Parmi les raisons soulignant le caractère distinctif, l’importance et la signification de Lag BaOmer (le trente-troisième jour de la période s’étendant entre Pessa’h et Chavouot), il y a deux qui méritent une attention spéciale : le Choul’hane Aroukh, notre Code de la Loi toranique, explique qu’une épidémie mortelle avait éclaté parmi les nombreux disciples de Rabbi Akiba et qu’à Lag BaOmer, elle fut stoppée. On peut qualifier cette raison de « passive », ne comportant aucune action et marquant seulement la fin d’une calamité.

À l’opposé, Lag BaOmer est noté comme un jour de grande joie pour Rabbi Chimone bar Yo’haï (nommé aussi par l’acronyme Rachbi). Ce fut le jour de sa mort et de sa montée au ciel, ce qui dans ses propres termes était « un jour d’accomplissement... mon âme étant unie à Lui, éclairée en Lui, absorbée en Lui ». Si grande fut sa joie que ce devint « une Mitsva pour tous... de se réjouir et partager la joie de Rachbi », et que certaines prières de supplication (Ta’hanoun) sont omises ce jour-là. Il y a une connexion évidente entre les deux aspects susdits de Lag BaOmer :

Après que le plus grand nombre des disciples de Rabbi Akiba furent tombés, victimes de l’épidémie, Rabbi Chimone bar Yo’haï fut, parmi les quelques disciples épargnés qui restaurèrent le monde désolé, le plus éminent et le plus distingué. Sa distinction est attestée par Rabbi Akiba lui-même qui dit à Rabbi Chimone : « Sois satisfait de ce que moi et ton Créateur reconnaissions tes mérites. »

Les disciples frappés par l’épidémie avaient attiré sur eux le châtiment divin en manquant de respect l’un pour l’autre. Mais l’attitude de Rabbi Chimone bar Yo’haï contrecarra leur conduite et la corrigea, ainsi qu’il a déclaré : « Je désire et peux absoudre le monde entier, depuis le jour où je fus créé jusqu’à ce moment même. »

La Torah est appelé Torath ‘Haïm – enseignement de vie. Lag BaOmer – et c’est un trait commun à tous les jours dont la Torah nous a commandé de nous souvenir – appelle à la réflexion sur la signification du jour et sur la personnalité de Rabbi Chimone ; réflexion menée de telle sorte qu’elle conduira à l’action positive dans la vie quotidienne.

Deux traits marquants de la personnalité de Rabbi Chimone et qui doivent apparaître comme de brillants exemples pour nous tous :

a) son étude de la Torah, à l’exclusion de tout, était si intense qu’on disait de lui : « Sa Torah est sa vocation. »

b) son Ahavath Yisrael (l’amour du prochain) embrassait le « monde entier » – chaque Juif en quelque situation qu’il se trouve, y compris celui qui affronte le jugement divin et a besoin d’en être absous.

Certes, on peut, avec raison, se demander : « Qui pourrait approcher le niveau de dévotion exclusive de Rabbi Chimone bar Yo’haï à l’étude de la Torah ? » Néanmoins, chacun peut consacrer des temps fixes pour l’étude, de sorte qu’en ces temps-là, cette étude accède à la haute qualité d’une personne dont la Torah « est sa vocation », à l’exclusion de toute autre chose.

De plus, dans l’esprit d’une Ahavath Yisrael illimitée, l’on doit faire tout ce qui est possible pour encourager d’autres Juifs, où qu’ils se trouvent, à faire de même : se fixer des temps précis pour l’étude de la Torah, et à inciter d’autres dans leur entourage à suivre leur exemple.

(Adapté de Likoutei Si’hot vol. 12 p. 228-231)