Chaque chose a sa saison. La vie est un cycle sans fin de points bas qui se transforment en points hauts, pour finalement revenir à nouveau aux bas. Les moments les plus bas sur la roue cosmique de la vie ne font que préparer le terrain pour les moments hauts à venir.
Chaque jour, nous expérimentons la nuit pour dormir, pour ensuite nous réveiller avec l’énergie et la vitalité du jour. Nous travaillons pendant les six jours ordinaires de la semaine, puis nous nous reposons paisiblement dans la sainteté du Chabbat. L’hiver apporte le froid, la stérilité et une forme de léthargie, tandis que l’été, lui, réchauffe, rajeunit et revigore.
Dans Metsora, les notions halakhiques de toumah et de taharah sont introduites. Certains de ces bas et hauts de la vie peuvent être définis par ces termes. Traduits librement, toumah signifie impureté, et taharah signifie pureté. Ces termes, cependant, ne se rapportent pas à la propreté physique mais désignent des concepts purement spirituels.
La toumah serait plus correctement définie comme une absence de sainteté, tandis que la taharah signifierait un état de préparation à recevoir la sainteté, ou à en être imprégné. Bien que la toumah puisse parfois résulter d’actes de péché délibérés éloignant D.ieu de sa vie, elle découle souvent du rythme naturel de l’existence et n’est pas nécessairement liée à des actes négatifs ou pécheurs.
Ainsi, la source la plus sévère de toumah est un cadavre. Privé de son âme qui lui apportait sainteté et vitalité, le corps reste dans un état de vide, et donc dans un état d’impureté. Toute personne entrant en contact avec un cadavre est également considérée comme rituellement impure.
De même, au cours du sommeil, l’âme quitte temporairement le corps pour monter au ciel (c’est pourquoi le sommeil est considéré comme un soixantième de la mort). Au réveil, les mains, le moyen par lequel l’âme part, sont considérées comme « tamé », jusqu’à ce qu’elles soient rituellement lavées. Bien que les mains ne soient pas sales, elles doivent être purifiées car le corps a connu un manque de « kedoucha », de sainteté.
Pour cette raison également, de nombreux hommes ont l’habitude de s’immerger rituellement dans un « mikvé » avant le Chabbat (et ont le devoir de le faire avant Yom Tov), afin de se purifier pour la sainteté supplémentaire de ces jours saints. De nombreux ‘hassidim s’immergent même quotidiennement, avant la prière du matin, en préparation à l’état de sainteté lié au fait de communiquer avec D.ieu.
Un converti au judaïsme s’immergera également rituellement pour marquer son nouveau statut de quelqu’un qui accomplira désormais les préceptes divins.
De plus, D.ieu promet qu’à l’ère de la rédemption, « Je vous aspergerai d’eaux tahor », et « Je retirerai l’esprit de toumah de la terre. » (Zach. 13,2) Cela sera accompli métaphoriquement à travers notre immersion dans la « connaissance de D.ieu » qui imprégnera la création « comme l’eau recouvre le lit de la mer ». (Isaïe 11,9)
Le but ultime de la toumah, ou de toute dissimulation de la révélation de D.ieu – un point bas sur la roue cosmique de la vie – est d’atteindre un niveau supérieur, en le transformant. Les points bas nous offrent l’opportunité de faire tourner la roue de la vie, effectuant ainsi une élévation.
Ainsi, chacune de ces descentes est une préparation pour la montée ultime. Le véritable but de la descente est, en fait, la montée. Par conséquent, bien que les bas semblent superficiellement être une descente, ils font en réalité partie de la montée elle-même. Car le bas de la roue cosmique de la vie est annonciateur du sommet, et donc, n’a pas seulement un effet sur la partie la plus élevée, mais en est une partie intégrante.
Le sommeil procure la force nécessaire pour les heures d’éveil. L’hibernation hivernale prépare la vitalité du printemps à venir. Les jours de la semaine fournissent le cadre du changement, du développement et de la créativité afin que nous puissions absorber la bénédiction, la sérénité et la paix du Chabbat. Comme le dit le Talmud : « Celui qui travaille la veille du Chabbat, mangera le Chabbat. » (Avoda Zara 3a.)
De même, tout au long des millénaires d’exil, nous avons eu l’opportunité de combattre le mal qui nous entoure, afin que nous puissions atteindre l’Ère de la Rédemption, où nous cultiverons le bien inhérent et révélerons l’Essence Divine de la création.
La période de toumah d’une femme pendant ses menstruations est également un élément intégré de son cycle mensuel naturel. Sa période de toumah démontre sa descente d’un niveau de sainteté élevé lorsqu’elle a la capacité de concevoir une nouvelle vie par son union avec son mari.
« Si une femme a un écoulement, et que cet écoulement dans sa chair est du sang, elle sera en séparation menstruelle pendant sept jours. » (Lévitique 15,19)
Le Talmud commente (Niddah 31a) : Pourquoi la Torah a-t-elle ordonné que la toumah de la menstruation dure sept jours ? Parce qu’étant en contact constant avec sa femme, un homme pourrait développer de l’indifférence envers elle. La Torah a donc ordonné : qu’elle soit en état de toumah pendant sept jours, afin qu’elle soit aussi aimée par son mari qu’au moment où elle est entrée pour la première fois dans la chambre nuptiale.
Sa période de toumah n’est pas censée impliquer le mal, la dégradation, ou l’infériorité. Au contraire, elle met en évidence le grand niveau de sainteté inhérent au pouvoir divin de la femme de créer et de nourrir une nouvelle vie dans son corps. Elle souligne également la grande sainteté de l’union entre un mari et une femme. Puisque seule une femme possède ce potentiel élevé, elle porte également la possibilité de son annulation ; d’où son statut de « tamé ». Elle a connu « le toucher de la mort », pour ainsi dire, avec la perte de la vie potentielle, comme le reflète sa menstruation.
(Peut-être cela explique-t-il pourquoi après avoir donné naissance à un garçon, une femme doit attendre un minimum de sept jours avant de commencer son décompte de jours purs ; tandis qu’après la naissance d’une fille, elle doit attendre un minimum de quatorze jours. Comme l’enfant de sexe féminin porte intrinsèquement un degré plus élevé de sainteté, en raison de sa propre capacité biologique à créer la vie, un plus grand vide, ou toumah, demeure après sa naissance. Ainsi, la plus grande période de toumah après la naissance d’une fille reflète son potentiel de kedoucha accru en raison de ses pouvoirs créatifs, ce qui nécessite une période d’attente plus longue pour purifier cette toumah.)
Grâce aux rythmes naturels de son corps, une femme expérimente chaque mois son merveilleux pouvoir divin de créer.
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