La lecture de la Torah de Vaet’hanane est toujours lue le Chabbat qui suit Tichea BeAv (le 9 Av, le jour le plus triste du calendrier juif, marquant de terribles calamités parmi lesquelles la destruction des deux Temples). Ce Chabbat inaugure une période de 7 semaines lors de laquelle nous lisons chaque Chabbat une Haftarah de consolation, proclamant la rédemption et décrivant la félicité de l’ère messianique qui nous consolera des douleurs de l’exil. Elles sont appelés « les Sept (Haftarot) de Consolation ».

La première d’entre elle est donc lue le Chabbat de Vaet’hanane. Ce Chabbat est appelé « Chabbat Na’hamou » parce que sa Haftarah commence par « Na’hamou na’hamou ami – Consolez, consolez Mon peuple, dit votre D.ieu » (Isaïe 40, 1). Nos sages expliquent ainsi la répétition : « Ils furent frappés doublement... et ils seront doublement consolés. »

Le Midrash note que ces sept Haftarot suivent une séquence ascendante, indiquée par leurs premiers versets :

- Dans la première, il est dit aux prophètes de consoler Israël : « Consolez, consolez Mon peuple ».

- Dans la seconde, Israël dit : « D.ieu m’a abandonné » (Isaïe 49, 14), c’est-à-dire que la consolation des prophètes ne suffit pas.

- Dans la troisième, les prophètes rapportent cela à D.ieu en décrivant Israël comme « infortunée, battue par la tempête, privée de consolation » (Isaïe 54, 11).

- Dans la quatrième, D.ieu répond : « C’est Moi, Moi-même, qui vous console » (Isaïe 51, 12).

Et ainsi de suite.

Cela soulève une question :

S’il s’agit d’une séquence ascendante, pourquoi commence-t-elle par une double expression de consolation ? Elle aurait dû commencer par une consolation singulière, à laquelle s’ajoutera plus tard un second degré !

Cela vient cependant nous apprendre ceci :

Le lien intrinsèque entre Israël et D.ieu est déjà entièrement intact dès le début de ces sept semaines. Il est présent, dans son intégralité, juste après Tichea BeAv et les 3 semaines de deuil. C’est même précisément en ce point le plus bas de l’exil que se révèle ce lien entre l’essence de l’âme et l’essence D.ieu.

Le point de départ de la « double consolation » est enraciné dans ce lien. C’est ce départ qui permet à la consolation de connaître ensuite une progression ascendante de façon manifeste.

L’expérience manifeste de tous les niveaux de rédemption est obtenue en suivant le modèle de la « double consolation » : doubler les réalisations de notre service de D.ieu personnel ainsi que de notre engagement envers les autres. Indépendamment de notre état actuel – et même au point le plus bas –, nous pouvons et devons redoubler d’efforts afin de mériter immédiatement « Consolez, consolez Mon peuple » par « C’est Moi, Moi-même, qui vous console » !

(Traduit de « Living with Moshiach »)