Avec plus de 2 000 volumes dans son immense catalogue, la maison d’édition Kehot est le premier éditeur mondial d’ouvrages juifs. Pourtant, près de 20 % de ses ventes annuelles ont lieu durant une seule semaine en décembre ou début janvier. C’est à cette période que l’espace de vente de l’éditeur à Brooklyn est bondé. On peut voir des adultes circuler d’allée en allée avec des paniers chargés de livres – des ouvrages de loi juive, de philosophie et d’histoire ‘hassidiques, des traités rabbiniques – tandis que les enfants ploient sous le poids collectif de leurs livres d’images aux couleurs vives.

Durant cette semaine, la librairie, qui se situe à l’angle d’Eastern Parkway et de Kingston Avenue à Crown Heights depuis le début des années 1980, reste ouverte selon les horaires officiels du matin jusqu’à minuit. En réalité, c’est bien plus tard.

« Nous restons jusqu’au départ du dernier client », explique Mendel Laine, directeur éditorial de Kehot. « Il n’est pas rare que cela soit à 3 heures du matin. »

Bienvenue à Hei Tévet, le cinquième jour du mois hébraïque de Tévet, la célébration juive des livres, qui correspond cette année 2025 au 5 janvier. Depuis 1987, ce jour est célébré dans le monde entier en soulignant un trait particulier au Peuple du Livre : en acheter davantage, particulièrement des livres juifs. Il y a plus de vingt ans, Kehot a instauré une réduction de 50 % le 5 Tévet, mais la demande est devenue si forte ces dernières années que la vente a été étendue à une semaine entière.

Désormais, tout au long de la semaine, les files d’attente aux caisses serpentent dans la librairie et au-delà des présentoirs. Pour faire face à l’affluence, Kehot embauche du personnel supplémentaire tant pour sa librairie que pour son entrepôt. Dans le même temps, les commandes affluent sur leur site internet – où la vente est également disponible – depuis les lieux abritant d’importantes communautés juives jusqu’aux régions les plus reculées du monde. Pour gérer la demande en ligne, Kehot augmente sa bande passante afin d’éviter toute panne du site.

Le Rav Dovid Raskin, au centre, avec une boîte de livres retournant à la bibliothèque d’Agoudat ‘Hassidei ‘Habad.
Le Rav Dovid Raskin, au centre, avec une boîte de livres retournant à la bibliothèque d’Agoudat ‘Hassidei ‘Habad.

Kehot, fondée en 1941 par le sixième Rabbi – Rabbi Yossef Its’hak Schneersohn, de mémoire bénie – peu après son arrivée aux États-Unis depuis l’Europe occupée par les nazis, est la maison d’édition centrale du mouvement ‘Habad-Loubavitch. Son personnel et ses érudits assument la tâche et la responsabilité d’éditer et de publier de nouvelles œuvres sur la pensée, la connaissance et la pratique juives ; de préserver, annoter et rééditer celles déjà publiées, et de rendre accessible au plus grand nombre possible l’ensemble de son immense bibliothèque d’œuvres imprimées. Depuis sa création, elle a diffusé plus de 100 000 000 volumes en hébreu, yiddish, anglais, russe, espagnol, français, italien, portugais, néerlandais, allemand, farsi et arabe.

Mais pendant cette période dédiée aux livres, Kehot n’est pas la seule à mettre des livres juifs à disposition. Les maisons d’édition, y compris le nombre croissant de publications imprimées de Chabad.org, ainsi que les librairies judaïques indépendantes, proposent leurs propres promotions durant cette période.

Cette date est devenue la “fête des livres”, jeunes et moins jeunes venant sur place ou se connectant pour acheter des livres juifs pour leurs bibliothèques personnelles. Un aperçu de l’affluence dans le showroom de la librairie de la maison d’édition Kehot. (Photo: Kehot Publication Society)
Cette date est devenue la “fête des livres”, jeunes et moins jeunes venant sur place ou se connectant pour acheter des livres juifs pour leurs bibliothèques personnelles. Un aperçu de l’affluence dans le showroom de la librairie de la maison d’édition Kehot. (Photo: Kehot Publication Society)

Les origines douloureuses de cette fête

Le 5 Tévet marque le jour de 1987 où le Tribunal fédéral de l’Est de New York a statué définitivement que la vaste et rare bibliothèque rassemblée par le sixième Rabbi et sauvée de l’Ancien Monde appartenait – tout comme le Rabbi lui-même – au mouvement ‘Habad dans son ensemble.

