Le train de l’année

Il était une fois un train qui devait franchir une montagne escarpée. La locomotive tirait les wagons avec grand peine et gémissait sous l’effort. « Si seulement la locomotive n’avait pas à traîner tous ces lourds wagons. Je pourrais alors atteindre ma destination en un temps record... », se dit le mécanicien. À cet instant, le câble reliant la locomotive au reste du convoi se rompit, et le souhait du mécanicien se réalisa. Il arriva à la gare bien avant l’heure prévue.

Tout excité, le mécanicien raconta au chef de gare que la locomotive seule avait roulé beaucoup plus vite que d’habitude. Mais à sa grande surprise, son patron était furieux. « Espèce d’idiot ! », répondit le chef de gare. « Qui se soucie de savoir si la locomotive a atteint la gare ? Le but de la locomotive est d’amener le train à sa destination. Sans les wagons derrière elle, le voyage n’a pas de sens. »

La « locomotive » de cette histoire est le mois de Tichri ; les « wagons » du train sont les 11 autres mois de l’année.

Nous sommes maintenant au mois de Mar’hechvane, le seul mois du calendrier juif qui soit dépourvu de fêtes. L’exaltation spirituelle de Roch Hachana, de Yom Kippour, de Soukkot, de Chemini Atséret et de Sim’hat Torah est désormais derrière nous, et l’année à venir, comme les rails du train, s’étend à l’horizon.

Alors que nous revenons à la « réalité », notre défi consiste maintenant à intégrer la chaleur et l’élévation spirituelle des fêtes dans notre vie quotidienne. La « locomotive » restera-t-elle attachée aux « wagons » et les conduira-t-elle dans la bonne direction ? Ou bien toutes les émotions positives que nous avons ressenties – la foi profonde en D.ieu qui a été éveillée, les sentiments d’unité et d’amour du prochain – resteront-elles dissociées de notre vie quotidienne ?

En canalisant notre résolution dans une action pratique (peut-être en prenant sur soi l’observance d’une mitsva supplémentaire : mettre les tefiline, manger casher, être plus attentif à l’observance du Chabbat, etc.), le mois de Tichri nous propulsera en avant et vers le haut. Car en vérité, être juif est un voyage de 365 jours par an...

Chabbat Chalom !

La Rédaction