Il est interdit à un juge de suivre l'avis de l'un de ses collègues pour condamner le coupable ou pour acquitter l'innocent, sans s'être forgé une opinion personnelle sur la base de ses propres investigations et déductions des principes juridiques, ainsi qu'il est dit : "...et n'opine point dans le sens de la majorité...", ce qui signifie que, dans une controverse, tu ne dois pas te contenter de te rallier à un point de vue, que ce soit celui de la majorité ou celui des Sages, en laissant à l'arrière-plan ta propre opinion sur le cas. La Mekhilta s'exprime ainsi : "N'opine point... : Ne te dis pas, au moment du compte [des voix] : il me suffit de me rallier à l'opinion de tel ou tel, mais exprime ton propre point de vue. On pourrait penser que [la même règle] s'applique également dans les affaires pécuniaires. C'est pourquoi la Torah précise : ...dans le sens de la majorité".
C'est également de ce commandement que l'on tire l'interdiction pour un juge qui a avancé des motifs d'acquittement d'en faire valoir ensuite, après un revirement, en faveur de la condamnation, conformément au verset : "...et n'opine point dans le sens de la majorité", ce qui veut dire : n'argumente pas pour transformer un acquittement [en faveur duquel tu as plaidé] en condamnation.
De façon similaire, on ne commence pas, dans la discussion d'une affaire criminelle, par les motifs de condamnation, car il est dit : "N'opine point dans le sens de la majorité". De même, "on peut rouvrir le procès pour acquitter, mais non pour condamner", et on ne donne pas la parole en premier aux magistrats de rang supérieur, ces règles étant toutes tirées du verset précité, ainsi que cela est expliqué dans le chapitre 4 de Sanhédrin, où sont exposés les détails relatifs à ce commandement.
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