En grandissant en Iran, Anna n’apprit que peu de choses sur le judaïsme. À douze ans, elle devint obsédée par la Shoah, ce qui la conduisit à une colère intense contre D.ieu, jusqu’à décider qu’Il ne ferait plus partie de sa vie.
Lors d’une promenade à vélo, Anna chuta et, dans un cri spontané, s’exclama : « Oh mon D.ieu ! » Cet éclat involontaire lui fit brièvement penser à D.ieu et, dans un murmure, elle Lui lança un défi : « Si Tu existes, montre-moi un signe. Quand j’aurai dix-huit ans, fais-moi voir un arc-en-ciel. »
Elle n’avait que treize ans à l’époque et oublia rapidement son « marché » avec D.ieu.
Le jour de ses dix-huit ans, tandis qu’elle étudiait avec une amie, cette dernière insista pour s’en aller pour qu’Anna puisse fêter son anniversaire. Lorsqu’elle ouvrit la porte, un magnifique arc-en-ciel accueillit Anna.
Les années passèrent et la famille d’Anna s’échappa d’Iran. Vivant en Californie et enceinte de son sixième enfant, elle apprit lors d’un contrôle de routine que le cœur du fœtus présentait une anomalie. Le bébé devrait subir une opération et rencontrerait des difficultés respiratoires toute sa vie.
Le médecin conseilla à Anna d’avorter. Elle refusa catégoriquement.
Deux semaines avant le terme prévu, Anna insista pour refaire les examens. Les résultats ne montrèrent aucun changement. Elle se tourna alors vers D.ieu, Lui rappelant Ses interventions passées. « Tu t’es souvenu de moi à treize ans et dix-huit ans, je T’en prie, guéris cet enfant. »
Anna accoucha, redoutant le pire. Le nouveau-né fut aussitôt emmené en soins intensifs. Mais contre toute attente, le médecin revint vers Anna avec des nouvelles inespérées : « Je n’ai aucune explication, mais votre bébé est parfaitement sain. »
Anna partagea cette histoire émouvante lors d’une conférence sur l’étude juive que je donnais chez elle, présentant son « bébé », désormais une préadolescente rayonnante de santé.
L’histoire d’Anna est celle de l’indestructible âme juive. Quelles que soient les circonstances ou le degré de pratique religieuse d’une personne, l’âme appelle sans cesse son Créateur, en quête d’une connexion.
La lecture de la Torah de cette semaine, Pekoudei, commence par le détail des matériaux offerts pour la construction du Michkane, le Tabernacle. Ces dons furent réalisés de manière volontaire, en accord avec les moyens et la générosité de chaque contributeur, à l’exception notable de l’argent destiné aux socles.
« L’argent recueilli auprès de la communauté s’élevait à 100 talents et 1 775 sicles... un demi-sicle pour chacun... » (Exode 38,25-26).
Chaque individu contribua d’un demi-sicle pour les socles : « le riche ne donnera pas davantage, et le pauvre ne donnera pas moins » (Exode 30,15).
Le peuple juif se caractérise par une diversité remarquable : variété de tempéraments, d’aptitudes, de statuts sociaux et religieux, de talents et d’intelligences.
Chacun de nous peut utiliser ses capacités et opportunités uniques pour être un sanctuaire pour la présence de D.ieu dans notre monde. C’est la raison pour laquelle, concernant toutes les autres composantes du Michkane, chaque contribution reflétait la volonté et les moyens personnels du donateur.
Cependant, en ce qui concerne les socles, la contribution fut uniforme. Malgré nos différences, au fondement de notre relation avec D.ieu, nous sommes tous égaux.
En outre, ces socles furent réalisés en argent. En hébreu, le mot pour « argent », kessef, signifie également « désir ». Au plus profond de notre être, dans l’essence même de notre âme, réside un désir constant de se rapprocher de D.ieu.
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