Ne parlez pas de votre conjoint légèrement ou inutilement.
Nous avons parfois tendance à dénigrer notre conjoint sur un ton de plaisanterie. Pourquoi ? Y a-t-il un but à cela ? Quel bien peut-il découler d’un tel comportement ?
Un couple fait ensemble les courses au supermarché. Alors qu’ils sont déjà à la caisse, la femme se rappelle qu’elle a oublié de prendre quelque chose. Elle demande gentiment à son dévoué mari de retourner au rayon prendre ses céréales préférées. Pendant qu’elle l’observe parcourir les allées les unes après les autres – produits laitiers, surgelés, légumes, détergents – à la recherche de ses céréales préférées qu’elle a oubliées, elle se tourne vers la femme derrière elle dans la queue et lui dit : « Il est incroyable celui-là. Il doit parcourir tout le supermarché pour trouver des céréales ! Ah les hommes... » Mais pourquoi ? Quel intérêt de dire cela ? Ce dénigrement de son mari était-il nécessaire ?
Nous avons tous besoin d’exprimer nos sentiments. Ça aide d’entendre que d’autres sont confrontées à des situations similaires – de savoir qu’un tel comportement est tout simplement « typiquement masculin » et ne doit pas être pris personnellement. C’est pourquoi j’encourage fortement les femmes à avoir un mentor (une machpia), une bonne amie, quelqu’un avec qui parler. Nous avons tous besoin d’une conversation à cœur ouvert de temps à autre. Il est sain d’avoir une personne proche et fiable avec qui nous pouvons discuter dans la confidentialité de questions qui pèsent sur nous. Une telle conversation n’est pas inutile. C’est une conversation qui a un but, dans laquelle on parle de son conjoint avec respect. Rien à voir avec cette façon désinvolte de le rabaisser en public.
Un couple marié depuis seulement un an est venu me voir. Ils étaient sous le choc. Ils venaient d’apprendre qu’une rumeur s’était répandue dans la ville natale de la jeune femme annonçant qu’ils étaient en instance de divorce ! Le problème était qu’ils étaient les derniers à le savoir. Il n’y avait aucun fondement à tout cela.
Le mystère s’est très vite éclairci :
L’épouse était une très jeune femme habitant en Israël, pays d’origine du mari. Immédiatement après leur mariage, elle avait dû s’habituer à une langue étrangère et à une culture entièrement nouvelle, loin de sa famille et de ses amies. Parallèlement, elle devait s’adapter à la vie conjugale, ce qui n’est jamais un défi simple à relever, et, bien sûr, il y avait eu quelques moments difficiles.
Un jour, peu après son mariage et son installation en Israël, une amie l’appela. Entendre la sa voix lui fit ressentir combien elle avait le mal du pays. La jeune mariée stressée s’octroya le luxe et le soulagement d’une longue complainte larmoyante aux oreilles de cette amie tout aussi jeune qu’elle, encore célibataire et encore au lycée. En pleurs, elle lui raconta combien elle se sentait seule et combien sa famille lui manquait, et combien l’adaptation lui était difficile.
Cette jeune lycéenne sans expérience de la vie n’était clairement pas la personne la plus indiquée pour se confier. Elle raccrocha le téléphone triste et désemparée. C’était un fardeau trop lourd pour elle qu’on venait de mettre sur ses épaules. Alors elle s’est confiée, elle aussi. Elle raconta à sa mère que son amie était malheureuse dans son mariage et qu’elle voulait rentrer à la maison. Il ne fallut pas longtemps pour que la nouvelle du divorce se répande à travers la ville, d’autant que personne en Amérique n’avait entre-temps vu la jeune femme qui s’était finalement adaptée tout à fait admirablement, se débrouillant très bien avec son nouveau mari en Israël !
Heureusement, ce couple est toujours marié et épanoui, bien qu’il ait appris une leçon au passage. Nous devons nous rappeler de ne parler de questions privées que lorsqu’il y a un but précis et nous devons soigneusement choisir à qui nous parlons, ainsi que quand et où.
Commencez une discussion