Le monde de Briah, le monde de la Création, est une immense descente par rapport au monde d’Atsilout. Briah, ou « création », implique une réalité limitée, ou la création d’une existence restreinte. La dimension, la limitation, ajoutée par la descente de la lumière dans le monde de Briah est le concept même de « l’être », par opposition au « néant » d’Atsilout.
Dans le monde de Briah, les récipients commencent à obscurcir la lumièreAtsilout est un monde de non-être, car la structuration de la lumière par les récipients ne constitue pas une entrave ou une occultation de la lumière, comme c’est le cas dans le monde de Briah. Contrairement à Atsilout, dans le monde de Briah, les récipients commencent à obscurcir la lumière et créent ainsi des êtres limités. Cela peut être compris par une analogie : si quelqu’un sortait par un jour si ensoleillé et lumineux qu’il ne pourrait rien voir en gardant les yeux grands ouverts, il devrait presque les fermer pour voir. Dans un tel scénario, en plissant les yeux, il ne pourrait distinguer que des formes floues. Avec des lunettes de soleil, cependant, il pourrait mieux voir, il pourrait distinguer clairement les choses. C’est analogue au monde de Briah en ce sens que la forme claire et l’existence des choses ne deviennent apparentes que lorsque la lumière est suffisamment atténuée et obscurcie. Bien sûr, l’analogie est imparfaite puisque les objets que l’on voit avec des lunettes de soleil ont toujours été des objets distincts et individuels, ce qui n’est pas entièrement vrai dans le monde d’Atsilout.
Il y a un énorme fossé entre la compréhension de quelque chose et la capacité de l’expliquer à quelqu’un d’autre. Dans le monde de Briah, il ne s’agit même pas encore d’expliquer une idée à une autre personne. Nous parlons encore de planifier dans notre esprit comment nous l’expliquerions à quelqu’un d’autre avant de le faire réellement. Dans le monde d’Atsilout, la structuration de l’inspiration initiale, de l’idée originale, se faisait uniquement dans la propre compréhension de la personne ; de plus, sa compréhension de l’idée était proportionnelle à sa propre capacité à comprendre. Dans le monde de Briah, cependant, il y a un facteur supplémentaire, à savoir les limitations des récepteurs ou des interprètes de ce qui doit être transmis. Un enseignant qui veut expliquer une idée à son élève doit d’abord évaluer la capacité de ce dernier à comprendre, et il doit atténuer et limiter l’idée en conséquence. En fait, bien que pour sa propre compréhension il n’ait pas besoin de décomposer l’idée en divers composants plus simples, il doit le faire pour son élève. Cela est dû au fait que l’élève, pour l’instant, est incapable de saisir un vaste ensemble d’idées complexes tout à la fois comme le fait l’enseignant.
Briah est considéré comme étant en dehors du domaine de la Lumière Infinie.Le mot Briah en hébreu signifie « extérieur ». Cela implique un nouveau niveau de séparation, car Briah est considéré comme étant en dehors du domaine de la Lumière Infinie. C’est-à-dire que dans Briah, la Lumière Infinie est occultée à un tel point que ce monde est considéré comme séparé de la Lumière Infinie, même si, comme nous l’avons souligné auparavant, il n’y a aucun lieu dépourvu de la Lumière Infinie. Une analogie est utilisée dans la Kabbale pour expliquer la relation entre Briah et Atsilout : la lumière d’Atsilout est comme la lumière d’une bougie dans une pièce, tandis que la lumière de Briah est comme la lumière de cette même bougie vue de l’autre côté d’un rideau fermant la pièce.
D’un point de vue subjectif, la prise de conscience de la séparation implique que l’on est conscient de sa propre existence en tant qu’entité distincte (quoique dépendante).
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