De tous les disciples du Maguid de Mézéritch, Rabbi Chnéour Zalman était le plus jeune, mais aussi le plus proche de son maître. Cette proximité n’était pas fortuite, car, outre ses qualités exceptionnelles, Rabbi Chnéour Zalman se distinguait par la dimension spirituelle de son âme.
Rabbi Chnéour Zalman, fondateur de l’école hassidique HaBaD1 ou ‘Hassidisme de l’intellect, est désigné par différents noms : l’Admour Hazakène ou, dans sa traduction Yiddish, l’Alter Rebbe (le Vieux Maître), le Baal Hatanya (l’Auteur du Tanya, ouvrage fondamental de l’école hassidique qu’il a fondée), le Baal Hachoul’hane Aroukh (l’Auteur du Code de Lois juif que son maître lui demanda d’écrire) ou aussi le Rav de Lyadi et le Maguid (prédicateur) de Lyozna. Ces différents noms sont en fait les témoins de l’étendue de son action et de sa connaissance encyclopédique.
Le Baal Hatanya est né le 18 Eloul2 5505 (1745) dans une banlieue de Lyozna, petit bourg de Russie Blanche. Son père, Rabbi Baroukh, et sa mère, la Rabbanit Rivka étaient des justes cachés, disciples de Rabbi Israël Baal Chem Tov.
Rabbi Baroukh était un descendant du Maharal de Prague3 et s’était attaché, dès son adolescence, au Baal Chem Tov, à une époque où les relations des érudits avec le maître du ‘Hassidisme restaient secrètes. Même lorsque le mouvement hassidique perdit son caractère occulte, le Baal Chem Tov demanda à certains de ses disciples, dont Rabbi Baroukh faisait partie, de continuer à garder le secret sur leur appartenance à ce mouvement.
Une naissance annoncée
Rabbi Baroukh avait épousé la Rabbanit Rivka le 17 Eloul 5503 (1743) et, n’ayant pas encore d’enfant au bout d’un an de mariage, ils décidèrent de se rendre auprès du Baal Chem Tov, à Medziboz, pour lui demander sa bénédiction. Leur maître les bénit alors et les assura qu’un an plus tard jour pour jour, avec l’aide de D.ieu, un fils naîtrait dans leur foyer. Cette promesse leur fut adressée le 18 Eloul 5504 (1744), jour du quarante-sixième anniversaire de Rabbi Israël Baal Chem Tov.
Le premier soir de Roch Hachana4 de l’année 5505, les disciples du Baal Chem Tov notèrent un changement surprenant sur le comportement de leur maître. En effet, au lieu du visage solennel et grave qu’il montrait traditionnellement du premier jour du mois d’Eloul au jour de Yom Kippour5, le Baal Chem Tov avait ce soir-là un visage rayonnant de joie. Son enthousiasme continua durant les dix jours qui séparaient Roch Hachana de Yom Kippour à l’issue duquel, le maître du ‘Hassidisme était au comble de l’exaltation. Celle-ci se prolongea jusqu’à la fin du mois de Tichri.6
Les disciples du Baal Chem Tov furent très surpris par l’attitude de leur maître, mais nul ne put en connaître la raison.
Après les fêtes, Rabbi Baroukh et son épouse prirent congé du Baal Chem Tov qui les bénit avec chaleur. La Rabbanit Rivka, profondément marquée par sa visite à Medziboz, promit au Baal Chem Tov que, lorsque D.ieu réaliserait sa bénédiction, elle consacrerait son fils à l’étude et au service de D.ieu dans le chemin qu’avait tracé leur maître.
À son retour, la Rabbanit Rivka se rendit à Vitebsk chez la sœur de Rabbi Baroukh pour lui faire part de la bénédiction de leur maître. Elle lui relata avec enthousiasme leur séjour à Medziboz et l’étonnant comportement du Baal Chem Tov pendant les fêtes de Tichri. Puis, la Rabbanit Rivka, qui était une femme d’une grande érudition qu’elle tenait cachée, lui demanda de lui fixer un programme d’étude pour qu’elle se prépare spirituellement à la naissance de son enfant.
