S’amender comme l’amandier

Chers amis,

Alors que nous achevons la première des Trois Semaines, revenons sur la prophétie de Jérémie que nous avons lue comme Haftara dans nos synagogues Chabbat dernier. Il y est dit :

La parole de l’Éternel me fut adressée en ces termes : « Que vois-tu, Jérémie ? » Je répondis : « Je vois un bâton d’amandier. »

« Tu as bien vu, me dit l’Éternel ; car Je vais me hâter d’accomplir ma parole. » — Jérémie 1,11-12

Voici comment Rachi interprète ces versets, sur la base du Midrash :

Tout comme l’amandier est plus rapide à fleurir que tous les autres arbres, Je vais Moi aussi me dépêcher d’accomplir Ma parole. Le Midrash Agadah enseigne : Depuis le bourgeonnement du fruit sur l’amandier jusqu’à la maturation de l’amande, il n’y a que 21 jours, le même nombre de jours qu’il y a depuis le 17 Tamouz où la muraille de Jérusalem fut percée jusqu’au 9 Av où le Temple fut détruit.

Le Rabbi de Loubavitch enseigne que la corrélation entre la vision de Jérémie et les Trois Semaines dépasse la simple dimension temporelle. Dans le message divin, il n’y a pas seulement une indication de la valeur des faits, mais une invitation à en être des acteurs constructifs.

En effet, les amandes ont ceci de particulier qu’elles sont amères étant jeunes, puis elles s’adoucissent lorsqu’elles parviennent à maturation. Telle est justement la finalité de cette période difficile des Trois Semaines : nous donner un cadre d’action pour transformer l’amertume de ces jours en douceur.

C’est pour cela que D.ieu n’a pas montré à Jérémie une branche d’amandier, mais bien un bâton. La branche, reliée au tronc, symbolise le temps où le peuple d’Israël est sur sa terre. Le bâton, désormais coupé de l’arbre, représente le peuple d’Israël en exil. Mais le bâton est également un symbole de force, comme nous le voyons dans le nom de la première section de la Torah de cette semaine : « Matot », qui désigne les tribus d’Israël représentées par les bâtons de commandement de leurs chefs.

Le « bâton d’amandier » est donc le symbole de la force que D.ieu nous donne de convertir l’amertume en douceur, l’obscurité en lumière et l’exil en délivrance et ce, en toute hâte !

Telle est notre puissance de téchouva.

Chabbat Chalom !


Emmanuel Mergui
au nom de l’équipe éditoriale de Chabad.org