Depuis des milliers d’années, la sagesse, la pensée et la pratique juives avaient été transmises de génération en génération par la voie écrite. Lorsque les presses d’imprimerie ont vu le jour, les œuvres juives ont été parmi les premières à être imprimées, faisant des livres juifs plus que de simples objets : ils sont devenus des maillons dans la transmission d’une tradition remontant au Sinaï. Et quelle meilleure façon de marquer le retour de cette sainte bibliothèque à sa juste place que de voir chaque individu enrichir et développer sa propre bibliothèque ?

Les origines de cette fête sont douloureuses. Durant l’hiver 1985, le petit-fils dissident du sixième Rabbi a commencé à retirer subrepticement des centaines de volumes rares de la bibliothèque, hébergée dans la synagogue centrale de ‘Habad au 770 Eastern Parkway, dans le quartier de Crown Heights à Brooklyn. Lorsqu’il fut interrogé à ce sujet, il affirma que les livres étaient sa propriété privée, légitimement hérités de son grand-père. Lorsque ses agissements furent découverts, il avait déjà vendu un certain nombre de ces ouvrages sur le marché des objets judaïques de collection, réalisant un profit de plus de cent mille dollars ; les marchands de livres rares les revendirent à leur tour pour des sommes encore plus élevées. Une ordonnance judiciaire en référé fut émise pour faire cesser cette activité. L’affaire fut alors portée devant le tribunal fédéral.

Durant toute cette période, le Rabbi, Rabbi Mena’hem Mendel Schneerson, de mémoire bénie – le gendre et successeur du sixième Rabbi – passa de longues heures à parler du défi spirituel que représentaient véritablement les revendications de propriété sur les livres pour les activités et la croissance internationale du mouvement ‘Habad.

À l’approche du procès, des centaines de volumes rares furent subrepticement retirés par un individu les revendiquant comme propriété personnelle, puis revendus au plus offrant. Une étagère de la bibliothèque contenant les livres récupérés. (Photo: Bibliothèque d’Agoudat ‘Hassidei ‘Habad)
À l’approche du procès, des centaines de volumes rares furent subrepticement retirés par un individu les revendiquant comme propriété personnelle, puis revendus au plus offrant. Une étagère de la bibliothèque contenant les livres récupérés. (Photo: Bibliothèque d’Agoudat ‘Hassidei ‘Habad)

Dans un long essai analysant les faits et la signification de cette histoire, le Rav Asher Deren écrit : « Au fur et à mesure que l’affaire se déroulait, il devint évident pour l’ensemble de la communauté que la question n’était pas simplement une contestation de la propriété de la bibliothèque, mais qu’elle portait sur des questions aussi essentielles que la définition même du leadership juif, depuis l’époque de Moïse jusqu’au Rabbi aujourd’hui.

« Ces questions existentielles et interconnectées, dont les réponses découlent des racines historiques du judaïsme dans le récit de la Révélation Divine de la transmission de la Torah depuis le Sinaï jusqu’à nos jours furent soulevées, fort à propos, par la question de la propriété de livres saints. »

La vaste bibliothèque de Rabbi Yossef Its’hak, contenant aussi bien des livres précieux que les inestimables ksovim – les écrits des Rabbis de ‘Habad transmis de génération en génération depuis la fondation du mouvement – constituait une manifestation physique et spirituelle de la chaîne de transmission de la tradition. Rabbi Yossef Its’hak avait refusé de quitter l’Union soviétique sans elle, et elle avait miraculeusement survécu au feu et à l’enfer. Une valise contenant les écrits les plus irremplaçables l’avait accompagné lors de son voyage de 1929 en Terre sainte et aux États-Unis, ainsi que pendant les bombardements allemands de Varsovie en 1939. Si elle n’était qu’une propriété personnelle, comme il était alors affirmé, cela signifiait que la chaîne s’était arrêtée avec lui. L’abnégation, la mission, la vocation... tout cela s’était éteint.

