La Torah dit : « Si vous marcherez dans mes lois (‘houkotaï) ... » (Lévitique 26, 3). Rabbi Chnéour Zalman de Lyadi1 explique que le mot ‘hok (loi) dérive de la même racine que graver, tailler, ciseler. Ainsi, l’étude de la Torah doit être comme des lettres gravées dans la pierre, non comme des lettres d’encre écrites sur du papier.2

Qu’est-ce que cela signifie ?

Les lettres et les mots formés d’encre deviennent, à travers l’écriture, inséparablement connectés et unis avec le papier ou le parchemin. Ceci symbolise le niveau de base de l’étude de la Torah, dans lequel l’étudiant ne se contente pas de répéter les enseignements de la Torah, mais devient relié à la Torah et unifié avec elle, de sorte que ses actes reflètent son étude.3

À un niveau plus profond, cependant, il est évident que les mots écrits à l’encre demeurent une entité distincte du papier, bien qu’ils y soient attachés. En revanche, les lettres gravées dans la pierre n’ont pas d’existence séparée de la pierre. La pierre elle-même se creuse ici, dépasse là... et une lettre est formée : la lettre est la pierre et la pierre est la lettre.

La lettre gravée n’existe pas en tant qu’entité distincte et indépendante de la pierre. De la même manière, il faut viser à ce que notre étude de la Torah atteigne ce niveau de « lettre gravée », où l’ego de l’étudiant cesse d’exister : son être, son essence devient, tout simplement, la Torah.

Un tel degré d’effacement de soi fut atteint par Moïse. Il devint un avec D.ieu. Son ego cessa d’exister. Lorsqu’il transmit les paroles de bénédiction de D.ieu à Israël, il employa la première personne, déclarant « ... Je donnerai de l’herbe dans vos champs »,4 car la Présence de D.ieu (la Chékhina) parlait à travers la gorge de Moïse.5