Une après-midi, il y a une vingtaine d’années, je suis entré dans le bureau de notre Yechiva à Kfar ‘Habad (le village ‘Habad en Israël) et j’ai écouté les messages du répondeur. Le premier message était : « Je m’appelle Zahava et mon numéro de téléphone est le 9876544. »

Elle s’était à l’évidence trompée de numéro, et j’ai décidé de lui rendre service et de la rappeler. J’ai appelé le numéro qu’elle avait laissé, et quand Zahava répondit, j’ai essayé de lui expliquer qu’elle avait fait une erreur. « Une minute, dit-elle, c’est Kfar ‘Habad, n’est-ce pas ? Je veux parler à quelqu’un de Kfar ‘Habad. »

Quand j’ai répondu par l’affirmative, elle a continué : « Bon ! Eh bien, j’ai une amie qui s’appelle Sarah, elle est enceinte et dit qu’elle ne peut pas se permettre d’avoir un autre enfant, elle en a déjà trois et son mari ne gagne pas beaucoup, alors elle a décidé d’avorter. J’ai essayé de l’en dissuader, je lui ai même envoyé des rabbins et des experts qui lui ont parlé pendant des heures, mais ça n’a rien donné. Maintenant, elle dit que la seule chose qui pourrait la faire changer d’avis, c’est si le Rabbi de ‘Habad lui-même l’appelle et lui dit personnellement de ne pas le faire, c’est pourquoi je vous ai appelé. Vous êtes ‘Habad, n’est-ce pas ? »

J’ai expliqué à Zahava que le Rabbi était très occupé, qu’il prie, étudie et enseigne la Torah vingt heures par jour et répond également à environ mille lettres et demandes chaque jour. Il était donc déraisonnable de s’attendre à ce qu’il appelle les gens au téléphone.

Je lui ai proposé que j’envoie un fax au Rabbi dans lequel j’expliquerai la situation de Sarah et demanderai une bénédiction pour que la prochaine personne qui parlera avec elle réussisse à la convaincre de donner naissance à son bébé.

« Est-il vrai que des gens lui ont parlé sérieusement et n’ont pas réussi ? Je prierai pour elle. »

Zahava accepta. J’ai envoyé le fax, et à peine une heure plus tard, j’ai reçu un appel du bureau du Rabbi disant que le Rabbi avait donné une réponse !

Le Rabbi avait écrit : « Est-il vrai que des gens lui ont parlé sérieusement et n’ont pas réussi ? Je prierai pour elle. »

J’ai immédiatement appelé Zahava et lui ai lu avec enthousiasme la réponse du Rabbi.

Pendant un moment, elle demeura silencieuse, puis elle dit lentement : « Est-ce que le Rabbi dit que je mens, que personne n’a jamais parlé à Sarah ? »

Je n’y avais pas vraiment pensé, mais j’ai réalisé qu’elle avait raison. J’ai essayé de penser à une autre explication possible pour les mots du Rabbi, mais elle m’a coupé.

« Le Rabbi se trouve là-bas à New York ! Comment peut-il savoir si je dis la vérité ou non ? »

Il y eut un silence pendant une minute ; je ne savais pas quoi dire.

Finalement, elle dit : « Eh bien, M. le rabbin, je veux que vous sachiez qu’il n’y a pas de Zahava... C’est moi Sarah... Personne ne m’a jamais parlé pour me dissuader d’avorter... Je ne sais pas comment le Rabbi le savait ! Une chose est sûre : je viens, en personne, de recevoir la réponse du Rabbi que j’attendais. S’il vous plaît, dites-lui que je ne vais pas avorter. Dites-lui que j’ai décidé de garder le bébé et de croire que D.ieu aidera. »

J’ai faxé ce qu’elle avait dit au bureau du Rabbi et, trois heures plus tard, j’ai reçu une autre réponse :

« Merci pour les bonnes nouvelles. Il est écrit dans une Michna du traité [talmudique] Sanhédrine que quiconque sauve une âme juive est considéré comme s’il avait sauvé le monde entier. Et par ce mérite, D.ieu lui enverra ses bénédictions de succès, de santé et de na’hat (joie). »