Durant de nombreuses années, la tendance en matière d’éducation a été de séparer les enfants ayant des besoins spéciaux. Aujourd’hui, nous nous efforçons de les intégrer autant que possible dans les classes ordinaires.

L’inclusion, l’intégration et le mainstreaming sont différentes approches pour intégrer les enfants aux besoins particuliers dans les classes traditionnelles.

Alors, l’inclusion est-elle bénéfique, et pour qui ?

Les études menées au cours des quinze dernières années montrent que, moyennant un soutien adéquat et une formation appropriée, les bénéfices semblent largement positifs pour tous.

Les élèves ayant des besoins spéciaux bénéficient d’opportunités sociales accrues, d’attentes plus élevées résultant en une augmentation de leurs compétences et de leurs réalisations, d’une estime de soi et d’une confiance en soi accrues, et d’une meilleure préparation à la vie adulte.

Mais les avantages ont été, de manière surprenante, également partagés par les élèves qui n’ont pas de besoins spéciaux. Eux aussi ont bénéficié d’un plus grand succès académique, de sentiments renforcés d’estime de soi grâce au mentorat des élèves, d’une meilleure compréhension de leurs capacités, et d’une prise de conscience que chaque personne possède des capacités uniques. Ils ont appris la sensibilité et l’empathie et acquis de solides compétences en matière de collaboration.

Dans le monde du travail, une idée similaire gagne du terrain, alors que les employeurs commencent à reconnaître l’importance de la diversité. L’efficacité des systèmes de ressources humaines conçus pour une main-d’œuvre homogène est remise en question alors que les employeurs reconnaissent les contributions de toutes les différentes sortes d’intelligences, de personnalités et de talents.

Il semble donc que nous avons été créés en tant qu’êtres humains diversifiés pour une raison : nous avons tous quelque chose à apporter.


Au début de la lecture de la Torah de cette semaine, Moïse rassemble la nation d’Israël et énumère les différents matériaux qu’ils peuvent apporter au Tabernacle, la demeure de D.ieu sur terre.

« Prenez parmi vous une offrande pour l’Éternel ; tout homme au cœur généreux apportera de l’or, de l’argent et du cuivre... » (Exode 35,5)

Chacun de ces matériaux représente une personnalité différente de la nation. L’or représente la pureté du tsadik, l’individu pleinement juste. L’argent (kessef en hébreu, qui signifie aussi « désir ») représente le baal techouva, le pénitent. Le cuivre, le métal le moins cher, représente le pécheur.

On pourrait croire que seul un tsadik, à l’écart des séductions et des embûches de ce monde, possède la capacité de le sanctifier. Ou encore, on pourrait penser que seul un baal techouva, profondément familier avec les aspects négatifs de ce monde, est capable d’en élever la trivialité vers la noblesse. Cependant, la Torah nous révèle que le pécheur doit aussi être intégré dans cet effort, possédant lui-même quelque chose d’unique à offrir.

Étonnamment, la demeure de D.ieu sur terre n’est pas complète sans chacune de leurs contributions.

Indépendamment de notre niveau spirituel, de nos capacités intellectuelles ou de notre intelligence émotionnelle, nous avons tous été créés par notre Créateur pour transformer notre monde en une demeure pour D.ieu.

Et, que nous nous considérions comme inférieurs ou supérieurs, comme justes ou méchants, comme quelqu’un avec des capacités limitées ou de super talentueux, nous sommes tous nécessaires. Aussi contre-intuitif que cela puisse paraître initialement, chacun de nous a quelque chose à gagner de l’autre !

Quelle idée en or (ou serait-ce en cuivre) !