La dixième et dernière des Dix Épreuves qui furent infligées à Abraham – la ligature d’Isaac – fut également la plus difficile. Dans notre tradition, cette épreuve personnifie le don de soi à D.ieu et le mérite qui en découla nous protège de génération en génération.
La grandeur de cette épreuve tient dans le fait qu’Abraham fut prêt à accomplir la volonté de D.ieu bien que celle-ci fut à ses yeux totalement dénuée d’utilité et de logique.
En effet, lorsqu’un homme se sacrifie pour sa foi, cela impressionne et renforce ceux qui assistent à ce sacrifice ou en entendent parler. Mais dans le cas d’Abraham, il s’agissait d’aller sacrifier son fils sur un sommet désert, sans que personne ne soit au courant.
Isaac était en outre le seul successeur possible d’Abraham dans son œuvre de diffusion de la divinité. La mort d'Isaac aurait marqué la fin de la diffusion du monothéisme dans le monde.
Abraham a ainsi dû agir non seulement à l’encontre de ses propres sentiments de père, mais aussi contre toute logique et contre son aspiration à transmettre à l’humanité la foi en le Créateur.
Mais là était justement le but de cette épreuve : révéler le potentiel de don de soi d’Abraham, un don de soi sans aucune condition, au-delà de toute raison. Le fait qu’il fut prêt à accomplir le geste demandé par D.ieu montra qu’il Lui était attaché de toute son âme, d’un attachement pour lequel il était prêt à sacrifier son existence matérielle et même spirituelle.
C’est cette faculté de don de soi absolu pour D.ieu, cet attachement intrinsèque au-delà de tout intérêt et de tout calcul, qu’il nous a légué à nous, ses descendants.
C’est la raison pour laquelle le mérite de cette épreuve nous est également compté de génération en génération.1
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