint sur lui.
Au nom de Rabbi Lévi, la même explication a été donnée par le truchement d'une parabole :
Un homme voulut acheter un esclave.
– Est-ce un bon ou un mauvais esclave ? demanda-t-il au maître.
– C'est un mauvais esclave, répondit celui-ci, c'est pourquoi je désire le vendre.
Cela n'empêcha pas l'homme de l'acheter. Il l'emmena chez lui. L'esclave désobéit à son maître, qui commença à le battre.
L'esclave se mit à pleurer.
– Ce n'est pas juste ! gémit-il. Et le maître de s'écrier :
– Tu te conduis si mal, et tu oses parler de justice ?
– Mais oui, ce n'est pas juste ! On m'a vendu à toi comme un bon ou un mauvais esclave ?
– Comme un mauvais esclave, convint le maître,
– Alors tu ne peux pas attendre de moi que je sois bon. Tu ne devrais pas être déçu.
Moïse parla à D.ieu en ces termes : « Tu m'as dit que Tu libérerais les Enfants d'Israël pour l'amour d'Abraham, d'Isaac et de Jacob, car Ton peuple n'avait encore aucun mérite personnel dont il pût se prévaloir. Tu devrais montrer plus de patience à son égard. »
Une autre parabole :
Un roi possédait un champ de dimensions importantes. Il donna l'ordre à un de ses serviteurs d'y planter de la vigne. Ce que le serviteur fit. Mais les raisins que produisit le vignoble étaient acides, et le vin qu'on en fit se changea en vinaigre. Le roi en fut irrité ; il ordonna à son serviteur d'abattre toutes les vignes et ajouta :
– De quelle utilité peut être pour moi un si mauvais vignoble ?
– Majesté, répondit le serviteur, des frais considérables ont été engagés pour transformer ce champ en vignoble, et vous voulez maintenant tout détruire ? Il est jeune encore. Donnez-lui le temps de se bonifier, et il deviendra un beau vignoble qui produira de beaux fruits !
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