L'Éternel parla ainsi à Moïse: « Envoie toi-même des hommes pour explorer le pays de Canaan, que je destine aux enfants d'Israël; vous enverrez un homme respectivement par tribu paternelle, tous éminents parmi eux. »

Nombres 13, 1

La Paracha de cette semaine commence comme beaucoup d’autres : « Et D.ieu parla à Moïse. » Mais ensuite, quelque chose d’inhabituel survient. Généralement, D.ieu dit à Moïse : « Dis au peuple d’accomplir tel commandement », ou bien « Dis leur que telle action est interdite ». Mais ce n‘est pas le cas ici. Comme Rachi l’explique, D.ieu dit à Moïse : « Si tu le désires, envoie des espions pour qu’ils explorent la terre de Canaan. » Moïse ne reçoit pas l’ordre d’envoyer des espions, ni la défense de le faire. Il lui est dit de prendre lui-même la décision.

Ceci nous enseigne que le Judaïsme n’est pas seulement blanc ou noir, commandements ou péchés. Même lorsque nous ne sommes pas en train d’accomplir une mitsva ou, à D.ieu ne plaise, de commettre un péché, lorsque nous vaquons à notre vie quotidienne, que nous mangeons, buvons, que nous sommes affairés à notre travail ou en train de nous détendre, notre relation avec D.ieu se poursuit.

Un verset des Proverbes (3,6) dit « Connais D.ieu dans toutes tes voies », à propos duquel nos Sages ont dit « Ce petit verset contient toute la Torah ». Car le secret du Judaïsme est que, même lorsqu’une personne est investie dans « ses voies », dans ses propres affaires, dans des domaines que la Torah n’a ni prescrits ni proscrits, elle doit mener sa vie avec la conscience de D.ieu.

Telle est la leçon qui fut donnée à Moïse dans la Paracha de Chela’h : le commandement divin concerne aussi les choses pour lesquelles il n’y a pas de commandement divin. Aujourd’hui, cela exige un effort de notre part. Mais lors de l’ère messianique, nos actions et nos choix seront naturellement empreints de la volonté divine, même sans commandement explicite.