Un point essentiel dans la vie d’une personne est le mariage. Cela s’applique à tout être humain dans le monde. Pour le peuple juif, le mariage est également au cœur de l’identité juive d’une personne.

Cette semaine dans la Paracha de Toldot, nous trouvons le récit du premier mariage mixte, qui causa une grande douleur aux parents du partenaire juif. Dans le même temps, nous apprenons quelque chose sur la dimension magnifiquement positive d’un mariage.

La Paracha de la semaine dernière a mis clairement en évidence le souci d’Abraham que son fils Isaac se marie avec quelqu’un de sa propre famille, et certainement pas une Canaanite.1 Nous voyons ainsi que, même à ce stade précoce du développement du peuple juif, il y avait une préoccupation certaine au sujet de qui on devrait ou ne devrait pas épouser.

La Paracha de cette semaine nous parle des deux fils d’Isaac, Jacob et Ésaü. Jacob était quelqu’un de spirituel, tandis qu’Ésaü était un homme violent.

Comme on pouvait s’y attendre, ce fut Ésaü qui se maria à l’extérieur. La Torah nous dit que c’est à l’âge de quarante ans qu’il épousa deux femmes, toutes deux issues de la tribu cananéenne des Hittites. Les épouses non-abrahamiques d’Ésaü causèrent « une amertume d’esprit à Isaac et Rebecca ».2 Les Sages commentent que ces femmes avaient poursuivi leur culte des idoles. Il est intéressant de noter que Rebecca elle-même était née dans une famille d’idolâtres. Pourtant, dès qu’elle épousa Isaac, elle se consacra au service du D.ieu unique, Créateur du ciel et de la terre. À l’inverse, les femmes hittites d’Ésaü, bien qu’elles fussent dans la maison d’Isaac, offraient de l’encens aux idoles. Rachi explique que c’est la fumée de cet encens qui causa la cécité d’Isaac.3

Plus tard dans la Paracha, Rebecca dit à son mari Isaac combien elle est inquiète à l’idée que leur fils Jacob puisse finir par épouser une fille hittite, comme Ésaü.4 Il n’y avait en effet pas d’autres jeunes femmes dans le voisinage. Ce fut l’une des raisons pour lesquelles Jacob fut envoyé loin de la maison, au Nord-est, pour trouver une femme de la famille de Rebecca, comme nous le voyons dans la Paracha de la semaine prochaine.

Un point intéressant est que l’une des épouses hittites d’Ésaü est appelé Yéhoudit. C’est un nom qui « sonne » tout-à-fait juif et, effectivement, le Talmud5 déclare que « quiconque nie l’idolâtrie est appelé Yéhoudi ». Rachi explique qu’elle avait en réalité un autre nom, mais qu’Ésaü l’appela Yéhoudit afin de faire croire à son père qu’elle avait véritablement adopté le culte du D.ieu Unique.6

Si ces événements eurent lieu il y a plus de trois millénaires, ils ont malheureusement une résonnance familière à notre époque. Pourtant, on retiendra également qu’Ésaü épousa une troisième femme, qui était tout à fait différente. Elle était une fille d’Ismaël, et donc une petite-fille d’Abraham et son nom était Ma’halat, qui signifie « pardon ». Rachi commente7 que c’est d’elle que nous apprenons que les mariés sont pardonnés de leurs péchés le jour de leur mariage.

Le Rabbi de Loubavitch commente8 que la Torah suggère que le comportement de Ma’halat elle-même reflétait cette idée. Elle était en effet une personne authentiquement fine et spirituelle. Alors pourquoi Ésaü l’épousa-t-il ? À un certain niveau, seulement parce qu’il voulait paraître bien aux yeux de son père. Sur un autre plan, commente le Rabbi, Ésaü avait aussi une étincelle de bien, ce qui explique pourquoi son père Isaac l’aimait. Plus tard, dans le cours de l’histoire, cette étincelle de bien en Ésaü et ses descendants sera révélée.