Je viens d’apprendre que quelqu’un dont j’étais très proche s’est suicidé. Je suis choquée et anéantie par cette nouvelle, mais je ressens aussi une terrible culpabilité. Je ne peux m’empêcher de me demander ce que j’aurais pu faire différemment ou si quelque chose aurait pu empêcher cela. Il avait tant d’amis qui étaient là pour lui et l’aimaient, ainsi qu’une famille qui le soutenait. Je ne comprends tout simplement pas comment cela a pu arriver et, à ce stade, je me demande ce que je devrais faire en sa mémoire.

Dévastée

Chère Dévastée,

Il y a un besoin urgent dans le monde juif de parler ouvertement de la maladie mentale et de supprimer toute stigmatisation qui y est associée

Je suis vraiment désolée d’apprendre cette perte. Perdre un proche est toujours difficile, mais découvrir que cette personne a mis fin à ses jours rend les choses encore plus douloureuses. Comme vous le savez sûrement déjà et comme d’autres ont dû vous le dire, vous ne pouvez pas vous en vouloir. Votre ami était manifestement malade, et sa perception de la réalité était tellement déformée que même en ayant une famille et des amis aimants, cela n’a pas suffi à prévenir ses actions. Je ne doute pas que tous ceux qui lui étaient proches se demandent ce qu’ils auraient pu faire autrement ; mais lorsque quelqu’un est déterminé à mettre fin à ses jours cependant, il est très difficile de l’en empêcher.

Vous demandez ce que vous pouvez faire concrètement à ce stade. J’ai quelques suggestions qui traitent des différents aspects de cette tragédie. Pour commencer, il y a un besoin urgent dans le monde en général et spécifiquement dans le monde juif de parler ouvertement de la maladie mentale et de supprimer toute stigmatisation qui y est associée. Nous ne rejetterions jamais quelqu’un en fauteuil roulant ou diagnostiqué d’un cancer. Il ne devrait donc y avoir rien d’autre que du soutien et de la sympathie pour quelqu’un qui souffre d’une maladie mentale. Cette personne est malade et a besoin de traitement. Sans cela, elle continuera de souffrir et, comme dans le cas de votre ami, cela peut mener à la mort.

Alors parlez-en à vos amis et dans votre communauté. Parlez de cette tragédie et du besoin de soutien médical et psychologique pour ceux qui souffrent. Aidez à réduire la stigmatisation et sensibilisez les gens à l’idée que solliciter de l’aide est une démarche positive et que reconnaître l’existence d’un problème est un signe de force et non de faiblesse. Faites ce que vous pouvez pour que les gens sachent que, quelles que soient leurs difficultés, il existe des moyens de soulager leur douleur tout en continuant à vivre leur vie.

Pour ce qui est des autres moyens de soutenir la famille, il y a ce que vous pouvez faire sur le plan matériel et ce qui est nécessaire sur le plan spirituel. Il est possible que la famille ait besoin d’un soutien financier pour aider à payer les frais funéraires et peut-être d’autres factures laissées en suspens. Aider à payer pour un enterrement juif respectueux de la tradition est une grande mitsva. Il est également essentiel de veiller à ce que quelqu’un récite le Kaddish pour lui. S’il n’a pas de membre de la famille capable de le faire, il faut que cela soit organisé en son nom.

Dédier autant d’études et de bonnes actions que possible à sa mémoire

Enfin, je vous suggérerais de dédier autant d’études et de bonnes actions que possible à sa mémoire. De toute évidence, c’était une âme très troublée et en souffrance, et plus on pourra faire pour aider son âme à trouver la paix à ce stade, mieux ce sera. Si vous n’allumez pas encore les bougies de Chabbat, ce serait une mitsva très spéciale à entreprendre en son mérite ; les saintes bougies du Chabbat seront un mémorial hebdomadaire pour cette âme, car « l’âme de l’homme est la bougie de D.ieu ».

Encore une fois, je suis désolée d’apprendre une nouvelle aussi horrible. Je vous souhaite du réconfort et du soutien alors que vous affrontez la perte de votre ami. Puissions-nous toujours nous rappeler combien chaque vie est précieuse.