Vivre pour quoi ?

Chers amis,

Noa’h, la paracha de cette semaine qui raconte l’histoire du Déluge, relate aussi l’épisode de la tour de Babel : les hommes, réunis dans la vallée babylonienne, décidèrent d’édifier une tour dont le sommet atteindrait les cieux. D.ieu confondit leurs langages, les répartissant en 70 langues, de sorte que leur unité fut brisée et ils ne purent mener leur projet à bien.

Le Rabbi de Loubavitch expliqua ainsi cet épisode : leur projet était de construire une tour qui serait un monument pour inspirer leur engagement envers leur objectif commun : la survie. Ils voulaient « se faire un nom » pour assurer la continuité de la race humaine.

Quelle fut alors leur erreur ?

Cela même était leur erreur : ils considéraient la survie comme une fin en soi. « Faisons un nom pour nous-mêmes, dirent-ils ; assurons-nous qu’il y aura des générations futures qui liront à notre sujet dans leurs livres d’histoire. » Pour eux, la vie elle-même était un idéal, la survie elle-même était une vertu.

C’était le début de la fin : la nature a horreur du vide, et cela vaut également pour les réalités spirituelles : si une âme ou une cause n’est pas remplie de contenu positif, la corruption finit par s’infiltrer. Un nom et un sanctuaire creux deviennent rapidement une tour de Babel.


Emmanuel Mergui
au nom de l’équipe éditoriale de Chabad.org