L’Arche de Noé représente l’idée de la survie à un moment de destruction totale. La Paracha de cette semaine décrit la façon dont les eaux du Déluge recouvrirent le monde entier et comment Noé, sa famille et les milliers d’animaux réfugiés dans l’Arche furent sauvés.

Dans l’Arche, différentes espèces animales qui, en temps normal, s’affrontent et s’entre-dévorent, vivaient ensemble paisiblementL’une des images à travers lesquelles nos Sages décrivent l’Arche est celle de la paix. Dans l’Arche, différentes espèces animales qui, en temps normal, s’affrontent et s’entre-dévorent, vivaient ensemble paisiblement. L’Arche est décrite comme possédant la qualité spirituelle du Monde Futur, où tous vivront dans l’unité et où tout conflit sera aboli.

Cet aspect de l’Arche la lie également au thème de la Souccah, la cabane au toit de branches et de feuilles qui fut au centre de la fête de Souccot que nous avons vécue récemment. Dans l’enseignement de la ‘Hassidout, l’Arche de Noé et la Souccah sont comparées l’une à l’autre comme étant un domaine de paix.1 Cette image de la Souccah comme source de paix perdure au-delà de la fête de Souccot. De fait, chaque semaine, dans nos prières du vendredi soir, nous demandons à D.ieu : « Étends au-dessus de nous la Souccah de Ta paix ». Nous demandons à D.ieu que la paix spirituelle de la Souccah, comme celle de l’Arche de Noé dans notre Paracha, s’étende sur chacun de nous, en tant qu’individus, et sur l’ensemble du peuple juif.

Cependant, il n’est pas suffisant qu’il y ait la paix seulement pour le peuple juif. La paix doit régner dans le monde entier ! La force remarquable de l’enseignement juif est que, potentiellement, il y a toujours un double effet dans tout ce que nous faisons : que ce soit dans l’étude de la Torah, la prière ou l’observance des Mitsvot, il y a un aspect qui connecte la personne à D.ieu et il y a aussi un aspect complémentaire qui fait pénétrer la divinité au sein de la création.2 Dans tous les aspects de la vie juive, nous recherchons aussi bien notre propre épanouissement spirituel qu’à « parfaire le monde sous la souveraineté de D.ieu ».3

De la même manière, l’Arche de Noé présente ces deux aspects : d’une part, elle représentait la spiritualité, la sainteté et la paix absolue pour Noé et sa famille lorsqu’ils se trouvaient à l’intérieur ; d’autre part, lorsque le Déluge prit fin et qu’ils quittèrent l’Arche, leur tâche fut d’exprimer ces vertus dans le monde dans sa globalité.

Cela impliquait le respect des Sept Lois Noa’hides, les instructions divines adressées à Noé et à ses descendants. Les Lois Noa’hides sont un corpus de sept règles générales de bonté à l’égard de toute l’humanité, incluant le respect pour la sainteté de la vie. Cependant, la société humaine tout entière fut fondée autour du lieu où, enseignent les Sages, Noé offrit des sacrifices à D.ieu quand il quitta l’Arche à la fin du Déluge.4 Il s’agit du site du Temple de Jérusalem, le point de convergence où le peuple juif s’unit au divin et, en même temps, comme nous l’avons dit, suscite la bénédiction pour le monde entier.

Ceci conduira finalement à la conscience de la Présence Divine à travers l’existence : « Le monde sera rempli de la connaissance de D.ieu comme les eaux recouvrent les fonds marins » (Isaïe 11, 9), une image qui évoque celle des eaux du Déluge, mais dans un mode exclusivement positif. Car, à l’ère messianique, tout mal se transformera en bien, et tous les conflits deviendront paix.