De la paix intérieure à la paix universelle

La lecture de la Torah de cette semaine, Lekh Lekha, fait le récit de « l’Alliance entre les morceaux » que D.ieu conclut avec le premier Juif, Abraham. Dans celle-ci, D.ieu annonça à Abraham que la mission d’Israël en tant que peuple élu de D.ieu se réaliserait sur la Terre Sainte d’Israël, et que celle-ci recouvrirait les territoires de dix nations de l’époque : les sept peuples de Canaan ainsi que les Kéni, Kenizi et Kadmoni.

Après la Sortie d’Égypte, les Juifs prirent possession des territoires des sept nations cananéennes, tandis que les trois dernières seront acquises après la venue de Machia’h. Il n’y aura alors pas de guerre de conquête comme à l’époque de Josué, car l’ère du Machia’h marquera la fin de tout conflit et la reconnaissance universelle du Tout-Puissant en tant que maître de toute la terre. Les nations du monde reconnaîtront alors que la Terre d’Israël est l’héritage éternel de la nation juive, et le rôle de cette dernière dans le plan divin.

Toutefois, la « Terre d’Israël » englobe bien plus que l’environnement physique de notre vie en tant que Juifs. Elle représente également notre paysage intérieur, notre esprit et notre cœur, et il nous appartient de conquérir ces « territoires intérieurs », de les développer et de les sanctifier.

Dans les conditions actuelles de la psyché humaine, il nous est donné d’améliorer et de développer les sept facultés émotionnelles de notre caractère, correspondant aux « sept peuples de Canaan ». Avec la bonne guidance, nous pouvons surmonter et même transformer positivement nos sentiments et désirs négatifs.

Notre être intellectuel, symbolisé par les trois nations restantes, semble pourtant impossible à « conquérir » : nous pouvons choisir ce à quoi nous pensons ainsi que notre méthode d’analyse, mais nous ne savons pas comment changer la nature même de notre intelligence, car cela reviendrait à nous élever au-dessus de nous-mêmes.

Pourtant, viendra un temps où « la terre sera remplie de la connaissance de D.ieu, comme les eaux recouvrent la mer » (Isaïe 11,9), quand l’esprit humain se libérera des limites de l’ego et comprendra la vérité absolue et exclusive de son Créateur. L’homme en viendra à comprendre qu’il n’est pas une entité en soi, mais une expression de la réalité omniprésente de D.ieu.

Alors s’accompliront les premiers mots du verset : « Plus de méfaits, plus de violences sur toute Ma sainte montagne », car cette vérité sera évidente pour tous.

Quand bien même atteindre cela de nous-mêmes aujourd’hui semble impossible, le Rabbi de Loubavitch a affirmé que l’étude approfondie de la Torah, et en partie de sa partie mystique révélée dans les enseignements de la ‘Hassidout, a pour vertu de nous préparer à cette ère de conscience divine, et ainsi d’en accélérer l’avènement.

Au moment où nos frères se battent pour établir la paix sur notre terre, nous aussi nous pouvons mener ce combat en nous-mêmes, en consacrant chaque jour un temps d’étude de la Torah.

À travers l’effort de cesser de penser aux heures difficiles que nous traversons et en nous appliquant à révéler la sagesse divine dans notre « Terre d’Israël intérieure », nous connecterons notre présent à l’ère messianique qui approche. Si D.ieu le veut, cette connexion portera le dernier coup à la muraille de l’exil et déclenchera la rédemption, pour nous et pour toute l’humanité.

Chabbat Chalom !


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