À la fin de sa vie, Jacob réunit ses enfants pour leur transmettre ses dernières paroles et bénédictions.
La problématique de la succession est un thème récurrent dans le livre de la Genèse.Le livre de la Genèse évoque sans cesse la problématique de la succession : la difficulté de transmettre une idée intangible et fragile à la génération suivante. Jusqu’à présent, des tensions et des conflits ont accompagné la succession, car, génération après génération, un seul fils se voit confier l’héritage spirituel.
Aujourd’hui, pour la première fois, il est donné aux douze fils de Jacob la mission de perpétuer l’héritage d’Abraham. Chacun d’eux possède une qualité spécifique qui contribuera de manière décisive à l’histoire juive.
Jacob utilise des métaphores animales pour décrire plusieurs de ses fils :
« Un lionceau, un lion, c’est Juda... Il s’accroupit, se repose comme un lion, et comme un lion, qui le réveillera ? »
« Issakhar est un âne osseux, couché entre les limites. »
« Dan sera un serpent sur la route, une vipère sur le chemin, qui mord les talons du cheval, de sorte que son cavalier tombe en arrière. »
« Naphtali est une gazelle rapide, qui prononce de belles paroles. »
« Benjamin est un loup, il fait sa proie ; le matin, il se livre au pillage, et le soir, il partage le butin. »1
Des bêtes de proie et des animaux domestiques sont utilisés pour décrire les tribus. Les animaux sauvages représentent l’amour passionné de D.ieu, tandis que les animaux domestiques – facilement apprivoisés – représentent la soumission et l’engagement envers la volonté divine.
Dans la terminologie kabbalistique, la dynamique de la vie spirituelle réside dans l’alternance entre « courir » et « revenir ». « Courir » représente le désir ardent d’échapper aux limites de sa propre existence, le sentiment d’amour passionné envers D.ieu. « Courir » est le sentiment d’inspiration, mais l’inspiration à elle seule est comme une flamme sans combustible. L’inspiration s’évapore si elle n’est pas suivie d’un « retour », c’est-à-dire d’une action tangible, concrète.
Les deux qualités sont nécessaires à toute entreprise humaineCes deux qualités, « courir » et « revenir », sont nécessaires à toute initiative humaine. La réussite d’une entreprise exige une vision, une inspiration et une énergie passionnée (courir), ainsi qu'un engagement à effectuer le travail de base nécessaire mais fastidieux (revenir).
Il en va de même pour les relations. Sans émotion, il n’y a pas d’énergie, pas de feu, pas d’inspiration. Mais « courir » n’est en soi pas suffisant. Pour qu’une relation perdure, il doit y avoir un engagement mutuel, quel que soit le degré de sentiment que l’on éprouve sur le moment.
Il en va de même pour notre relation avec D.ieu. La Torah cherche à nous inspirer l’amour et la crainte. Nous commençons la journée en nous efforçant de « courir », d’échapper à la banalité, de transcender la matière et de nous connecter à D.ieu. Pourtant, le judaïsme enseigne que nous devons « retourner » à la terre pour la sanctifier. Nous devons « revenir » avec inspiration et nous engager à accomplir la volonté divine dans ce monde.
Jacob rassemble ses enfants et leur rappelle que chacune de leurs qualités est essentielle à l’histoire juive. Nous devons « courir », passionnés, comme le lion, mais aussi « revenir », engagés et fiables, comme l’âne.2
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