Le Rabbi considéra ces accusations très au sérieux. Une fois le procès commencé, il se rendait au Ohel dans le Queens, sur la tombe de son beau-père, cinq jours par semaine au lieu des deux visites mensuelles qui étaient sa coutume jusque-là. Comme le Rabbi ne mangeait pas avant son retour du Ohel, cela signifiait qu’il jeûnait la majeure partie de chaque semaine.

Scènes de liesse dans les rues de Brooklyn, New York, après la décision du tribunal fédéral le 5 Tévet, qui correspondait cette année-là au 6 janvier 1987. (Photo: Magazine Kfar ‘Habad)
Scènes de liesse dans les rues de Brooklyn, New York, après la décision du tribunal fédéral le 5 Tévet, qui correspondait cette année-là au 6 janvier 1987. (Photo: Magazine Kfar ‘Habad)

Agoudat ‘Hassidei ‘Habad, l’organisation centrale du mouvement ‘Habad-Loubavitch, retint les services des avocats renommés Nathan Lewin de Washington, D.C., et Jerome Shestack de Philadelphie, et parmi les témoins experts appelés à témoigner pour le plaignant figuraient le regretté Élie Wiesel et le Professeur Louis Jacobs. Le Rabbi demanda aux avocats de suivre la voie qu’ils jugeaient la plus appropriée, mais attira leur attention sur le fait qu’une lettre écrite par son prédécesseur à Alexander Marx, le bibliothécaire du Jewish Theological Seminary de New York, constituait une preuve essentielle. Dans celle-ci, le sixième Rabbi avait explicitement indiqué que sa bibliothèque n’était pas une simple possession personnelle mais une collection contenant des œuvres d’une valeur infinie pour le peuple juif dans son ensemble et appartenant au mouvement qu’il dirigeait. En effet, cette lettre allait s’avérer d’une importance capitale.

« Les défendeurs cherchent à expliquer cette lettre comme étant une duperie, comparable aux lettres écrites en allemand pendant la guerre et destinées à être lues par le censeur nazi. Pour les raisons qui seront discutées plus en détail ci-après, cette explication doit être écartée... », écrivit le juge Charles Sifton dans sa décision. « Non seulement la lettre, même traduite, est empreinte de sentiment et de sincérité, mais il n’est guère concevable qu’un homme de la stature du sixième Rabbi puisse, dans ces circonstances, vouloir dire autre chose que ce qu’il dit... »

L’autre élément déterminant fut le témoignage de l’épouse du Rabbi, la Rabbanit ‘Haya Mouchka, la seconde fille du sixième Rabbi.

« Les livres appartenaient aux ‘Hassidim », dit-elle simplement, mais avec intensité, dans son témoignage dont l’enregistrement fut diffusé dans le tribunal, « car mon père appartenait aux ‘Hassidim. »

Au terme d’un procès de 23 jours (Agudas Chasidei Chabad of United States v. Gourary, E.D.N.Y. 1987), le tribunal prononça son jugement le 5 Tévet, correspondant au 6 janvier 1987. « La conclusion est inéluctable : la bibliothèque n’était pas détenue par le sixième Rabbi à sa mort comme sa propriété personnelle », écrivit le juge Sifton dans son jugement, « mais avait été confiée à la garde du plaignant [Agoudat ‘Hassidei ‘Habad] au bénéfice de la communauté religieuse du ‘Hassidisme ‘Habad. »

Le mouvement ‘Habad avait retenu les services des avocats renommés Nathan Lewin et Jerome Shestack pour plaider l’affaire, qui furent acclamés lors des célébrations qui suivirent. Lewin, spécialiste du droit constitutionnel américain établi à Washington, D.C., peut être vu porté sur les épaules au milieu des danses dans la synagogue du 770 Eastern Parkway. Son épouse, Rikki, prit la photo.
Le mouvement ‘Habad avait retenu les services des avocats renommés Nathan Lewin et Jerome Shestack pour plaider l’affaire, qui furent acclamés lors des célébrations qui suivirent. Lewin, spécialiste du droit constitutionnel américain établi à Washington, D.C., peut être vu porté sur les épaules au milieu des danses dans la synagogue du 770 Eastern Parkway. Son épouse, Rikki, prit la photo.

