Place à la joie ! De tous côtés fusent les souhaits de « Bonne fête ! » et, après la solennité de Roch Hachana et de Yom Kippour, il y a là quelque chose de profondément réconfortant. Car voici que les « Jours Redoutables » sont passés et que, si le cycle des célébrations du mois de Tichri continue, c’est avec l’assurance que le jugement rendu par D.ieu a été positif pour chacun. C’est dans cet état d’esprit, pleins de cette intime conviction, que nous vivons la fête qui suit : Souccot.
Etrange fête que celle-ci ! La voici revenu, inséparable de l’empressement de tous à édifier une Souccah, la cabane au toit de feuillage, à se procurer ce qui formera le bouquet de quatre plantes, le Loulav. Etranges rites aussi que ces derniers ! Nous passons une semaine dans une cabane, sortant volontairement de l’abri confortable de notre maison. Nous y prenons ainsi nos repas, en faisons notre véritable « lieu de résidence » au moment même où les intempéries pourraient bien en menacer la quiétude… Mais c’est justement cela qui est en jeu car la fête de Souccot exprime d’abord notre confiance en D.ieu renouvelée en ce début d’année. Certes, les murs de nos maisons paraissent plus fermes et plus solides que les minces parois de ces fragiles cabanes. Cependant, nous savons profondément que la protection Divine nous accompagne et que c’est elle qui nous donne vie. Et cette conviction est si précieuse et ses effets si réels qu’elle doit devenir la trame même de notre existence, au point que nous contentons, pour une semaine, d’une simple cabane comme abri ; afin que nous emportions ensuite cette expérience pour toute l’année.
Quant au bouquet de plantes, au Loulav ? Nous le brandissons comme un trophée de victoire ! C’est, bien sûr, de la victoire spirituelle dans le jugement Divin qu’il s’agit d’abord. Mais il y a aussi cette victoire-là, non moins importante, qui nous voit réaliser une unité absolue entre toutes les composantes de notre peuple. Et le Loulav en est le symbole, dont chaque élément rappelle une de ses catégories constitutives, des plus sages aux plus oublieux du judaïsme. Les voici ainsi réunis et chacun ressent que le bouquet ne serait pas complet si l’autre y manquait.
Les deux idées sont-elles vraiment éloignées l’une de l’autre ? Mais peut-il exister un bonheur durable autrement qu’avec la confiance en D.ieu et l’unité de tous ? Souccot est parmi nous. Décidément, sa joie, une fois de plus, brise toutes les barrières.
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