Qui copie qui lorsqu’il s’agit d’expliquer l’origine de l’univers ? La science copie-t-elle la Torah, ou est-ce l’inverse ? On reproche souvent à la religion de réinterpréter les découvertes scientifiques après coup. Pourtant, concernant la question essentielle – comment l’univers a commencé – l’ordre réel des événements est tout autre.
Pendant la majeure partie de notre histoire, les scientifiques considéraient l’univers comme étant éternel et immuable. Aristote, au IVᵉ siècle avant l’ère commune, affirmait que le monde n’avait ni commencement ni fin. Mais cette perspective fut contestée par d’autres penseurs, qui soutenaient l’idée d’un commencement. Les œuvres d’Aristote furent en grande partie perdues pendant environ sept siècles, avant de réapparaître au XIIIᵉ siècle. Dès lors, la vision d’un univers éternel domina largement la pensée scientifique jusqu’au début du XIXᵉ siècle.
Cette conception était si dominante qu’elle poussa Albert Einstein à commettre ce qu’il qualifiera plus tard de plus grande erreur de sa carrière. Peu après avoir élaboré sa théorie de la relativité générale (aux environs de 1915), le mathématicien russe Alexander Friedmann en résolut les équations à l’échelle cosmique, démontrant qu’elles impliquaient un univers en expansion ; ce qui, le cas échéant, impliquait nécessairement un commencement. Par conséquent, l’univers ne pouvait pas avoir existé de toute éternité. Einstein modifia donc ses équations afin de maintenir un univers statique et éternel. En 1929, l’astronome Edwin Hubble, du California Institute of Technology, découvrit que l’univers était bel et bien en expansion. Einstein abandonna alors ses corrections pour revenir à ses équations initiales. Mais en s’obstinant à maintenir l’idée d’un univers éternel, il avait manqué la prédiction d’une des plus grandes découvertes de la cosmologie : l’expansion de l’univers. Dès lors, les scientifiques durent reconnaître que l’univers avait eu un commencement, et la théorie du Big Bang finit par s’imposer.
Dès ses premiers mots, la Torah déclare : « Au commencement, D.ieu créa. » Elle affirme depuis toujours que l’univers a eu un commencement. En réalité, s’il avait étudié le Talmud, Einstein aurait lu : « Lorsque le Saint béni soit-Il créa le monde, celui-ci continua de s’étendre. »1
Aujourd’hui, la théorie du Big Bang nous est devenue si familière que beaucoup pensent que la science a toujours envisagé un commencement. Pourtant, on constate ici que cette théorie est très récente au sein de la science. En revanche, la Torah a toujours affirmé que l’univers a eu un commencement.
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