Le destin du Tsadik
Ce Chabbat 4 Chevat marquera la Hiloula d’un grand tsadik de notre époque, Rabbi Israël Abou’hatsera, surnommé « Baba Sali » (Sali étant le diminutif d’« Israël »), qui nous a quittés en 1984.
Baba Sali fut à la fois un éminent juge rabbinique et un grand kabbaliste. À ce double titre, il appréciait particulièrement les enseignements de la ‘Hassidout ‘Habad, qui relient les aspects ésotériques et révélés de la Torah. Il fut en étroite relation avec le Rabbi de Loubavitch et ses émissaires, tant au Maroc qu’en Israël.
On peut trouver dans la série des « Iguerot Kodech », la correspondance publiée du Rabbi (actuellement 12227 lettres sur 32 volumes, jusqu’à 1977 seulement !) plusieurs lettres du Rabbi adressées à Baba Sali.
Au début des années 1950, celui-ci quitta le Maroc pour s’installer en Israël, à la recherche d’un havre de sainteté et de tranquillité pour s’adonner dans la solitude à la contemplation divine. Devant la situation peu propice qui régnait alors en Israël, il envisagea de partir s’installer aux États-Unis. Le Rabbi l’encouragea au contraire à rester en Terre Sainte pour se consacrer le plus possible à la direction de la communauté des Juifs marocains dont le nombre d’émigrants en Israël ne cessait d’augmenter. Il cita l’exemple de Rav, le grand sage du Talmud, qui quitta une ville babylonienne pleine de lieux d’étude de la Torah pour aller s’installer dans une ville d’ignorants où il pourrait être véritablement utile.
L’histoire montra que c’est effectivement le chemin que choisit Baba Sali, étant toujours proche des gens les plus simples qu’il recevait chez lui, voyageant en Israël, au Maroc et en France pour encourager et bénir les communautés juives.
Je veux en tirer de cela une leçon : nous avons tous à l’intérieur de nous notre propre richesse spirituelle, fruit de notre étude de la Torah, du travail de notre cœur et de nos efforts pour notre prochain. Mais nous avons aussi des zones en friche, attendant d’être développées et de devenir, elles aussi, une « terre de sainteté ».
Pour cela, notre « tsadik intérieur », notre âme divine, ne doit pas hésiter à s’y déplacer et à s’y installer, de sorte qu’avec le temps, ces territoires de notre personnalité deviennent, eux aussi, des endroits chaleureux et lumineux, bénéfiques pour soi et pour autrui.
Puisse sa mémoire être une bénédiction pour nous tous.
Chabbat chalom !
Emmanuel Mergui
au nom de l’équipe éditoriale de Chabad.org