Chabbat 22 mars dernier, le Rav Arié Engelberg – directeur du Beth Loubavitch d’Orléans, une ville située à environ deux heures au sud de Paris – rentrait de la synagogue avec son jeune fils lorsqu’il a été soudainement agressé. Un adolescent s’est violemment jeté sur le rabbin, l’attaquant physiquement et verbalement dans un accès de violence antisémite.
Les autorités françaises ont réagi avec célérité. Le suspect a été arrêté en quelques heures, et les forces de l’ordre locales ont immédiatement qualifié l’agression de crime de haine à caractère antisémite.
L’agression a provoqué une onde de choc dans toute la France. Le président Emmanuel Macron a condamné « le poison de l’antisémitisme » et exprimé son plein soutien à la communauté juive, tandis que le ministre de l’Intérieur Gérald Darmanin a assuré que cette haine ne serait pas tolérée.
Le dimanche qui a suivi l’attaque, des émissaires ‘Habad venus de toute la France se sont réunis à Orléans pour témoigner leur solidarité à leur collègue et à sa communauté. S’inspirant de l’approche du Rabbi, Rabbi Mena’hem Mendel Schneerson, de mémoire bénie, les rabbins présents, aux côtés d’André Éliyahou Druon, président de la communauté juive d’Orléans, ont décidé de répondre à cette haine en renforçant encore davantage la vie juive locale : ils ont lancé le projet de la construction du tout premier mikvé de la ville depuis des siècles.
La loi juive accorde une importance capitale à la construction d’un mikvé, au point qu’elle la place même au-dessus de celle d’une synagogue. Il est même permis de vendre un rouleau de la Torah, le bien le plus sacré du judaïsme, pour financer un mikvé. Cette mitsva est si fondamentale que l’on peut affirmer sans exagération que « le mikvé constitue la pierre de touche de la vie juive et la porte d’entrée vers un avenir juif ».
« C’est là le message du Rabbi, déclare le Rav Mendel Azimov, directeur régional du Beth Loubavitch de Paris-Île-de-France. Face à l’obscurité, nous n’abandonnons pas le terrain, nous avançons. Les attaques destinées à nous intimider ne feront pas vaciller notre lumière ; au contraire, elles nous incitent à redoubler d’efforts pour construire ce qui marquera durablement les générations futures. »
Revitaliser le judaïsme sur les bords de Loire
Depuis 2018, le Rav Engelberg et son épouse Esther ont profondément transformé la vie juive à Orléans, ville située sur les rives de la Loire. Il y officie à la fois en tant qu’émissaire ‘Habad et comme rabbin de la communauté, qu’ils ont redynamisée après des années de déclin.
Ils ont redonné vie à la communauté avec des offices réguliers et des programmes novateurs : cours de Torah, célébrations des fêtes juives, et la création d’un club CTeen pour les jeunes. Le Rav Engelberg a récemment emmené plusieurs de ces adolescents à New York pour le Chabbat annuel mondial du réseau CTeen, leur permettant de rencontrer des milliers de jeunes Juifs venus du monde entier.
En plus de ses fonctions communautaires à Orléans, le Rav Engelberg — dont la famille s’est agrandie il y a quelques semaines avec la naissance d’un bébé — a été nommé aumônier juif de toutes les prisons de la région de la Loire. Il se rend régulièrement dans ces établissements afin de rendre visite aux détenus juifs et de leur permettre de préserver leur héritage.
Le Rav Azimov témoigne de l’impact durable du couple Engelberg sur la vie juive à Orléans.
« Lors d’un ‘Hanouka il y a quelques années, le Rav Arié a invité la presse pour l’allumage public de la ménorah, qui a bénéficié d’une belle couverture médiatique. Quelques jours plus tard, alors qu’il se trouvait à la synagogue, deux Juifs éloignés de la pratique se sont présentés à la synagogue et lui ont confié que c’était la ménorah, vue dans le journal, qui les avait incitées à franchir le pas, raconte le Rav Azimov. C’est exactement ce que les Engelberg accomplissent depuis leur arrivée à Orléans : faire découvrir le judaïsme aux Juifs qui, autrement, n’y auraient jamais été exposés. »
La communauté juive d’Orléans a établi une page de dons pour ceux qui veulent s’associer à la construction du mikvé d’Orléans. Vous pouvez apporter votre contribution en cliquant ici. (Le lien s’ouvre dans une nouvelle page.)
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