Commencez !

Chers amis,

Ce vendredi est le 10 Tévet, lors duquel nous observons l’un des quatre jeûnes instaurés par les prophètes en souvenir de la chute de Jérusalem et de la destruction du Temple.

Le 10 Tévet commémore le jour où les armées babyloniennes prirent position autour de Jérusalem et instaurèrent le siège qui, de long mois plus tard, menèrent à l’invasion de la ville, puis à la défaite totale.

Le plus rigoureux d’entre ces jeûnes est bien sûr le 9 Av, qui commémore la destruction même du Premier Temple par les Babyloniens et celle du Second Temple par les Romains, quelques 490 ans plus tard, lors duquel nous jeûnons de la veille au soir jusqu’au lendemain soir, ce qui n’est pas le cas pour le 10 Tévet où le jeûne commence à l’aube.

Pourtant le 10 Tévet possède un aspect rigoureux particulier qui ne se retrouve dans aucun autre jeûne, pas même dans le 9 Av.

En effet, c’est le seul jeûne qui peut tomber un vendredi, comme cette année, et le jeûne se poursuit à l’intérieur du Chabbat pour s’achever au moment du Kiddouch.

Ce jour ne peut pas tomber un Chabbat de nos jours où le calendrier juif est établi en fonction d’un calcul, mais, nous enseignent les Sages, s’il devait tomber un Chabbat (à l’époque où le Sanhédrine sanctifiait le Nouveau Mois suite à la vision de la nouvelle lune), on jeûnerait pendant Chabbat, alors même que le Chabbat repousse le jeûne du 9 Av !

Pourquoi cette rigueur particulière ? En quoi l’événement du 10 Tévet est-il considéré si grave qu’il justifie que l’on jeûne une partie du Chabbat, voire le Chabbat en entier ? Pourtant, ce jour-là, il ne s’est « rien » passé : les ennemis se sont contenté d’établir leur campement autour de la ville, il n’y a pas eu de combat.

La réponse est que l’on peut considérer qu’il s’agit de l’événement le plus grave de tous : ce fut le premier, la « locomotive », de la série d’étapes funestes qui menèrent jusqu’à la destruction du Temple et à l’exil de notre peuple qui se perpétue jusqu’à nos jours.

Si cet événement n’avait pas eu lieu, les suivants ne se seraient pas produits non plus.

Nous pouvons tirer de cela beaucoup de leçons, mais je voudrais n’en citer qu’une aujourd’hui :

La Torah enseigne que « la mesure du bien est toujours supérieure à la mesure du mal ». Dès lors, si le commencement des problèmes possède une gravité particulière, il est clair que le début des bonnes choses possède une force encore plus importante.

Vous n’avez jamais osé commencer à étudier la Torah ? Vous n’êtes jamais entré dans un centre ‘Habad-Loubavitch ? Vous n’avez jamais étudié le Tanya et la ‘Hassidout ? Vous n’avez pas franchi le pas d’inscrire vos enfants à l’école juive ou au Talmud Torah ? Vous hésitez à commencer à manger casher, à respecter les lois de la Pureté Familiale, à allumer les bougies de Chabbat ?

Commencez !

Vous verrez que ce premier pas vous confèrera les forces d’aller de l’avant avec joie.

Chabbat Chalom !

Emmanuel Mergui
au nom de l’équipe éditoriale de Chabad.org