27 Mar ‘Hechvan 5726 (1965)

Institut juif pour futurs époux
5200 Côte S. Catherine #7
Montréal P.Q. Canada

Votre lettre m’est parvenue avec quelque retard. Je vous remercie également d’y avoir joint des documents relatifs à vos activités. J’espère que vos efforts ne visent pas uniquement à maintenir vos activités à leur meilleur niveau d’efficacité mais encore à les étendre de temps à autre. Car, faut-il le rappeler, le mariage juif est une institution appelée binyane adei ad, un édifice éternel. Pour y parvenir il est indispensable que tous les éléments de l’union de deux époux soient conformes aux injonctions de notre Torah, laquelle est appelée Torat ‘haïm – Torah de vie –, car elle n’est pas seulement la source de la vie éternelle dans le Monde Futur, mais elle constitue encore le guide authentique dans la vie d’ici-bas.

La première étape de l’édification consiste à s’assurer de la qualité et de la durabilité de la fondationL’analogie entre le mariage et un « édifice éternel » n’est pas qu’une allégorie ; elle est porteuse d’une idée et d’un message. Ceux-ci sont que de même que pour toute construction, la première étape de l’édification consiste à s’assurer de la qualité et de la durabilité de la fondation, faute de quoi, tous les efforts investis dans tous les éléments du bâtiment (murs, toiture, décorations... ) seraient vains, de même le mariage juif doit en premier lieu se fonder sur la Torah et les Mitsvot, afin qu’ensuite les bénédictions de joie et la réjouissance viennent consacrer l’union éternelle du couple.

Chacun a l’impérieux devoir d’aider les futurs époux à établir un édifice éternelÀ la lumière de ce qui précède il apparaît que chacun a l’impérieux devoir d’aider les deux futurs époux à établir un tel édifice éternel et qu’il serait tout a fait erroné d’estimer qu’il s’agit là d’une affaire personnelle dans laquelle on ne saurait s’immiscer. À l’évidence, si une personne cherche à causer du mal à elle-même ou à ses enfants – ce qu’à Dieu ne plaise –, nul ne considérera le fait de l’empêcher de commettre son acte comme une immixtion dans sa vie privée. De façon analogue, lorsque la possibilité nous est offerte de procurer à autrui un acquis durable, c’est un élémentaire devoir d’y œuvrer et la chose est d’autant plus impérieuse lorsque l’acquis est éternel.

Je vous adresse mes vœux sincères pour la poursuite de vos louables activités destinées à aider les jeunes couples à fonder d’authentiques maisons juives, illuminées par le respect des lois et des règles de la Pureté Familiale. Puissiez-vous le faire avec beaucoup d’inspiration et avec toujours davantage de succès.

Avec ma bénédiction.

M. Schneerson