Durant les onze mois où je dus réciter le Kaddich, je me suis retrouvé dans toutes sortes de minyanes, de San Francisco jusqu’à Halifax, mais ce coup de téléphone à New York fut le début de ce qui allait être mon Kaddich le plus mémorable...
J'était aux côtés de mon père dans la salle d'anesthésie. La pièce était silencieuse, nous étions seuls. Soudain – et ceci ne peut arriver qu’en Israël – quelqu’un ouvrit la porte avec fracas et jeta un coup d’œil dans la pièce. « Je cherche mon ami »...
C’est arrivé très récemment à New York. Le téléphone sonna un soir au domicile d’une famille juive orthodoxe avec une mauvaise nouvelle : l’arrière-grand-mère, âgée de plus de 90 ans, venait de décéder...
En marchant derrière le corbillard, je pensais à ce que nous avions fait. J'avais déjà assisté à des funérailles et aussi compté parmi les endeuillés. J'avais alors remarqué qu'en pareille circonstances, chacun se concentre sur les vivants. Ayant été, cette fois-ci, de ceux qui se concentrent sur le défunt, j'en ai acquis une nouvelle perspective.
J’ai soudain ressenti un terrible choc sur ma tête. Une énorme poutre en bois de cinq mètres de long avait basculé du haut de l’échafaudage et m’avait frappée comme si elle avait été lancée par une catapulte.