Recevoir des invités pour le dîner du Chabbat le vendredi soir est toujours une source de fierté et de plaisir pour notre famille. Shainy prépare un délicieux repas et la table est dressée à la perfection.

Une semaine, un jeune garçon est venu avec sa famille et a été émerveillé de voir la table dressée comme pour Thanksgiving.

« Est-ce que vous faites ça chaque semaine ? », a-t-il demandé.

« Oui, chaque semaine. »

« Wow ! Vous faites Chabbat comme il faut ! »

Son compliment sincère fut très apprécié, mais cela m’a aussi fait réfléchir à ce que cela signifie de « faire Chabbat comme il faut ».

Il y a trois mille ans, peu de temps après la Sortie d’Égypte, Moïse communiqua au peuple juif les instructions pour construire le Mishkane (le Tabernacle) – un édifice destiné à servir de lieu de résidence divine dans le camp israélite. Il fit précéder à ces instructions un rappel de l’importance de respecter le Chabbat : « Six jours durant le travail sera effectué, et le septième jour sera un jour saint pour vous, un jour de repos complet. »1

De peur que leur enthousiasme ne les inspire à préparer la maison de D.ieu 24 h/24 et 7j/7, la Torah précisa que la construction du Mishkane devait s’interrompre le jour du Chabbat. Mais il y a une raison supplémentaire de mentionner le Chabbat dans ce contexte.

Contrairement à la perception commune, la définition du « travail » en relation avec l’observance du Chabbat n’a rien à voir avec le fait de gagner sa vie ou avec l’effort physique. En fait, les détails de l’observance du Chabbat sont le reflet d’un ensemble précis de travaux qui furent mis en œuvre dans la construction du Mishkane. Ces détails sont longuement traités dans le Talmud et le Code de la Loi juive.

Au-delà de fournir le modèle halakhique pour l’observance du Chabbat, ce verset nous enseigne également la bonne éthique de travail juive avec une curieuse nuance grammaticale. Pourquoi la Torah utilise-t-elle l’expression passive « le travail sera effectué » plutôt que la forme active « vous travaillerez » ?

Nos sages déclarent que l’on doit se reposer le jour du Chabbat « comme si tout le travail a été accompli ».2 Il ne s’agit pas seulement de faire une pause dans le travail, il faut se sentir comme s’il n’y avait plus de travail à faire ! Comment est-ce faisable ?

Le secret pour « faire le Chabbat comme il faut » est intégré dans l’expression passive « le travail sera fait ». Prenez votre travail au sérieux et mettez-y le meilleur de vous-même. Mais le stress et l’obsession qui l’accompagnent sont inutiles, abrutissants sur le plan spirituel et épuisants sur le plan émotionnel. Être conscient que la réussite est une bénédiction de D.ieu et que le travail n’est qu’un canal naturel pour que la bénédiction divine afflue dans notre univers est un moyen efficace pour en supprimer le stress et l’anxiété.

« Faire Chabbat comme il faut » ne se limite pas à respecter ses lois un jour par semaine. Un Chabbat paisible et édifiant spirituellement dépend d’une semaine de travail plus concentrée et spirituellement équilibrée.

Inversement, lorsqu’il est observé correctement selon la loi juive, le Chabbat redéfinit la semaine de travail. Son énergie divine imprègne chaque fibre de notre être et chaque instant de notre vie, nous permettant de vivre pleinement notre potentiel.

Chabbat est notre héritage éternel et le don divin de D.ieu à chaque Juif. Je vous encourage à puiser dans cette énergie particulière en augmentant votre engagement envers cette belle mitsva. Les femmes et les filles devraient allumer les bougies de Chabbat au bon moment le vendredi après-midi. Prenez l’engagement de réciter le kidouch sur un verre de vin casher avant le dîner du vendredi soir. Engagez-vous dans l’observance du Chabbat étape par étape, et voyez les bénédictions de Chabbat envelopper votre réalité.