Cette semaine, nous accueillons le nouveau mois de Chevat.

Le début du livre du Deutéronome rapporte que Moïse « commença à exposer la Torah ». Rachi explique qu’« exposer » signifie que Moïse traduisit toute la Torah en 70 langues. Il commença à le faire un peu plus d’un mois avant sa mort, le premier jour de Chevat.

Pourquoi était-il nécessaire que Moïse traduise la Torah en 70 langues alors que tous les Juifs comprenaient et parlaient l’hébreu, la langue sainte dans laquelle la Torah était écrite ?

« Traduire » signifie rendre accessible quelque chose d’inaccessible. C’est la raison pour laquelle il nous arrive à vous et à moi de demander au bon vieux Google de nous traduire un mot, une phrase ou un article écrit en une langue étrangère pour que nous puissions en saisir le sens.

Nous pouvons également « traduire » des pensées ou des idées en les amenant au niveau qu’une autre personne peut comprendre. Un professeur de physique peut « traduire » les lois de la physique en apportant des exemples et en les enseignant de manière à ce que ses étudiants puissent saisir ces règles et ces idées. Un parent peut « traduire » un concept ou un mot pour que son enfant en comprenne la signification, en montrant comment il est utilisé dans une phrase et comment il peut s’appliquer à sa vie.

Moïse traduisit toute la Torah dans les 70 langues du monde même si son public direct ne comprendrait pas ces traductions. Il le fit pour enseigner une leçon fondamentale avant sa mort : les enseignements et les leçons de la Torah sont pertinents pour tous, à tout moment, dans toutes les situations.

Il montra également que la sagesse de la Torah est applicable et pertinente dans tous les domaines de notre monde, et peut servir de source de lumière et d’illumination. En étant le premier à traduire la Torah en une langue non sainte, Moïse permit aux Juifs des générations ultérieures de continuer plus aisément ce processus.

Moïse enseigna que nous pouvons prendre une langue du monde – quelque chose qui n’est pas intrinsèquement saint – et l’utiliser pour communiquer la vérité de D.ieu. De plus, il nous a appris que nous pouvons, et devons, faire cela dans tous les aspects de notre vie, y compris et surtout dans les dimensions les plus banales de la vie quotidienne. Nous pouvons « traduire » les idéaux et les principes de la Torah pour qu’ils affectent tous les domaines de notre relation avec le monde – de l’alimentation au gagne-pain en passant par les relations interpersonnelles – et ainsi les élever à la sainteté.

Ce faisant, nous changeons la nature de notre monde et en faisons ressortir le but profond pour lequel il a été créé : faire une demeure pour D.ieu dans notre bas monde matériel, imprégnée de la lumière de la Torah.

Alors que nous entrons dans le nouveau mois de Chevat, pouvez-vous partager des façons par lesquelles vous « traduisez » la sagesse de la Torah pour l’appliquer à votre vie personnelle et à votre réalité ?