Entre les limites et l’amour divin

Chers amis,

Les Trois Semaines entre le 17 Tamouz et le 9 Av sont appelées par nos Sages « Beïn HaMetsarim », « Entre les Limites », et sont marquées par plusieurs coutumes associées au deuil. Cette période difficile commémore les calamités survenues depuis la brèche des murs de Jérusalem jusqu’à la destruction du Temple. Même de nos jours, elle est considérée comme une période défavorable pour le peuple juif.

Malgré ses associations tragiques, cette période est caractérisée par de puissantes influences spirituelles positives. Sur le plan temporel, cela se reflète dans le fait que les Trois Semaines se déroulent en été. Tout ce qui se passe dans notre monde matériel reflète les forces spirituelles correspondantes qui opèrent dans les sphères supérieures. De plus, la manière dont toute entité fonctionne sur le plan physique résulte des relations entre ces forces spirituelles, sources de toute existence matérielle.

Ainsi, chaque entité tangible illustre ces forces. Par exemple, le soleil est associé au Nom ineffable de D.ieu. Comme il est écrit : « Car D.ieu et Elokim sont comme le soleil et son bouclier. » (Psaumes 84,12) Le Nom ineffable exprime les attributs divins de miséricorde et de révélation, le nom Elokim exprime les attributs divins de rigueur et de justice. L’éclat du soleil, particulièrement pendant les Trois Semaines lorsqu’il est à son apogée, indique ainsi la prévalence d’une intense miséricorde divine.

La nature tragique des Trois Semaines et leur statut de période où la miséricorde de D.ieu se manifeste ne sont pas mutuellement exclusifs. La force motrice profonde des Trois Semaines est l’amour de D.ieu. Cependant, l’amour véritable peut parfois requérir une conduite qui semble sévère. Lorsqu’un père aimant et miséricordieux réprimande ou châtie son fils, cela est désagréable pour les deux, mais le père est uniquement motivé par une profonde préoccupation pour le bon développement physique et moral de son fils.

De même, changer les couches d’un petit enfant qui s’est sali n’est pas toujours un processus confortable pour celui-ci. Pour qu’un père soumette un tout-petit à cette gêne, il faut un amour très altruiste, assez puissant pour l’emporter sur son aversion naturelle à causer de l’inconfort à son enfant.

C’est ce genre d’amour qui constitue la substance profonde des Trois Semaines.

L’aspect positif et ouvertement reconnaissable de cet amour sera révélé à l’Ère de la Rédemption, lorsque tous les jeûnes commémoratifs des calamités seront annulés et « transformés en jours de fête et de réjouissance » (Zacharie 8,19). À ce moment-là, la dimension cachée de l’amour de D.ieu émergera et deviendra manifeste.

Chabbat Chalom à tous !

Vos amis @ Fr.Chabad.org