Deux mois après leur retour à Lyozna, la Rabbanit Rivka put annoncer avec joie à son mari que la bénédiction de leur maître s’était réalisée. Rabbi Baroukh tint alors à aller faire part personnellement de la bonne nouvelle au Baal Chem Tov. Au début du mois d’Adar, il se rendit donc à Medziboz. Dès qu’il annonça l’événement au Baal Chem Tov, celui-ci prononça la bénédiction « Béni soit Celui qui nous a fait vivre, nous a fait existé et nous a amenés en ce temps-là » en omettant le nom de D.ieu.7
Le mercredi 18 Eloul 5505 (1745) un fils naquit donc dans le foyer de Rabbi Baroukh. Ses parents le nommèrent Chnéour Zalman, comme le père de Rabbi Baroukh qui n’était plus de ce monde.
Une âme nouvelle
Ce jour-là était aussi celui de l’anniversaire du Baal Chem Tov. Lorsque celui-ci sortit de son bain rituel, à Medziboz, il montra une joie exceptionnelle qui ne manqua pas d’étonner ses disciples. Comme chaque année, il les invita à un festin en l’honneur de son anniversaire. Au cours du repas, le Baal Chem Tov déclara :
« Le mercredi, les luminaires ont été suspendus.8 Ce mercredi, quatrième jour de la semaine où on lira la Haphtara9 commençant par les mots : « Lève-toi, ma lumière… »10. Une âme nouvelle est descendue en ce monde. Cette âme éclairera le monde par la connaissance talmudique ainsi que par la pensée hassidique. Elle donnera toutes ses forces pour les chemins du ‘Hassidisme et elle réussira jusqu’à l’avènement des temps messianiques. »
La descente d’une âme nouvelle est un événement dont la rareté provoque la jalousie des anges eux-mêmesPuis, le Baal Chem Tov donna une explication hassidique des mots « celui-ci nous consolera »11 fondée sur le Midrash expliquant qu’avant que Noé naisse, les hommes ne connaissaient pas encore la charrue.12 De même, le Baal Chem Tov disserta sur le verset « Le huitième jour, on circoncira la chair de son prépuce »13 le jour de la circoncision du Baal Hatanya.
Lorsque le Maguid de Mézéritch devint le disciple du Baal Chem Tov, celui-ci lui expliqua la raison de sa joie durant cette année-là.14 D’après la tradition ésotérique, une âme revient dans ce monde à plusieurs reprises jusqu’à la réalisation de la mission qui lui est assignée. Lorsqu’une âme descend pour la première fois, elle est dotée de forces exceptionnelles. À la sortie d’Égypte, la quasi-totalité des âmes étaient dans ce monde et la descente d’une âme nouvelle est dès lors devenue un événement dont la rareté provoque la jalousie des anges eux-mêmes. Alors que le retour d’une âme demande un an de préparation, la descente d’une âme nouvelle requiert trois ans de préparation spirituelle.
Trois ans avant la naissance du Baal Hatanya, le Baal Chem Tov fut informé de la descente prochaine d’une âme nouvelle dans ce monde, mais n’avait aucune notion de sa destination. Même lorsqu’il bénit Rabbi Baroukh et son épouse, il ignorait que leur fils posséderait cette âme. Ce n’est qu’au début de l’année 5505 qu’il sut que ses prières avaient été exaucées et que cette âme allait arriver dans le foyer de son disciple, ce qui lui procura une joie sans limites.
De grandes précautions
Rabbi Baroukh se rendit chez le Baal Chem Tov pour y passer la fête de Yom Kippour de l’année 5506 (1745). Lorsqu’il entra chez son maître, celui-ci lui demanda de ne parler à personne de la naissance de son fils ni du nom qu’il lui avait donné.
