Quel point commun y a-t-il entre les catastrophes naturelles à répétition qui frappent telle ou telle région du monde, les nouvelles crises de famine qui rappellent des temps oubliés, les oppositions meurtrières entre des hommes, des clans ou des peuples qui ensanglantent des contrées entières ? À une telle question, on est tenté de répondre : « Rien, bien sûr ! » De fait, tous ces événements, et d’autres encore, ne paraissent présenter qu’un double dénominateur commun : ils sont graves et négatifs. Autrement, les uns procèdent de la folie ou de l’imprévoyance des hommes tandis que d’autres sont la résultante de causes bien au-delà de toute volonté ou intervention humaine. Semble-t-il... Car tout cela laisse comme une impression diffuse et générale de monde en désordre. « Les choses ne vont pas bien » finit-on par se dire sans parvenir à expliciter ce que recouvre un tel sentiment. C’est comme une sensation d’inconfort que l’on perçoit à l’extrême bord de la conscience, sans pouvoir vraiment en saisir les contours ni la portée.
Voici donc venu un temps complexe. Nous avons ainsi vu peu à peu s’estomper, parfois se dissoudre et, en tout cas, s’affaiblir, bien des certitudes anciennes. Ces éléments qui semblaient être à la fondation des choses, qui en donnaient le sens et permettaient de s’y inscrire, ont perdu de leur puissance et, à ce qui paraît aujourd’hui une merveilleuse simplicité, ont laissé se substituer une complexité plus subie que recherchée. Peut-être est-ce aussi là qu’il faut trouver les causes profondes de la perte d’harmonie ? Car, finalement, est-ce réellement d’autre chose qu’il s’agit ? Aux antagonismes des hommes semble répondre une sorte de révolte profonde d’un cadre naturel en perte de repères. Aux folies d’une société, parfois trop consciente de sa grandeur et de son pouvoir pour en percevoir les limites, font écho les réactions d’un monde las d’avoir tout enduré et qui, à sa manière, dit avec force : « Cela suffit ! »
Comment, dès lors, penser l’avenir ? Il faut, d’abord, se garder d’oublier que l’homme est le couronnement de la création, qu’il y a été placé par D.ieu afin de la mener à son ultime accomplissement, que, par ses actes, il a la capacité de l’élever et d’en faire ainsi un lieu de merveilles. D’une certaine façon, il est le cœur et la raison des choses. Pour cela, il est, à la fois, le porteur d’une capacité d’harmonie intérieure, celui qui détient les clés de l’harmonie générale et celui qui est capable de l’instaurer et la maintenir. Disons-le : chacun peut choisir un tel chemin. De l’harmonie intérieure à l’harmonie universelle, matérielle et spirituelle : ce n’est jamais qu’un voyage à entreprendre dont l’itinéraire nous fut révélé au mont Sinaï. Quant au point d’arrivée, il est connu depuis bien longtemps : la venue de Machia’h.
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