Le but de la vie

Q : Diriez-vous que l’action est plus importante que l’étude ? Si oui, n’est-on pas condamné à mener une vie guidée par une foi aveugle ?

R : Quand un enfant a faim et veut manger immédiatement, sa mère ne lui explique pas tous les processus que les aliments traversent pour qu’il puisse les manger. Elle lui donne plutôt à manger immédiatement, car c’est ce qui le satisfera. Elle peut ensuite lui expliquer la cuisson du pain, etc., si l’enfant veut savoir.

Tout comme on a besoin de nourriture pour sa vie physique, on a besoin de nourriture pour sa vie spirituelle. Cela suit le même processus.

Q : Ne devrait-on pas rationaliser sa pensée et comprendre ce que l’on fait ?

R : La rationalisation est un moyen de renforcer sa foi. La rationalisation devrait conduire à croire plus fermement.

Q : Quel est le but (תכלית) de la vie ?

R : Apporter de la lumière (ליכטיקייט) dans le monde.

Q : Quel est le but de la lumière ?

R : Le but de la lumière est d’atteindre trouver une existence harmonieuse. On ne peut être en harmonie complète que lorsqu’on a atteint la vérité.

Q : Comment sait-on qu’on a trouvé le but ?

R : Quand on a acquis la lumière, alors on aura trouvé le but. Une personne ne peut pas ressentir ce dont il est dépourvu. On cherche ce qu’on ne possède pas. Si on avait ce qui manque, on ne chercherait pas.

Q : Pourquoi avons-nous besoin de cérémonies et de mitsvot ? Ne sont-elles pas un fardeau pour la personne ?

R : Quand on crée quelque chose, on veut en tirer pleinement profit. D.ieu est la bonté absolue. Il n’aurait pas créé quelque chose constituant un fardeau pour les hommes, Ses créatures.

Q : Certaines personnes pensent qu’être un bon Juif ne signifie pas nécessairement adhérer à tous les préceptes de la Torah. Ils estiment qu’ils peuvent être de bons Juifs sans accomplir toutes les mitsvot comme, par exemple, mettre les téfiline. Comment leur expliquer cela ?

R : Quand un médecin prescrit un médicament et que le patient est réticent et obstiné à ne pas le prendre, le médecin, s’il est bon et honnête, ne le tromperait pas en lui suggérant de prendre autre chose à la place qui n’aurait pas le même effet. Au contraire, il s’efforcera d’expliquer au patient pourquoi il est nécessaire de prendre ce médicament et ne le laissera pas partir avant d’avoir épuisé tous les moyens de le convaincre.

Rabbi et ‘Hassid

Q : Quelle est la différence entre un Rabbi et un Rabbin ?

R : Un Rabbin est quelqu’un qui enseigne à ses élèves quand ils viennent à lui et qui répond aux questions quand elles lui sont posées. Un Rabbi n’attend pas que vous veniez à lui. Il va au-devant des gens et essaie de les éveiller et de les inspirer, et cherche des moyens et des méthodes pour leur apporter leur religion.

Q : Qu’est-ce qu’un Rabbi ?

R : Un Rabbi ne se considère pas comme étant supérieur à ses ‘hassidim. Il contient simplement les parties des âmes de ses ‘hassidim qui sont connectées à lui. Quand un ‘hassid vient voir le Rabbi avec un problème, il essaie de trouver dans le Rabbi la partie de sa propre âme qui est incluse dans celle du Rabbi et de la connecter avec son âme, et ainsi être relié à l’âme du Rabbi. C’est à travers cette connexion que le ‘hassid reçoit sa vie et ses besoins matériels et spirituels.

Par exemple, prenons l’ampoule électrique qui produit de la lumière. L’ampoule en elle-même est incapable de produire de la lumière, cependant il existe des centrales électriques situées dans une partie éloignée de la ville qui génèrent l’énergie nécessaire pour produire la lumière. Il doit y avoir un canal par lequel l’énergie puisse passer et atteindre chaque ampoule individuelle, en plus de la constitution de l’ampoule qui lui permet de recevoir l’énergie de la centrale. Le canal est un fil qui relie la centrale électrique à l’ampoule, et lorsque cette connexion est ouverte en actionnant l’interrupteur, l’ampoule reçoit l’énergie et fonctionne alors.

