La traversée de la mer Rouge, la manne, l’eau du rocher et la guerre avec Amalek sont quelques-uns des événements décrits dans la lecture de la Torah de cette semaine. Chacun de ces sujets mérite d’être approfondis et, pour le moment, nous nous attarderons sur la manière dont Amalek fut vaincu. Les derniers mots de la lecture de la Torah établissent Amalek comme l’ennemi éternel d’Israël, proclamant « la guerre contre Amalek de génération en génération ».
« Quand Moïse levait sa main, Israël l’emportait ; quand il baissait sa main, Amalek l’emportait. Et les mains de Moïse s’appesantirent... »1 Avec ces mots, l’issue de la bataille est décidée ; pas seulement de la lutte de Moïse, mais de la guerre des générations, y compris la nôtre.
Un judaïsme fait seulement de mots n’a pas plus de poids que l’air dont il est constituéLa pérennité d’Israël – sa victoire sur les irrésistibles courants de l’histoire – est assurée non par l’éloquence et les nobles idéaux, mais par ses actions. Ce sont les mains de Moïse qui décident de l’issue de la bataille. Il y a peu d’idéaux abstraits qui, bien que d’origine juive, ne font pas désormais partie du patrimoine universel du monde civilisé. Dans l’abstrait, l’amour de D.ieu et de l’humanité, la supériorité de l’esprit sur le matérialisme, la foi en le Créateur ne sont pas en eux-mêmes des marques de judaïsme ou de judéité. D’autres religions (et, dans une certaine mesure, des personnes non religieuses également) professent ces idéaux.
La caractéristique distinctive d’Israël est sa concrétisation de ces abstractions. Sa méthode unique de sanctification de la vie et des activités humaines, son chemin spécifique et exigeant vers le divin, et sa propre conception d’une vie divine, voilà ce qui définit le judaïsme. Non pas le talent oratoire, non plus que les profondeurs théologiques et l’inspiration du cœur, mais les mains physiques et tangibles, les actes, l’affirmation quotidienne à travers l’accomplissement de ce que D.ieu exige de nous, c’est cela qui signifie la victoire d’Israël sur Amalek. Lorsque les Juifs « laissent retomber les mains », lorsque l’observance de la Torah est négligée, alors Amalek prévaut, l’avenir d’Israël est incertain. Le Juif sans mitsvot n’a pas grand-chose pour le rendre ou le maintenir juif.
Bien sûr, les mains de Moïse sont pesantes : l’accomplissement des mitsvot, la pratique de la maîtrise de soi, amener le judaïsme dans toutes les sphères de la vie – il n’y a pas de raccourci vers le Ciel. Mais il ne peut y avoir de judaïsme viable, inspirant et valable sans mitsvot. Un judaïsme fait seulement de mots n’a pas plus de poids que l’air dont il est constitué. Un judaïsme d’actes, de mitsvot, a la solidité de survivre à l’écrasement de la persécution et aux fléaux de l’assimilation, et de l’emporter sur toute arme que les ennemis d’Israël peuvent concevoir.
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