Un bon ami à moi tient un site web appelé www.moshiach.com. Dans ce cadre, il reçoit beaucoup de courrier, dont la plupart reçoit une réponse. Avec son aimable autorisation (et l’aimable autorisation de sa correspondante), je voudrais reproduire un de ces échanges :
Cher Rabbin,
Comme quelqu’un qui a été élevée dans le Judaïsme réformé, à qui il a été dit, étant jeune enfant, qu’il n’y a pas de Messie et pas de ciel... Je me demande si je pourrai jamais être vraiment capable de croire au Machia’h. Il semble qu’il demeure en moi une forte influence de ce qu’on m’a appris quand j’étais enfant. Pourrai-je jamais être en mesure d’accepter ce concept sans douter ?
– Susan
Chère Susan,
Nous sommes tous conditionnés par notre éducation à être réceptifs à certains mots et à certains slogans, et à être résistants à un autre ensemble de mots et de slogans. Dans l’environnement dans lequel vous avez grandi, « Machia’h » était un terme étranger, voire même négatif. Mais ce ne sont que des mots. Si vous allez au-delà des mots, et réfléchissez à ce qu’ils signifient vraiment, vous trouverez que leur sens est partagé par chaque communauté et chaque famille. Vous constaterez que vous êtes en fait tout à fait réceptive à eux.
Demandez-vous : croyez-vous que nous puissions faire mieux ? Que chaque être humain, au fond de lui, veut, et peut, être meilleur, plus gentil, plus noble, qu’il ou elle ne l’est déjà ? Pensez à votre propre comportement : combien de fois, ayant fait quelque chose de peu aimable ou de négatif, vous êtes-vous consolée en disant : « Ce n’est pas celle que je suis réellement » ? Eh bien, si vous pensez cela, alors il est raisonnable de penser que d’autres personnes – peut-être même toutes les personnes – pensent aussi cela, n’est-ce pas ?
Demandez-vous : êtes-vous indignée par la cruauté et le mal présents dans le monde ? Cette indignation ne traduit-elle pas une croyance profonde que les choses ne doivent pas être ainsi ? Que nous – nous tous – sommes capables de mieux ? Parce que, si ce n’est pas le cas, alors il n’y a vraiment aucune matière à s’indigner et si le monde est mauvais, c’est seulement par la force des choses. Mais nous savons tous qu’il n’en est pas ainsi. Nous savons tous que le monde est intrinsèquement bon. D’où notre frustration et notre angoisse quand il n’agit pas de cette façon.
Pensez-vous que votre vie a un but ? Pensez-vous qu’il y a une raison à votre existence ? Bien sûr ! Si ce n’était pas le cas, pourquoi vous obligeriez-vous à sortir du lit le matin ? Pourquoi lutteriez-vous contre toutes les épreuves, petites et grandes, que la vie vous envoie ? Et êtes-vous la seule qui sorte du lit le matin ? Des milliards de gens le font tous les jours ! De toute évidence, ils croient tous en quelque chose : ils croient que tout cela avance dans une direction et qu’un jour, nous arriverons à destination !
Pendant des milliers d’années, les Juifs ont eu un mot pour désigner tout cela. Ils ont appelé cela « Machia’h. » Malheureusement, deux choses en ont fait un mot étranger pour beaucoup d’entre nous. Une chose est que nous nous sommes éloignés de la connaissance et de la sagesse que nos aïeux avaient portées avec eux depuis 4000 ans, de sorte que nous avons oublié ce que beaucoup de mots voulaient vraiment dire. Et avant même que cela n’arrive, le mot « Machia’h » ou « Messie » fut brandi par une foi qui a jailli de la nôtre, avant qu’elle décide de nous massacrer et de nous persécuter pour nous convaincre de nous joindre à eux. Donc, le mot a perdu son sens d’une part, et a acquis une signification négative, d’autre part.
Alors ne pensez pas au mot. Pensez à ce que vous croyez, à ce que vous savez au fond de vous-même être vrai.
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