Il en va de même pour un Rabbi et ses ‘hassidim. Le Rabbi est la centrale électrique qui produit la force et l’énergie nécessaires pour accomplir les commandements et les obligations (spirituels) et transmet également le matériel. Plus le Rabbi est grand, plus il produira de lumière... Le canal par lequel le ‘hassid peut recevoir ces nécessités est son âme qui est connectée à l’âme du Rabbi. L’unique devoir du Rabbi est de transmettre les nécessités susmentionnées, spirituelles et matérielles, à ses ‘hassidim.

Bien que le Rabbi soit également tenu d’accomplir ses propres fonctions corporelles, ce n’est pas sa raison d’être ou sa véritable fonction ; c’est uniquement parce que son âme est liée à un corps terrestre qui ne peut exister sans ces fonctions. Si quelqu’un vient voir un Rabbin en se plaignant d’un mal de tête et que le Rabbin lui donne une aspirine, nous ne dirons certainement pas que c’est la fonction d’un Rabbin. Il en va de même pour un Rabbi lorsqu’il doit accomplir les fonctions nécessaires de son corps.

Q : N’importe qui peut-il devenir Rabbi ?

R : Tout le monde ne peut pas devenir Rabbi. Il faut quelque chose d’En-Haut pour remplir cette mission. C’est plus facile quand un Rabbi a hérité de sa fonction, tout comme il est plus facile pour quelqu’un qui a hérité d’un talent de l’exercer et de le développer que pour celui qui doit le développer sans talent hérité immédiat.

Q : En Europe, les ‘hassidim se rendaient souvent chez leur Rabbi pendant les fêtes. Pourquoi en était-il ainsi ?

R : Un ‘hassid trouve en son Rabbi une connexion entre lui-même et D.ieu. Il sent que lorsqu’il va voir son Rabbi, il ramènera avec lui plus de sainteté (קדושה).

Q : La fonction du Rabbi est-elle comparable à celle d’un psychologue ? Un Rabbi peut-il remplacer un psychiatre ?

R : Quand un psychiatre parle à ses patients, il les appréhende comme des objets d’étude. Bien qu’il soit intéressé à guérir son patient et à l’aider à s’adapter à la vie, son approche vise non seulement à obtenir un patient en bonne santé mais aussi à accumuler des informations sur les êtres humains pour approfondir ses connaissances. Un Rabbi se donne complètement à la personne. Quand quelqu’un cherche une solution, le Rabbi ne l’étudie pas mais s’implique plus émotionnellement avec la personne qui vient le voir. Seule une petite partie du travail d’un Rabbi est similaire à celui d’un psychologue. Ce n’est pas sa fonction principale.

Pourtant, quand quelqu’un a besoin d’aspirine pour se soigner, le Rabbi lui dira d’aller à la pharmacie en acheter, et n’essaiera pas de substituer une prescription par autre chose. Si la personne a besoin d’un psychiatre pour guérir son mal, le Rabbi n’essaiera pas de substituer son traitement par celui d’une autre personne.

Q : Quelle est la signification d’une brakha (bénédiction) ?

R : Selon les paroles de mon beau-père [Rabbi Yossef Its’hak, le sixième Rabbi de Loubavitch], une brakha est comme la pluie (גשמי ברכה). Si le sol est labouré et prêt à être ensemencé, et qu’on jette des graines dans le sol, les graines pousseront et s’épanouiront quand la pluie tombera sur elles. Cependant, si le sol n’est pas préparé, la graine aura du mal à germer même en présence d’une abondance de pluie.

Quand quelqu’un vient demander une brakha et qu’elle est émotionnellement et spirituellement préparée, la brakha l’aidera à grandir et à s’épanouir en une personne pleine de sens.

