Il existe une différence majeure entre la date de la Destruction du Premier Temple selon la tradition rabbinique et celle avancée par les historiens laïcs. Selon les sources traditionnelles, qui se fondent sur le « Séder Olam », œuvre rabbinique du IIe siècle, la Destruction se situe en l’an 3338, correspondant à 422 avant l’ère commune. En revanche, les historiens laïcs situent cet événement en 587 avant l’ère commune, soit 165 ans plus tôt que la date rabbinique. Cet écart se réduit à 20-25 ans au moment des conquêtes d’Alexandre, avec des sources laïques le datant de 334 avant l’ère commune et les traditionnelles de 312 avant l’ère commune, et disparaît presque à la destruction du Second Temple, avec seulement une différence d’un ou deux ans.

Cette divergence provient de la durée attribuée au règne perse-mède. Les sages talmudiques soutiennent l’existence de quatre rois perses-mèdes – Darius I, Cyrus, Assuérus et Darius II – dont les règnes s’étendent sur 52 ans (3390-3442 ou 370-316 avant l’ère commune). La chronologie conventionnelle, ou laïque, basée sur les travaux d’Hérodote, un historien grec, et sur les inscriptions cunéiformes trouvées lors de fouilles de palais perses anciens, indique qu’il y eut plus de 10 rois perses sur une période de 207 ans. Bien que de nombreux ouvrages aient été consacrés à cette énigme historique, la tradition rabbinique est souvent considérée comme authentique. Il arrive malheureusement que la datation laïque trouve sa place dans la vie juive, ce qui peut être source de confusion. En 1996, l’État d’Israël a célébré « Jérusalem 3000 », basé sur la date laïque de 1004 avant l’ère commune pour la conquête de Jérusalem par le roi David. Pour les Juifs observant la Torah, cependant, il s’agissait seulement de « Jérusalem 2865 ».