Après la fête, Rabbi Baroukh prit congé du Baal Chem Tov qui lui donna des instructions pour l’éducation de son fils au cours de l’année à venir. Il lui recommanda, en particulier, de l’emmener dans les champs pendant les beaux jours afin qu’il soit en contact avec la nature. Il insista sur le fait de le dérober des yeux des gens et, plus particulièrement, de ceux des commères. Il ajouta qu’il mentionnerait son nom dans ses trois prières quotidiennes pour demander la protection divine.
Rabbi Baroukh revint chez son maître pour la fête de Roch Hachana de l’année suivante. Celui-ci lui demanda un compte-rendu détaillé du comportement de son fils durant l’année et renouvela sa mise en garde de ne parler à personne de sa naissance. Lorsque Rabbi Baroukh prit congé du Baal Chem Tov à la fin des fêtes, il reçut de nouveau les instructions pour son éducation dans l’année suivante. Le Baal Chem Tov lui fit les mêmes recommandations que l’année précédente et ajouta de se garder de parler à quiconque des « mots d’enfant » que dirait son fils et dont les parents sont tellement fiers.
Rabbi Baroukh retourna à Medziboz à la fin de l’année 5707. Le Baal Chem Tov lui demanda, comme l’année précédente, de lui faire un récit détaillé du comportement de son fils. Rabbi Baroukh expliqua que lorsqu’il revint chez lui, son épouse lui dit que depuis son premier anniversaire, leur fils parlait presque couramment et qu’au cours de l’année, ils avaient pu juger de la mémoire prodigieuse et des facultés intellectuelles hors du commun que possédait leur fils.
Le Baal Chem Tov insista alors sur le fait de cacher sa naissance et de répondre à ceux qui s’inquiétaient de leur couple qu’ils avaient confiance en D.ieu et étaient sûrs qu’il ferait bientôt naître un enfant dans leur foyer.
Son nom est Chnéour qui signifie “les deux lumières”, car il éclairera le monde par la lumière du Talmud et celle de la connaissance ésotérique Lorsque Rabbi Baroukh dut prendre congé de son maître, il lui fit part du désir qu’avait son épouse d’amener son fils chez le Baal Chem Tov à l’occasion de son troisième anniversaire afin que celui-ci lui coupe les cheveux.15 Le Baal Chem Tov accepta, mais il demanda que son épouse vienne avec l’enfant, accompagnée de sa belle-sœur, Débora-Léa, le matin de son anniversaire, juste après la prière, et qu’elles s’en retournent dès que la cérémonie serait terminée. Naturellement, leur visite devait rester secrète.
À son retour chez lui, Rabbi Baroukh put constater les impressionnants progrès de son fils. Celui-ci connaissait déjà par cœur un grand nombre de Psaumes et avait acquis des connaissances plus que surprenantes pour un enfant de deux ans.
Le mercredi 18 Eloul 5508, la Rabbanit Rivka et sa belle-sœur prirent la route pour Medziboz. Elles se rendirent discrètement dans le bureau du Baal Chem Tov qui coupa les cheveux à l’enfant et le bénit de la bénédiction des Cohanim.16 Elles prirent alors congé de leur maître qui leur recommanda de tenir leur visite secrète et leur souhaita une bonne année et une bonne route. Sur le chemin du retour, l’enfant demanda avec insistance à sa mère qui était l’homme qui lui avait coupé les cheveux et l’avait béni. Celle-ci répondit alors que c’était son grand-père.17
Rabbi Yaacov Yosseph de Polna18 raconta qu’au cours du banquet que le Baal Chem Tov donna en l’honneur de son anniversaire ce jour-là, il expliqua le passage du Talmud qui affirme qu’Abraham eut conscience de son Créateur à l’âge de trois ans.19 Puis, il déclara : « Abraham mit sa vie en péril pour les chemins de D.ieu, afin que tout homme puisse comprendre l’unité du Créateur avec Sa création. Celui qui possède une âme nouvelle et qui se trouve en Pologne a atteint l’âge de trois ans aujourd’hui. À l’âge de trois ans, il a pris conscience de son Créateur. Il aura lui aussi à mettre sa vie en péril, comme Abraham, pour pouvoir révéler le service de D.ieu qui conduira à la perception de Son unité avec la création. »
La tradition hassidique rapporte que ce jour-là, le Baal Chem Tov confia à ses disciples : « Une grande âme est descendue dans ce monde. Son nom est Chnéour qui signifie “les deux lumières”, car il éclairera le monde par la lumière du Talmud et celle de la connaissance ésotérique. »
Une grandeur innée
Le Baal Hatanya raconta à son petit-fils, le Tséma'h Tsédek20 :
« Lorsque j’atteignis l’âge de cinq ans, je sentis que les portes de la connaissance du judaïsme étaient ouvertes devant moi. Je pouvais comprendre les notions les plus difficiles sans effort, dans tous leurs détails. »
Dès lors, le Baal Hatanya progressa dans son étude de façon étonnante. Il confia cependant à son petit-fils que ce manque d’efforts pour comprendre lui causait beaucoup de peine car il n’avait pas, comme les autres juifs, le mérite de se fatiguer dans l’étude des textes traditionnels. Ce n’est qu’à l’âge de quinze ans, lorsqu’on lui fit savoir qui il était et la mission de son âme qu’il se consola.
