En 1980, lorsque j’avais 15 ans, mon père fut nommé responsable de la sécurité pour le cargo d’El Al à l’aéroport JFK. Notre famille déménagea d’Israël à Long Island pour son nouveau poste, et c’est ainsi que j’ai passé mes années d’adolescence en Amérique.

Nous étions une famille orthodoxe, mais n’avions pas de lien significatif avec Loubavitch à l’époque. Le Rav Kuti Rapp, l’émissaire de Loubavitch à l’aéroport JFK, était très impliqué auprès de tous les employés d’El Al. Il invita mon père à assister à un farbrenguen du Rabbi, et naturellement, je l’accompagnai. Nous étions assis avec d’autres dignitaires et avons eu l’occasion de voir le Rabbi, de lui dire « le’haïm », et d’entendre les traductions simultanées en hébreu des discours grâce aux appareils disponibles lors des farbrenguens en semaine.

Après ce premier farbrenguen, nous avons participé à de nombreux autres, ce qui nous a permis de voir le Rabbi à plusieurs reprises. À la fin de la mission de trois ans de mon père, nous étions devenus très proches de Loubavitch, et mon père avait même commencé à se laisser pousser la barbe. Nous sommes retournés en Israël en 1983.

Cinq ans plus tard, après avoir terminé mon service militaire, je suis retourné à New York, et le Rav Rapp m’a trouvé un logement temporaire en attendant que je trouve quelque chose de plus permanent. C’était vers la période de ‘Hanouka de 1988, et chaque matin, le Rav Rapp m’emmenait avec lui à la maison du Rabbi pour la prière de Cha’harit. Pendant plusieurs semaines, j’ai eu le mérite de voir et d’entendre le Rabbi diriger les prières, et ces souvenirs sont à jamais gravés dans mon âme.

Depuis lors, Loubavitch a toujours occupé une place importante dans ma vie, et j’ai maintenu des liens étroits avec de nombreux émissaires au fil des ans. Lorsque l’application du Ohel a été développée, je l’ai téléchargée et ai commencé à écrire des lettres au Rabbi par ce biais, pour moi-même et pour d’autres.

En 2022, alors que je conduisais à Wasilla, en Alaska, où je vis désormais, un autre conducteur a brûlé un feu rouge et a percuté ma voiture. J’ai été transporté à l’hôpital avec six côtes cassées et une rupture de la rate. Après quatre jours douloureux, j’ai pu rentrer chez moi.

Quelques jours plus tard, j’ai commencé à ressentir une douleur insupportable dans le bas du dos et je suis immédiatement retourné à l’hôpital. Alors que j’étais encore aux urgences, l’un des chirurgiens est venu me voir avec des nouvelles inquiétantes. « Malheureusement, il semble, d’après le scanner, que votre rate saigne toujours. »

« Êtes-vous certain ? » lui ai-je demandé. « Quand ils m’ont renvoyé la semaine dernière, on m’a dit qu’elle ne saignait plus. » Il m’a expliqué que la rate est très sensible et qu’un mouvement brusque aurait pu rouvrir la plaie. Cela expliquerait la nature de ma douleur dorsale, qui, selon lui, n’avait rien à voir avec mes côtes cassées. Il était donc impératif que je subisse une intervention en urgence pour cautériser la rate et arrêter le saignement. Si le saignement n’était pas correctement stoppé, il faudrait enlever la rate, ce qui pourrait entraîner de graves complications. Un autre chirurgien et le radiologue de nuit étaient d’accord avec ce diagnostic, et une opération était prévue pour le lendemain matin.

Bien que ma situation ne soit pas mortelle, je n’étais pas très satisfait des nouvelles que je venais de recevoir. Soudain, j’ai reçu un appel d’un bon ami, le Rav Avrohom Moshé Dyce, l’émissaire de Loubavitch à Gresham, dans l’Oregon. Il avait entendu parler de mes blessures et m’a appelé pour prendre de mes nouvelles. Je lui ai raconté les récents développements malheureux, et il m’a suggéré d’écrire immédiatement une lettre au Rabbi. Dans tout le chaos lié à mon accident et à mes blessures, j’avais complètement oublié l’application sur mon téléphone et ai décidé de le faire sur-le-champ.

Cependant, la nuit a été chaotique, et ce n’est que très tôt le matin que j’ai finalement rédigé une lettre au Rabbi depuis mon lit d’hôpital, décrivant l’accident, mes blessures, et le fait que j’étais censé subir une intervention d’urgence pour sauver ma rate. J’ai conclu en demandant une bénédiction pour une guérison complète et rapide.

Quelques heures plus tard, le chirurgien de jour qui avait géré mes soins deux semaines plus tôt, juste après l’accident, est entré dans ma chambre et m’a dit qu’il ne comprenait pas le diagnostic donné par les médecins de nuit.

« Votre rate ne saigne pas, m’a-t-il dit. Le scanner montre seulement des signes de saignement dus à la lacération subie lors de l’accident de voiture il y a deux semaines, mais il n’y a rien de problématique maintenant. »

« Vous êtes sûr ?!, ai-je demandé, incrédule. Deux chirurgiens et un radiologue ont dit que je devais subir cette intervention immédiatement. Tous les trois avaient tort ?! »

« Je ne sais pas quoi vous dire, a-t-il répondu. Je viens de revoir ce scanner avec un autre chirurgien et le radiologue de jour, et nous ne voyons aucune raison d’opérer. Votre rate va bien. »

Néanmoins, il m’a programmé une procédure à Anchorage une semaine plus tard, juste pour être absolument certain, mais il était catégorique qu’il n’y avait aucun problème. Quant à ma douleur dorsale, il m’a longuement expliqué qu’elle était due aux côtes cassées, m’a prescrit des antidouleurs et m’a aussitôt renvoyé chez moi.

Bien qu’il semble mystérieux que deux équipes de médecins, en examinant le même scanner, en soient arrivées à des conclusions complètement opposées, je sais ce qui a provoqué ce changement de diagnostic.