Question :
Je suis sûre que vous avez entendu parler de cette fiancée fugitive, son histoire était dans tous les journaux il y a quelques semaines. Elle ne s’est pas présentée à son propre mariage. J’ai l’impression que je peux m’identifier à elle : je dois me marier dans deux mois, mais je suis pleine d’incertitude. Ai-je pris la bonne décision ? Comment puis-je en être sûre ? J’en suis au point où cela m’empêche de dormir… Que dois-je faire ?
Réponse :
Au-delà de la joie et de l’effervescence qu’elles procurent, les fiançailles peuvent être aussi un moment éprouvant. Vous vous retrouvez soudain entre deux mondes, dans un no man’s land entre le célibat et le mariage. C’est une situation tout à fait insolite, propice à des sentiments parfois désagréables dont le doute est l’un des plus fréquents. Je n’ai rencontré que très peu de gens qui peuvent honnêtement affirmer n’avoir ressenti aucun doute pendant leur période de fiançailles. Cela semble d’ailleurs correspondre à un schéma précis : on se fiance et lorsque l’excitation s’apaise et que la réalité apparaît objectivement, on commence à douter de sa décision.
Dans la plupart des cas, il s’agit d’une réaction tout à fait saine. Nous ne sommes pas des prophètes pour savoir ce que le destin nous réserve. Nous prenons nos décisions sur la base de ce que nous voyons devant nous et sur les conseils que nous recevons de la part de nos aînés et amis qui ont plus de sagesse que nous. Mais nous ne sommes que des êtres humains et donc nous ne pouvons jamais être sûrs à 100%. Il reste toujours une place pour le doute.
Ceci étant dit, il se peut que vos doutes soient fondés. Si vos hésitations sont dues à de vrais problèmes qui surgissent entre vous et votre fiancé plutôt qu’à un légitime sentiment d’impuissance face au mystère du destin, alors vous avez raison de vous faire du souci. Peut-être avez-vous réellement fait une erreur. Dans ce cas, il serait préférable de s’en rendre compte dès maintenant et d’agir en conséquence.
Mais comment savoir si vos inquiétudes sont réellement justifiées ou s’il s’agit simplement du doute inhérent à la condition humaine ?
Voici quelques suggestions pour parvenir à faire la part des choses :
- Vos doutes sont-ils plus forts lorsque vous êtes loin de votre fiancé ou bien lorsque vous êtes près de lui ? Si vous vous sentez à l’aise et en confiance lorsque vous êtes ensemble et ce n’est que lorsque vous êtes seule la nuit que le doute vous hante, il est probable que le problème n’existe que dans votre imagination. Mais si votre angoisse redouble lorsque vous êtes avec lui, si c’est sa compagnie qui ébranle votre confiance en un avenir commun, il y a bien là matière à s’inquiéter.
- Avez-vous des inquiétudes spécifiques ou seulement générales ? Pouvez-vous exprimer la teneur de vos doutes avec précision (« Il ne me traite pas toujours avec respect », « Je ne suis pas sûre qu’il soit franc avec moi ») ? Si tel est le cas, il faut aborder ces problèmes sans plus attendre. Mais si vous ne pouvez exprimer qu’une préoccupation qui pourrait s’appliquer à tout le monde (« Comment puis-je être sûre que nous n’allons pas en avoir assez l’un de l’autre ? », « Et si je rencontrais quelqu’un de mieux ? »), alors il vous faut passer outre ces doutes, car ils seront là quelle que soit la personne que vous projetterez d’épouser.
S’il y a de vrais problèmes, affrontez-les. Mais si le problème réside dans la confusion qui découle des limitations de l’être humain, alors c’est très bien ! Si nous étions des êtres parfaits, nous pourrions prendre des décisions en ayant conscience de ne pas commettre d’erreur. Mais alors, en tant qu’êtres parfaits, nous n’aurions pas besoin de quelqu’un à aimer. Si l’amour est tellement puissant, c’est précisément parce qu’il exprime le fait que, dans l’essence de notre humanité, nous sommes fragiles et vulnérables et que nous avons besoin l’un de l’autre. C’est lorsque vous êtes prêt à affronter cette fragilité que vous êtes véritablement libre d’aimer.
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