Si, cependant, une personne se trouve dans un coma profond, un bon médecin n’abandonnera pas sa tâche d’essayer de la réveiller. Il fera tout son possible pour l’aider, même si cela implique de lui faire mal pour son bien. Si nécessaire, il administrera même des électrochocs s’il sait que le patient sera ranimé par cette méthode et que cela l’aidera.

Science, Religion et Étude

Q : La science contredit-elle la religion ?

R : La science ne peut pas s’opposer à la religion, ni la religion à la science, car la religion est la vérité et la science cherche la vérité. Il ne peut y avoir qu’un malentendu temporaire entre la science et la religion.

Q : Comment peut-on expliquer scientifiquement l’existence de D.ieu et le besoin de religion ?

R : 1) Prenez le ‘Houmach et ouvrez-le. Devant vous se trouvent de nombreux mots. Supposons que vous n’ayez jamais entendu parler du métier d’imprimeur ni vu d’imprimerie. Diriez-vous alors, ignorant le processus de formation de ces mots, qu’ils se seraient développés à partir d’une bouteille d’encre qui se serait renversée d’elle-même et aurait formé ces mots ? Ou ne diriez-vous pas plutôt que ces mots ont été faits intentionnellement ? Vous devriez dire qu’il y avait une force qui a créé ces mots et les a ainsi disposés. Tout comme un crayon qui contient des milliards d’atomes doit avoir une loi d’ordre qui le gouverne pour exister, les mots dans le ‘Houmach ont aussi besoin d’un ordre qui les gouverne, pour exister et être compris.

2) Nous avons établi que le ‘Houmach a été fait intentionnellement. Quand D.ieu a donné la Torah au peuple juif, ils l’ont reçue directement de D.ieu et l’ont acceptée directement de Lui. Il y avait 600 000 Juifs au mont Sinaï qui ont entendu ce que D.ieu a dit et qui ont accepté la Torah. Ils ont transmis ce qu’ils savaient être vrai de génération en génération. Il est peu probable qu’un père, en pleine possession de ses moyens, dise à son fils quelque chose qui n’est pas vrai. Il n’y a jamais eu moins de 600 000 Juifs religieux dans l’histoire juive et cette chaîne de transmission n’a jamais été rompue. Il n’y a jamais eu d’interruption dans le renouvellement constant d’au moins 600 000 Juifs religieux. Dans les autres religions, on ne trouve pas cette chaîne ininterrompue de tradition.

Q : Si tout ce qui est dit ci-dessus est vrai, quelle preuve a-t-on que la religion juive est la vraie et unique religion ?

R : Une découverte scientifique est acceptée lorsqu’il y a suffisamment de preuves ou d’indices que la découverte est vraie. Plus il y a de personnes qui sont d’accord avec les résultats d’une expérience, plus cela confère de la validité à cette découverte. Si 600 personnes ont réalisé une expérience en utilisant les mêmes instruments et que 100 personnes ont réalisé la même expérience sur la même base, et que les résultats ont montré que les 600 personnes ont affirmé une croyance sur la base de leurs expériences, et que les 100 personnes n’étaient pas d’accord avec eux en se fondant sur leurs expériences, vous croiriez plus facilement les 600 personnes que les 100 personnes.

La religion chrétienne n’a que 12 témoins pour affirmer son origine et sa prééminence.

Les bouddhistes ont trois témoins.

Les musulmans n’ont eu qu’un seul témoin.

La religion juive a eu 600 000 témoins. Sur cette base, vous diriez que la religion juive a le plus grand nombre de témoins et donc le plus haut degré de véracité.

Q : Y avait-il seulement la quantité ou aussi la qualité au mont Sinaï ?

R : Il y avait beaucoup de qualité. Des Juifs de toutes conditions étaient présents ; de tous les métiers et professions (charpentiers, boulangers, scientifiques, philosophes). Quelle plus grande qualité de personnes peut-on rassembler en un seul endroit ?

Q : Comment pouvez-vous dire que le peuple juif croyait vraiment en D.ieu alors qu’immédiatement après le mont Sinaï, ils ont fait un veau d’or ?

R : Le veau d’or ne signifiait pas la non-croyance en D.ieu mais la croyance en plusieurs dieux, parmi lesquels le D.ieu Suprême.