Pour la plupart d’entre nous, le temps des vacances est maintenant terminé. L’atmosphère détendue de l’été a été remplacée par les défis de la saison nouvelle, que ce soit par les études, le travail ou, tout simplement, la vie quotidienne. A ce moment précis, les gens se demandent parfois : suis-je vraiment heureux ? N’aurais-je pas préféré vivre toujours dans l’ambiance décontractée des vacances, voyager, faire ce que j’ai envie, être libre ?...
En fait, pour bon nombre de personnes, les mois d’été ont été tendus et problématiques, pour quelque raison que ce soit. Comment envisagent-elles les mois de l’automne qui approche ? Avec joie ou appréhension ?
C’est là que la Paracha de cette semaine nous éclaire. Elle révèle que la joie et l’ennui ne sont pas, comme cela pourrait paraître, une sorte de thermomètre de notre situation générale dans la vie : si tout va bien, la personne est heureuse et sinon, elle se sent misérable.
La Torah suggère que la joie est un état d’esprit auquel nous devons aspirer dans chaque situation, particulièrement quand les choses vont bien, mais même quand, malheureusement, nous affrontons des difficultés.
Une longue section de la Torah décrit les terribles souffrances qui affecteront les Juifs si, quand ils seront en terre Sainte, ils ne servent pas D.ieu correctement. La Torah parle de destruction, de famine, de guerre, de maladie, d’exil. Les péchés qui sont à l’origine de ces punitions terribles semblent être ceux de l’idolâtrie et de la révolte généralisée contre la loi de D.ieu.
Et pourtant surgit une déclaration étonnante. Pourquoi ces terribles événements arrivent-ils ? « Parce que vous n’avez pas servi D.ieu avec joie et un cœur heureux, alors que aviez tout » (Deutéronome 28, 47)
Maimonide écrit que ce verset montre que nous devons servir D.ieu avec joie. Le grand kabbaliste Rabbi Its’hak Louria (le « Arizal ») donne le même commentaire et c’est un thème central du mouvement ‘hassidique. Nos vies, en tant que Juifs, doivent être joyeuses. Observer les commandements doit se faire joyeusement. Même si nous avons mal agi, voire très mal agi, et que nous regrettons le passé et tentons de nous amender dans l’avenir, nous devons être joyeux que D.ieu nous donne la possibilité de changer.1
Les Maîtres ‘hassidiques nous demandent d’être joyeux même lorsque nous avons de sérieux problèmes ! Rabbi Chnéour Zalman, dans le Tanya, prodigue des conseils pour parvenir à cette joie même lorsque, à D.ieu ne plaise, une personne a de graves soucis concernant la santé, les enfants ou la subsistance, ou encore souffre d’un sentiment de culpabilité désespérant au sujet de son passé ou bien se considère comme une personne terrible dans le présent. Dans chacune de ces situations, il indique un chemin permettant d’atteindre un état d’esprit équilibré et joyeux, malgré tous les coups du sort. Cette joie, dit-il, est la clé de la maîtrise de soi. Elle permet à la personne de triompher en tant qu’être humain et en tant que Juif, malgré la souffrance.
Paradoxalement, une personne peut éprouver de la souffrance et en même temps ressentir de la joie.2
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