Le Baal Hatanya expliqua que, parallèlement à son développement intellectuel, il acquit une perception des différentes composantes spirituelles de son être, ce qui lui donna une vision claire du chemin qu’il devait suivre.
Début de l'étude
Dans sa jeunesse, le Baal Hatanya avait appris avec différents maîtres, sous la supervision de son grand-père maternel, Rav Moché Pozner. Ce grand érudit était toutefois complètement étranger aux voies du ‘Hassidisme.
Alors qu’il était encore très jeune, ses parents se rendirent compte de l’insuffisance de l’enseignement qui lui était dispensé à Lyozna et décidèrent de l’amener à Loubavitch, chez Rav Yosseph, le Maguid de Loubavitch. Celui-ci jugea rapidement des aptitudes du jeune enfant et le confia à son gendre, Rav Issachar Dov Kabilniker, qui était renommé pour son érudition et faisait partie, comme son beau-père, des disciples cachés du Baal Chem Tov.
Lorsque Rav Issachar Dov rendit visite à son maître, l’occasion de la fête de Chavouoth, le Baal Chem Tov lui donna un programme d’étude précis pour son jeune élève et lui demanda avec insistance de ne rien lui dire à son propos ni à celui du mouvement hassidique.
C’est toutefois à Loubavitch que le Baal Hatanya affirme avoir acquis le fondement de l’école de pensée HaBaD du ‘Hassidisme. En effet, il entendit un jour, dans un discours de Rav Yosseph, qu’il existait un intellect volontaire et une volonté intellectuelle. Cette assertion implanta dans son esprit les graines du ‘Hassidisme de l’intellect.
Le Baal Hatanya étudia avec Rav Issachar Dov jusqu’à l’âge de onze ans. Rav Issachar Dov le ramena alors lui-même chez ses parents, en affirmant qu’il n’avait plus rien à apprendre de lui. Il lui avait auparavant donné un programme d’étude en matière de Talmud et de Kabbale ainsi qu’une règle de vie fondée sur les enseignements du ‘Hassidisme.
Rencontre avec des Justes cachés
« Depuis mon plus jeune âge, raconte le Baal Hatanya, j’aimais la nature. Je m’étais fixé certains lieux dans les bois et les champs où je m’isolais pour réviser mes leçons après l’école.
Lorsque je revins de Loubavitch, je choisis une clairière qui se trouvait à proximité des ateliers de Reb Abraham Leib, le chaudronnier et Reb Élyahou Ber, le tisserand. Je me rendais aussi souvent aux environs des pâturages où je trouvais Reb Zoundel Aaron, le berger, plongé dans ses pensées, le visage rayonnant.
J’avais entendu parler, à Loubavitch, de grands justes et érudits qui cachaient leur identité. Ceux-ci, m’avait-on dit, allaient de ville en village ou exerçaient de petits métiers dans des lieux où ils se fixaient afin de ne pas attirer l’attention sur eux.
