Tou biChevat: le plaisir du judaïsme
Chers amis,
Ce jeudi, nous célébrons Tou biChevat, le 15 Chevat, que notre tradition appelle « le Nouvel An des arbres ». C’est en effet cette date qui servait pour le décompte des années des arbres fruitiers pour distinguer le prélèvement des dîmes d’une année de ceux d’une autre année.
Ce jour est marqué par plusieurs coutumes, dont la plus célèbre est de consommer des fruits de l’arbre, et en particulier ceux par lesquels la Torah fait l’éloge de la terre d’Israël, dans les versets :
Car l’Éternel ton D.ieu te conduit dans une bonne terre, une terre pleine de cours d’eau, de sources et de torrents qui s’épandent dans la vallée ou sur la montagne ; une terre qui produit le blé et l’orge, le raisin, la figue et la grenade, l’olive huileuse et le miel de dattes. — Deutéronome 8,8-9
Pourtant, la célébration de Tou biChevat par ces différents usages n’est pas en soi une mitsva, un commandement biblique, mais un « minhag », une coutume juive.
Je voudrais partager un enseignement du Rabbi de Loubavitch à ce propos :
La différence entre les commandements et les coutumes est similaire à celle qui distingue le blé et l’orge des cinq espèces de fruits cités dans le verset :
Le blé et l’orge servent à faire le pain qui est la base de l’alimentation humaine, et de ce fait, indispensable. Le pain calme notre faim et nous rassasie, et ainsi, il nous maintient en vie.
Il en est de même des commandements, qui constituent une obligation qui nous incombe depuis notre engagement au Sinaï. « Choisis la vie », nous enjoint la Torah, en nous demandant de faire le bien. En accomplissant les mitsvot, nous procurons à D.ieu la satisfaction que Sa volonté ait été accomplie par ceux à qui Il a donné le libre arbitre.
En revanche, l’accomplissement d’une coutume n’est pas l’accomplissement d’une obligation. C’est quelque chose que l’on fait de soi-même, de bon cœur et avec enthousiasme. Le but des coutumes juives est d’exprimer à D.ieu l’amour que nous Lui portons et – si l’on peut s’exprimer ainsi – de Lui faire plaisir. C’est ainsi que nous les accomplissons avec un sentiment qui dépasse le « sens du devoir » : nous les faisons, nous aussi, avec plaisir.
Les coutumes sont ainsi à l’image des fruits. S’il est vrai que les fruits contiennent toutes sortes de vitamines, un être humain peut vivre en ne mangeant que du pain. Au-delà de leurs nutriments, l’apport essentiel des fruits à la vie humaine est le plaisir de les consommer, et transforme l’alimentation humaine, la faisant passer d’une « nécessité » à un « bonheur ».
La fête de Tou biChevat nous enseigne ainsi à servir D.ieu dans la joie, avec bonheur, de sorte que les commandements ne peuvent jamais être considérés comme un fardeau, mais comme autant d’occasions de se lier avec notre cher et bien-aimé Père céleste.
Chabbat chalom !
Emmanuel Mergui
au nom de l’équipe éditoriale de Chabad.org