Dans le judaïsme, la pureté spirituelle est une qualité à rechercher. Cela n’a rien à voir avec l’hygiène et la propreté. C’est un état spirituel appelé taharah, que nous appelons « pureté ». Le contraire de la taharah est la toumah, que nous appelons « impureté ».

En vérité, il est extrêmement difficile de donner une traduction exacte de ces deux termes – taharah et toumah – tout simplement parce qu’ils n’existent pas dans la langue française. Ces concepts n’existent pas ailleurs que dans la Torah, et donc les langues étrangères ne peuvent en donner de bons synonymes.

La Torah décrit de nombreuses situations qui peuvent conférer cet état d’impureté à une personne. Parmi celles-ci est le fait d’entrer en contact avec un cadavre. C’est pourquoi lorsque l’on assiste à un enterrement, à D.ieu ne plaise, on se lave les mains avant de rentrer chez soi en versant de l’eau sur chaque main alternativement, six fois au total, ce qui est une méthode spirituelle pour ôter l’impureté de ses mains. Un membre de la famille sacerdotale (un cohen) n’est pas autorisé à se rendre dans un cimetière, sauf dans des conditions particulières.

Une autre situation qui peut faire qu’une personne soit spirituellement souillée est la maladie biblique de tsaraat (improprement traduite par « lèpre », qui se manifestait par une décoloration de la peau). Pourtant, une autre situation qui provoque l’impureté est la naissance. Quand une femme donne naissance, elle contracte une impureté spirituelle.

Il existe diverses autres situations décrites par la Torah qui sont également cause d’impureté. Le dénominateur commun de toutes celles-ci est qu’elles sont toutes liées d’une manière ou d’une autre à la notion de mort. Même l’accouchement est associé à la mort, non pas à cause du danger qui lui est associé, mais parce que la mère qui a porté l’enfant pendant neuf mois a eu en elle une âme supplémentaire – un supplément de vie – au cours de la grossesse. Pendant la grossesse, une femme est extra-pure. Mais quand l’enfant nait et quitte son corps, même si l’enfant est en vie de manière indépendante en dehors du corps de la mère, en ce qui concerne cette dernière, il y a une perte de vie. Cette perte de vie est la raison de son état temporaire d’impureté spirituelle.

De même, lorsqu’un homme a émis de la semence de son corps, celle-ci peut potentiellement féconder une femme et provoquer la naissance d’un enfant. Il y a un potentiel de vie dans chaque goutte de semence. Chaque fois qu’un homme émet sa semence, même si sa femme tombe enceinte, il devient impur. Quand une femme a ses règles tous les mois, l’œuf mort qu’elle expulse aurait pu devenir une autre personne si elle était tombée enceinte. Dès lors, il y a une trace de mort chaque mois, quand une femme a ses règles. C’est la raison pour laquelle elle est impure.

Nous voyons à quel point la Torah valorise la vie, comment la vie est ce qu’il y a de plus élevé dans le judaïsme. La Torah elle-même est appelée « un Arbre de Vie ». Là où il y a vie, il y a sainteté et pureté, et où il y a mort ou perte de vie, il y a impureté.

Même si une personne vit aujourd’hui, il y a eu une période où elle n’était pas vivante, et il y aura une autre période où elle ne sera plus vivante. Mais pour être vraiment en vie, même lorsque l’on est vivant, il ne suffit pas simplement de vivre. « Vous qui êtes attachés à D.ieu êtes tous vivants aujourd’hui », dit un verset. Une personne mauvaise, quand bien même est-elle en vie, est appelée morte. La respiration et le battement du cœur ne constituent pas la vie. Ce que la Torah considère comme étant la vie est lié à la Torah, avec le judaïsme. L’homme vertueux est appelé vivant même quand il a quitté ce monde, parce qu’il s’est attaché à la Source de Vie.