Il nous est interdit de nous intéresser à l'idolâtrie et d'étudier ses pratiques, c'est-à-dire d'apprendre à connaître les insanités et les superstitions professées par ses fondateurs, comme par exemple, qu'un esprit déterminé peut être descendu sur terre de telle et telle manière et se comportera de telle et telle manière; ou que l'on brûle de l'encens à telle étoile et que si l'on se tient devant elle de telle ou telle façon, elle réagira de telle ou telle manière et ainsi de suite. Le seul fait d'y penser et de s'intéresser à ces fantasmagories incite les personnes naïves à les fréquenter et à les servir. Voici le verset par lequel nous avons été mis en garde contre ces pratiques : "Ne vous adressez point aux idoles". Le Sifra commente ainsi ce passage : "Si tu t'adresses à elles, tu en fais des dieux". Le texte poursuit : "Rabbi Yehouda dit : "ne t'adresse pas à elles pour les regarder". Cela signifie que même le fait de regarder l'aspect physique de ces idoles ou de s'intéresser à leur fabrication est interdit, afin de ne rien leur consacrer de notre temps.

Dans le Shoël Adam, nos Maîtres disent : "Il est interdit de lire une inscription sous une image ou sous un portrait durant le Sabbat. Quant à l'image elle-même, même un jour de semaine, il n'est pas permis de la regarder car il est dit : "Ne vous adressez point aux idoles. Comment interpréter cela ? Rabbi Yohanan a dit : "Ne vous tournez pas vers ce qui a été conçu dans votre propre esprit".

Cette interdiction de penser au culte idolâtre est répétée dans le verset suivant : "Prenez garde que votre cœur ne cède à la séduction, que vous ne deveniez infidèles, au point de servir [d'autres dieux et de leur rendre hommage]". Cela signifie que si ton cœur te conduit à tomber dans l'erreur d'y penser, il t'entraînera à t'écarter du droit chemin et à servir réellement des idoles. A ce sujet, il est dit aussi : "Tu pourrais aussi porter tes regards vers le ciel et, en voyant le soleil, la lune...". L'Éternel n'interdit pas à l'homme de lever sa tête et d'observer les astres avec ses yeux, mais il nous interdit de les observer avec le regard du cœur, considérant ce que leur attribuent les idolâtres, conformément au verset suivant : "[Prends garde de te fourvoyer sur leurs traces, après les avoir vus périr]; ne vas pas t'enquérir de leurs divinités et dire : comment ces peuples servaient-ils leurs dieux, je veux faire comme eux, moi aussi". Ce texte nous met en garde de ne pas nous intéresser à la manière de servir les idoles, même si nous ne les servons pas nous-mêmes, car tout cela conduit à nous égarer sur leurs traces.

Sache que celui qui transgresse cette interdiction doit être puni de la bastonnade, ainsi que cela est expliqué à la fin du premier chapitre de 'Erouvin, où il est dit : "La sanction de la bastonnade pour ceux qui dépassent les limites [autorisées de Sabbat] est ordonnée par la Torah". Ceci ressort du verset : "...que nul ne sorte de son habitation" [qui commence en hébreu par le mot "AL"]. On est venu objecter en disant "la bastonnade serait-elle la punition pour la transgression d'une interdiction exprimée par le mot "Al" et non par le mot “Lo” ?"; nos Maîtres rétorquent : "Si la bastonnade n'était pas la punition pour la transgression d'une interdiction introduite par la conjonction AL, cela impliquerait que le transgresseur de l'interdiction : ne vous adressez point aux idoles [qui commence en hébreu par AL] ne serait pas passible de la bastonnade!" Ce texte prouve que la transgression de cette interdiction entraîne la bastonnade.