Quelques minutes après l’annonce de la nouvelle, des célébrations éclatèrent à Brooklyn, s’étendant rapidement aux communautés juives du monde entier. Dans la synagogue centrale de ‘Habad au 770 Eastern Parkway à Crown Heights, les chants et les danses ininterrompus se poursuivirent pendant sept jours.

Le Rabbi reconnut cet élan de joie, donnant un discours chaque jour des festivités. Mais après une semaine, le Rabbi annonça aux foules grandissantes qu’il était temps de célébrer la victoire d’une manière plus profonde et plus concrète : en redoublant leur travail, avec une attention particulière sur l’étude accrue de la Torah.

L’accent mis sur l’achat de livres

Lorsque vint le premier anniversaire de la victoire l’année suivante, le Rabbi souligna qu’il ne suffisait pas que la communauté juive ait recouvré la possession de sa rare collection de livres, ceux-ci devaient être étudiés. Dans son discours de ce Chabbat après-midi, il suggéra que pour marquer les 500 ans de la naissance de Rabbi Yossef Caro, le compilateur du Code de la loi juive (le Choul’hane Aroukh), les librairies et commerces juifs devraient proposer une offre promotionnelle afin que davantage de personnes puissent se procurer cet ouvrage.

Il parla également de l’importance pour les foyers juifs de disposer au minimum des textes fondamentaux de la vie juive : un ‘Houmach (les Cinq Livres de Moïse), un livre de prières, les Psaumes, le Tanya et des ouvrages concernant la pratique concrète de la vie juive. Cela devait être le cas également pour les jeunes mariés, jeunes hommes et jeunes femmes commençant tout juste à construire un foyer, ainsi que pour les enfants qui pouvaient, en cette époque où les livres étaient aisément accessibles, commencer à constituer leur propre bibliothèque juive dès leur jeune âge.

« L’usage veut, dit-il, que la victoire d’un objet précieux, comme des pierres précieuses et des diamants, se célèbre en lui accordant plus de respect : en le gardant dans l’endroit le plus digne, afin que personne ne le touche, et certainement pas en l’utilisant... Mais selon la Torah, la victoire des livres saints... se concrétise par leur utilisation et par l’étude approfondie de leur contenu – plus ils sont utilisés, plus ils sont dignes, même s’ils deviennent usés et déchirés par l’usage. »

Un peu plus d’une décennie auparavant, le Rabbi avait lancé, parmi ses campagnes de mitsvot, celle connue sous le nom de Bayit Malei Sefarim, ou « Maison remplie de livres juifs ». Il entreprit alors de développer cette idée.

Une fois les livres récupérés, la bibliothèque d’Agoudat ‘Hassidei ‘Habad fit l’objet d’un agrandissement majeur, avec le creusement sous la cour située entre le bâtiment principal du 770 et l’édifice adjacent de la bibliothèque pour créer une nouvelle bibliothèque à la pointe de la technologie. (Photo: Bibliothèque d’Agoudat ‘Hassidei ‘Habad)
Une fois les livres récupérés, la bibliothèque d’Agoudat ‘Hassidei ‘Habad fit l’objet d’un agrandissement majeur, avec le creusement sous la cour située entre le bâtiment principal du 770 et l’édifice adjacent de la bibliothèque pour créer une nouvelle bibliothèque à la pointe de la technologie. (Photo: Bibliothèque d’Agoudat ‘Hassidei ‘Habad)

« Ce jour est lié aux sefarim [livres juifs] », expliqua le Rabbi le 5 Tévet, un an plus tard, en 1989. « Il est donc opportun que nous discutions de l’importance vitale des livres juifs. »

Les hommes, les femmes et les enfants, affirma-t-il, devaient mettre à profit ce jour des livres pour acheter de nouveaux livres juifs, restaurer les anciens, ou aider leurs frères juifs à acheter ou réparer des livres juifs. Pour encourager cela, le Rabbi s’impliqua personnellement, se tenant dans la synagogue du 770 pour distribuer deux billets d’un dollar à chaque personne : l’un pour la tsédaka, le second expressément destiné à l’achat ou à la réparation de livres juifs.

