« Le Rabbi a pris la Torah et l’a fait descendre sur terre pour nous ; il nous a enseigné comment l’intégrer en nous-mêmes... pour concilier une vie de Yiddishkeit avec une vie pleinement engagée dans la communauté au sens large. »
—Sénateur américain Joseph Lieberman
L’étendue et la profondeur des connaissances séculaires du Rabbi comprenaient de nombreuses disciplines : l’ingénierie, l’histoire, la médecine, la technologie, la chimie, le droit, la littérature, la politique, et au moins neuf langues.
Le Rabbi maîtrisait tous ces domaines et bien d’autres encore.
La fonction de chaque élément affecte l’ensembleIl a mis à profit cette vaste connaissance grâce à sa rare capacité à communiquer avec des personnes de tous niveaux et de tous horizons et à entrer en relation avec elles.
Le Rabbi considérait les diverses composantes du monde comme des éléments constitutifs d’un tout unique – un tout qui transcende la somme de ses parties. Il n’y a pas de fragmentation. La fonction de chaque élément affecte l’ensemble.
Cette vision est à la fois d’ordre pratique et philosophique.
Le monde et ses habitants ont été conçus pour être un, créés et continuellement soutenus par le D.ieu unique. Et parce qu’il est intrinsèquement un, le monde doit être traité en conséquence.
Ainsi, il est du devoir de l’humanité et de ses gouvernements d’être particulièrement conscients de leur conduite, car leur effet se fait sentir à l’échelle mondiale. Ils doivent s’efforcer de prendre conscience que la véritable unité ne peut être atteinte qu’en servant le D.ieu unique.
Une demeure pour D.ieu
Étant l’œuvre de D.ieu, le monde est fondamentalement bon.
Dans sa finalité, le monde est destiné à être un lieu qui reconnaît D.ieu et lui est réceptif, un endroit « où D.ieu se sent à l’aise ».
Cependant, il y a des moments où D.ieu dissimule intentionnellement le bien afin de créer des épreuves. Par leur comportement, les humains peuvent sonder les profondeurs de la dissimulation divine et révéler le bien qui y est caché.
Cette « intériorisation par l’épreuve » constitue le bien suprême pour l’humanité.
Il s’ensuit que nous ne devrions pas rejeter ou chercher à fuir le monde physique et matériel. Au contraire, nous devons en faire une dira beta’htonim, un « lieu de résidence » pour D.ieu, dans lequel Sa présence influence chaque comportement humain et, à travers l’homme, chaque objet et aspect de l’existence.
De plus, le Rabbi enseignait que le monde peut et doit exprimer le Divin à travers ses propres ressources.
Bien que notre soumission à la volonté de D.ieu puisse profondément affecter le monde qui nous entoure, une véritable dira beta’htonim ne peut être réalisée que lorsque le monde – dans toute sa dimension matérielle et selon ses propres termes – exprime et facilite la révélation du Divin.
Ainsi, lorsque des Juifs nouvellement pratiquants exprimaient leur intérêt à abandonner leur carrière – dans les arts, les sciences ou la technologie – afin de consacrer toute leur énergie à la Torah, le Rabbi, presque sans exception, insistait pour qu’ils restent dans leur profession. Il soulignait que leur contribution à la perfection du monde devait passer par les compétences particulières et la position que leur parcours dirigé par D.ieu les avait amenés à acquérir.
De même, le Rabbi encourageait les gens à utiliser les innovations technologiques comme la radio, la télévision et Internet, pour diffuser la connaissance, la conscience et la compréhension de D.ieu. Non seulement ces choses peuvent être utilisées pour la sainteté, expliquait le Rabbi, mais c’est leur vocation profonde.
Le Rabbi a également exploité les courants sociaux et les phénomènes culturels pour faire progresser la conscience juive. Pendant la révolution culturelle des années 60, par exemple, le Rabbi a vu une opportunité d’orienter l’élan contestataire des jeunes vers un réexamen du judaïsme que leurs parents avaient rejeté.
Même dans le cadre de l’étude de la Torah d’une personne, de sa prière et de son service de D.ieu intérieur, le Rabbi soulignait l’importance d’utiliser et d’élever chaque dimension de son caractère. Par exemple, il parlait de la nécessité d’utiliser à la fois l’approche du serviteur simple et celle du serviteur sophistiqué dans le service de D.ieu. Chacun possède une qualité spéciale qui manque à l’autre ; chaque approche est donc nécessaire pour l’accomplissement de la dira beta’htonim. Car la présence divine doit imprégner chaque aspect de l’expression et de l’expérience humaines.
Le bien en toute chose
En vertu du fait que le monde est un tout cohérent, parce que chaque événement a un but et un sens du fait que tout provient du D.ieu Unique qui est la bonté ultime, chaque expérience, même la plus difficile, doit contenir ou engendrer quelque chose de positif.
