La période entre Pessa’h et Chavouot, les fêtes de la libération et du don de la Torah, est marquée par le compte du Omer.1 D’une certaine manière, la fête de Chavouot est la pleine réalisation, le point culminant de Pessa’h. Pour le peuple juif, cela a une signification évidente : Israël n’était pas une nation de par sa seule liberté, mais en vertu de la Torah. Qu’est-ce que cela signifie sur le plan de l’individu ?

La liberté n’est devenue réalité que lorsqu’elle fut dirigée

La Torah donne un but à la vie, elle est un schéma qui donne du sens aux banalités du quotidien. Les mitsvot confèrent une importance spirituelle même aux choses ordinaires de la vie ; elles rendent le Juif toujours conscient de son Créateur intéressé. À aucun moment le Juif n’est-il « libre » ; il y a toujours une norme par laquelle chaque action est jugée. Il n’a pas de sanctuaire privilégié où il puisse échapper à la responsabilité. Qu’il s’agisse du travail, des repas, du culte ou des loisirs, le schéma de la Torah fait de ces activités des moyens d’accès à D.ieu.

La liberté pour le Juif est d’être soustrait à l’oppression, mais pas à la maîtrise de soi. Pessa’h permet à l’homme d’évoluer librement, sans que quiconque interfère avec ses activités religieuses. Cette liberté n’est devenue réelle que lorsqu’elle fut dirigée, lorsque la Torah montra à l’homme ce que l’homme peut devenir. Pessa’h et Chavouot sont des fêtes complémentaires, délibérément reliées par le Compte du Omer pour souligner leur caractère inséparable. Ensemble, elles nous apprennent que l’accession à la liberté dans ce monde, et donc la réalisation de l’homme, n’est pas caractérisée par l’abandon d’obligations productives, mais par leur accomplissement éclairé.