« C’est à ce moment-là que les clients ont commencé à remplir la librairie », dit le Rav Yossef B. Friedman, directeur de Kehot. « Le Rabbi avait dit que l’achat de livres était la façon de marquer la victoire, alors nous avons été submergés. »

Le 5 Tévet arrive juste après ‘Hanouka, et il se souvient donc d’enfants du plus jeune âge venant à la librairie et cherchant dans leurs poches à la recherche du ‘Hanouka-guelt qu’ils avaient reçu de leurs parents ou grands-parents pour acheter de nouveaux livres. Puis les écoles du quartier ont commencé à amener leurs classes l’une après l’autre à la librairie.

« Maintenant, nous répartissons la vente sur une semaine car il n’y aurait aucun moyen de faire face à la demande autrement », dit Yossef Friedman. Les écoles, à New York et dans le monde entier, collaborent également avec les éditeurs, Kehot parmi eux, pour organiser des foires aux livres à l’école.

Un “le’haïm” après le retour des livres. (Photo: Kehot Publication Society)
Un “le’haïm” après le retour des livres. (Photo: Kehot Publication Society)

La mission de Kehot de rendre accessibles au monde même les éléments les plus ésotériques de la pensée de la Torah l’amène à publier des œuvres qui sont à la fois très populaires et d’autres plus érudites. Le livre de prières standard de ‘Habad, compilé et édité par Rabbi Chnéour Zalman de Lyadi et publié aujourd’hui, notamment sous la forme du livre de prières bleu bilingue que l’on voit dans les synagogues du monde entier, est un best-seller constant (disponible en sept langues). Rabbi Chnéour Zalman a également écrit une version plus longue avec de longues explications kabbalistiques qui, en revanche, est une œuvre beaucoup plus difficile pour le plus grand nombre. La recomposition et l’annotation du livre de prières kabbalistique ont coûté environ 200 000 dollars, et pour simplement amortir les coûts, Kehot aurait dû fixer le prix des deux volumes à 150 dollars, somme rédhibitoire. Au lieu de cela, grâce à l’aide de généreux donateurs, il est vendu 35,97 dollars lors de la semaine de solde.

Parfois, l’ouvrage qui fait l’objet d’une forte demande peut être inattendu. Cette année, le neuvième volume du Sefer HaArakhim, l’encyclopédie érudite des concepts ‘hassidiques sur laquelle une petite équipe d’érudits œuvre depuis des décennies, est en cours de publication, et Mendel Laine prédit qu’il sera rapidement en rupture de stock.

Le Rabbi encourageait les personnes de tous âges à marquer Hei Tévet en achetant ou en réparant des livres juifs, puis en les étudiant. Un groupe de jeunes filles avec leur enseignante dans la salle d'exposition de Kehot. (Photo: Kehot Publication Society)
Le Rabbi encourageait les personnes de tous âges à marquer Hei Tévet en achetant ou en réparant des livres juifs, puis en les étudiant. Un groupe de jeunes filles avec leur enseignante dans la salle d'exposition de Kehot. (Photo: Kehot Publication Society)

Le mot d’ordre et le message de Hei Tévet, tant pendant l’épreuve qu’après la spectaculaire victoire, étaient « Didane Notsa’h », qui se traduit littéralement par « Nous sommes victorieux » ou « La victoire est nôtre ». Cette expression, qui provient d’un Midrash relativement obscur [Vayikra Rabba 24,3] et dont le Rabbi avait amplement discouru, fut reproduite sur des autocollants et des affiches, et mise en musique plus d’une fois. Mais il n’y avait qu’une seule façon, expliqua le Rabbi en 1988, de voir si la victoire était réelle.

« L’enseignement concret de tout ce dont nous avons parlé jusqu’à maintenant... », dit-il en yiddish, « est que désormais l’étude de la Torah doit croître et se renforcer... Ce sera le “véritable test” permettant de déterminer si les livres ont vraiment été victorieux, Didane (dehaSeforim) Notsa’h, “La victoire (des livres) est nôtre”. »

Avec nos remerciements au magazine A Chassidishe Derher et au Rav Avraham Vaisfiche de Kehot Publication Society.