Cette semaine, la lecture de la Torah évoque notre traversée du « grand et terrible désert, lieu de serpents et de scorpions » (Deutéronome 8,15). La mention de ces deux animaux n’est pas une figure de style, car ils constituent deux dangers bien différents : le venin du serpent donne l’impression que le sang devient bouillant, alors que celui du scorpion glace la personne.

Le Rabbi de Loubavitch met cela en relation avec un enseignement du Talmud (Berakhot 30b) selon lequel une personne en train de prier s’apercevant qu’un serpent s’enroule autour de son talon ne doit pas interrompre sa prière, alors que s’il s’agit d’un scorpion, elle doit s’arrêter. En effet, la « chaleur » du serpent représente la passion pour les choses négatives, alors que la « froideur » du scorpion symbolise l’indifférence et l’apathie.

Dès lors, lorsqu’une personne qui s’efforce de prier – ou de s’adonner à n’importe quelle activité spirituelle et sainte – se voit en proie à des pulsions matérielles qui la déconcentrent et la détournent de son objectif, elle ne doit pas s’interrompre, mais s’efforcer de redoubler de ferveur. Elle finira par canaliser dans le bien toute cette vitalité mal placée.

En revanche, si elle s’aperçoit qu’elle fait sa prière sans motivation, avec froideur, alors même si le « scorpion » et seulement enroulé sur son « talon », c’est-à-dire que sa « tête » – ses conceptions – n’est pas atteinte, elle doit néanmoins « s’arrêter », car c’est tout son système spirituel qui ne fonctionne pas. Elle doit s’engager dans un nouveau système, basé sur la vitalité et la chaleur de la relation avec D.ieu.