L’affliction du Rabbi était palpable, mais il a appelé à une intensification des activités communautairesAvec une foi inébranlable et une approche positive communicative, le Rabbi trouvait un point de consolation même dans l’expérience humaine la plus adverse. Tout en partageant profondément la douleur des autres, le Rabbi trouvait des mots d’encouragement pour les victimes de grandes catastrophes. Il les encourageait avec bienveillance à avancer avec une approche positive de la vie, et à affronter directement l’épreuve – à transformer le négatif en catalyseur de quelque chose de positif.
Après le décès de son épouse, la Rabbanit ‘Haya Mouchka, de mémoire bénie, l’affliction du Rabbi était palpable, mais il appela à une intensification des activités communautaires. « Et le vivant prendra à cœur », est devenu sa devise. Il fit du décès d’un être cher un catalyseur d’actes de bonté – des actes qui sont certainement le désir du défunt, passé dans le Monde de Vérité.
La vision unifiée du monde qui était celle du Rabbi nous met au défi d’apprécier que tout – y compris ce qui semble négatif – n’est pas simplement un « mal nécessaire » pour atteindre le bien ultime, mais est dans son essence même quelque chose de bon.
La science de l’unité
Dans une lettre à un scientifique, le Rabbi écrit :
Au cœur de l’existence matérielle, la science a dévoilé l’unité de deux idées opposées : la quantité et la qualité... En langage simple, la matière et l’énergie ne font qu’un. Si D.ieu est un, alors le monde est un.
Dans les générations antérieures, l’étude de la nature donnait l’image d’un univers marqué par la diversité. Le monde était perçu comme étant composé de dizaines d’éléments et animé par un certain nombre de forces disparates.
Mais plus la science se développait, plus elle découvrait l’unité derrière la diversité. On a révélé que cent « éléments » étaient composés d’un nombre beaucoup plus petit de blocs de construction fondamentaux ; des forces présumées diverses se sont avérées n’être que des mutations variantes d’une force élémentaire unique.
Même la différenciation entre la matière et l’énergie s’est avérée n’être qu’une distinction externe entre deux formes de la même essence. De fait, la science approche rapidement de la conclusion inévitable que la totalité de l’existence est un rayonnement unique émanant d’une source singulière.
Une leçon de baseball
Une fois, durant les années où il travaillait avec son beau-père, le Rabbi précédent, le Rabbi a visité la yeshiva située dans le corridor près de son bureau au Quartier général mondial de Loubavitch. Il a remarqué un élève qui entrait dans la salle d’étude au milieu d’une session et lui a demandé d’où il venait. L’élève a candidement admis qu’il avait pris du temps sur ses études pour assister à un match de baseball. Il avait quitté le match plus tôt parce que son équipe était menée par une large marge. « As-tu appris quelque chose au match ? », lui demanda le Rabbi. L’élève haussa les épaules en souriant. Le Rabbi poursuivit : « Au baseball, il y a deux équipes, chacune avec neuf joueurs – et il y a des milliers de fans qui sont assis dans la foule. Tant que leur équipe est en tête, les fans encouragent. Mais dès que leur équipe est menée, les fans perdent leur enthousiasme et, finalement, quand ils voient que leur équipe n’a aucune chance de gagner, ils peuvent même s’en aller. Les joueurs, eux, restent tous jusqu’à la fin, quoi qu’il arrive. C’est la différence entre un fan et un joueur. »
À propos de la technologie
Un Juif ne peut pas diviser le monde en sacré et profaneNos Sages ont déclaré : « Tout ce que D.ieu a créé dans Son monde a été créé uniquement pour Sa gloire. » Ainsi, un Juif ne peut pas diviser le monde en sacré et profane. Tout a été créé dans un but sacré. Notre défi est de déterminer exactement comment chaque chose doit être appliquée pour l’accomplissement de son véritable but. Par exemple, lorsque le médium de la radio est utilisé pour propager une conférence sur le ‘Hassidisme, cette invention accomplit alors sa finalité dans la préparation du monde pour l’ère de Machia’h.
Car l’Ère messianique se caractérise essentiellement par deux aspects. Le monde sera « plein de la connaissance de D.ieu », et cette connaissance sera « vue par toute chair ». C’est précisément ce qui se passe lorsque la radio et la télévision sont utilisées pour diffuser la ‘Hassidout. La ‘Hassidout ainsi étudiée est entendu physiquement, et dans chaque partie du monde, car une émission peut être entendue ou vue en tout lieu pour peu que le récepteur soit assez puissant. Ainsi, les enseignements mystiques de la Torah, par l’utilisation de la technologie moderne, « remplissent véritablement la terre de la connaissance de D.ieu », de telle manière que « toute chair la percevra ».
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