Un jour où je réfléchissais à un profond sujet dans la forêt, j’entendis la voix de quelqu’un qui étudiait avec un intense plaisir. Je me rapprochai à pas feutrés de l’endroit d’où venait la voix et, à ma grande surprise, j’aperçus Reb Zoundel Aaron assis sur un monticule de terre et plongé dans son étude avec un visage radieux. Je me rendis alors compte que ce simple berger faisait partie de ces justes cachés dont on m’avait révélé l’existence. J’avais une grande envie de me montrer à Reb Zoundel Aaron, mais, après réflexion, je me dis qu’il valait mieux ne pas le perturber dans son service de D.ieu.
Avec le temps, j’appris à reconnaître les justes cachés parmi les érudits qui passaient par notre maison. Les contacts que j’eus avec eux furent d’un précieux apport dans mon service de D.ieu.
Un jour où j’étais dans la nature, plongé dans mon étude, Reb Abraham, le chaudronnier, vint à mes côtés et se mit à m’expliquer le passage du Talmud que j’étudiais comme il l’avait appris. Je fus impressionné par ses explications et je lui demandai pour quelle raison il cachait son savoir et se présentait aux yeux de tous comme un ignorant. Il me répondit que je le saurais quand je serais plus grand. Il me confia alors que Reb Élyahou Ber connaissait par cœur les Talmuds de Babylone et de Jérusalem, ainsi que les écrits de Maïmonide et le Code de Lois juif, qu’il avait une mémoire prodigieuse et une grande vivacité d’esprit et que Reb Zoundel Aaron se distinguait par la puissance de son analyse des textes.
J’avais beaucoup de respect pour la façon dont étudiait mon grand-père, Rav Moché et j’étais toujours heureux d’écouter ses leçons talmudiques profondes et précises. Mais je n’ai jamais pu admettre sa froideur dans son service de D.ieu et l’autosatisfaction qu’il tirait de son comportement exemplaire.
Je ne sais pourquoi j’ai eu le mérite que certains justes cachés se révèlent à moi. Quelle qu’en soit la raison, leur contact fut pour moi une source de réussite spirituelle. Grâce à eux, je me suis rapproché un peu plus chaque jour d’un service de D.ieu véritable et me suis enrichi d’une large connaissance ainsi que d’une perception rigoureuse des choses. Que le Tout-Puissant en soit remercié. »
Activiste communautaire dès son plus jeune âge
À son retour de Loubavitch, Rabbi Baroukh commença à enseigner à son fils la partie juridique (Hochène Michpath) du Code de Lois juif. Rabbi Baroukh était lui-même un grand spécialiste de ces lois. Cette étude venait parfaire les connaissances du Baal Hatanya en matière de loi juive.
À cette époque aussi, le Baal Hatanya commença son action communautaire. Son fils, Rabbi Moché, écrit dans ses mémoires qu’il avait entendu du négociant Reb Moché Ivansker que, lors d’une foire à Lyozna, il avait vu le Baal Hatanya – surnommé alors le génie de Lyozna – à peine âgé de onze ans, qui haranguait du haut d’une charrette une foule nombreuse. Son propos était de convaincre les juifs de retourner aux travaux de la terre et à l’artisanat qui constituaient un moyen de subsistance plus noble que les activités commerciales et financières auxquelles les juifs avaient été relégués pendant plusieurs siècles.
Le Baal Hatanya était lui-même né dans un village et avait aimé dans sa jeunesse la vie aux champs. Il fut l’un des premiers, à son époque, à s’adresser aux juifs pour les exhorter à retourner à la terre. Encore tout jeune, avant même de connaître le mouvement hassidique, il avait permis, grâce à ses efforts, aux réfugiés des régions de Prague et de Pozna qui fuyaient les pogroms, de s’installer sur les terres de son père, Rabbi Baroukh, qu’il avait convaincu du bien-fondé de sa démarche, et sur les terres avoisinantes autour de la Source Blanche, à proximité de Lyozna.
Telle fut l’enfance précoce de cette âme nouvelle, dotée de forces exceptionnelles.
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