La lecture de la Torah de cette semaine relate la fin des Dix Plaies et la Sortie d’Égypte. En évoquant le devoir de commémorer cette délivrance, D.ieu dit :

« Et lorsque ton fils, un jour, te questionnera en disant : “Qu’est-ce que cela ?” — “Quel est le sens de ce rituel ?” —, tu lui répondras : “D’une main toute puissante, l’Éternel nous a fait sortir d’Égypte, d’une maison d’esclavage.” » (Exode 13, 14)

Notons que D.ieu ne pose aucune condition quant à la disposition de l’enfant qui interroge. Qu’il soit sage, simple, curieux ou même rebelle, quel qu’il soit : « Tu lui répondras ». Chacun doit entendre le récit de la délivrance et comprendre qu’il fait partie de cette histoire.

Ce commandement porte en lui un message profond et universel : l’amour et la transmission ne dépendent pas de la conformité ni de l’adhésion immédiate aux valeurs que nous chérissons. Il est naturel d’être en phase avec ceux qui partagent nos convictions, mais qu’en est-il de ceux qui s’en éloignent ? Que faire lorsqu’un enfant, un proche ou même un membre de notre communauté emprunte un chemin différent du nôtre ?

La Torah nous enseigne ici que nous ne devons jamais rompre le lien. Chaque enfant, chaque individu, quel que soit son attachement aux traditions, mérite d’être accueilli avec amour et patience. Plutôt que de rejeter celui qui interroge ou qui semble s’écarter, notre rôle est de maintenir le dialogue et de lui offrir un espace où il se sente écouté et accepté.

D.ieu ne nous demande pas d’imposer, mais d’inspirer. Ce que nous avons à transmettre ne peut être reçu que dans un climat de bienveillance et d’ouverture. La Torah est une source de lumière et de sagesse, et non un cadre rigide qui exclut ceux qui doutent ou s’interrogent. C’est en révélant sa beauté, en démontrant, en étant un exemple vivant, qu’elle est une force de vie, que nous donnons envie de s’en rapprocher.

Ce principe ne se limite pas à l’éducation des enfants ; il est au cœur de notre responsabilité envers chaque Juif. Lorsque nous rencontrons quelqu’un qui semble éloigné de la tradition, nous devons voir en lui non ce qui le sépare, mais ce qui le relie toujours à son héritage. Car aucun Juif n’est jamais totalement détaché. Une étincelle demeure en chacun, et c’est par l’amour inconditionnel qu’elle peut être ravivée.

En cultivant cette approche, en choisissant d’ouvrir les portes au lieu de les fermer, nous œuvrons à l’unité du peuple juif et hâtons le jour de la véritable paix universelle, avec la venue de Machia’h.1