Une amie à moi traverse une période difficile. Elle fait face à des problèmes familiaux avec ses enfants adultes, et sa situation financière est devenue précaire. Elle est vraiment abattue ; certains jours, elle a du mal à simplement sortir du lit.

Je ne cesse de dire à mon amie qu’elle est un pilier de stabilité pour sa famille. Son entourage a besoin d’elle et elle est appréciée comme étant une belle personne. Elle est spéciale, généreuse et bienveillante, malgré tout ce qu’elle a traversé. Je lui dis que je sais qu’elle restera forte et fidèle à elle-même, malgré tous ceux qui lui ont fait du tort. Et d’une manière ou d’une autre, elle surmontera son épreuve actuelle et continuera de prospérer.

La lecture de la Torah de cette semaine nous donne des indices sur la façon de survivre à un traumatisme.

Joseph est l’incarnation d’une personne qui a enduré les circonstances les plus éprouvantes. Il fut orphelin de sa mère dès son jeune âge, haï par ses frères qui épargnèrent sa vie mais qui le vendirent tout de même comme esclave à l’âge tendre de dix-sept ans. Il passa ses années formatrices en tant qu’étranger dans un pays lointain, accusé de crimes qu’il n’avait jamais commis et emprisonné sans espoir d’un avenir meilleur. Ce n’est que des décennies plus tard qu’il fut réconcilié avec ses frères et réuni avec son père.

Et pourtant, malgré cette adversité, Joseph demeura un tsadik – un juste –, restant ferme dans ses croyances et son éducation, sa sensibilité et sa bonté. Après s’être finalement marié et avoir été nommé vice-roi d’Égypte, les noms qu’il donne à ses fils révèlent les principes auxquels il resta fidèle.

Et à Joseph naquirent deux fils avant l’année de la famine, qu’Asnath, fille de Poti Phéra, gouverneur d’On, lui donna. Joseph nomma le premier-né Ménaché, car « D.ieu m’a fait oublier toute ma peine et toute la maison de mon père ». Et le second, il le nomma Éphraïm, car « D.ieu m’a rendu fécond dans le pays de mon affliction. »1

Ménaché signifie « faire oublier ». Joseph reconnaissait qu’en lui accordant le succès, D.ieu lui avait fait oublier ses épreuves passées, ce qui aurait pu le conduire également à oublier la maison de son père. Il appela son fils Ménaché comme un rappel constant de ne jamais oublier sa famille, son héritage et les valeurs de son éducation.2 Chaque fois qu’il appelait son fils, il se souvenait que peu importe où le voyage de sa vie l’avait emmené ou l’emmènerait à l’avenir, il ne devait jamais oublier son identité profonde.

Éphraïm, quant à lui, vient de la racine hébraïque peri, qui signifie « fécond ». Joseph reconnaissait que D.ieu l’avait rendu fécond même dans un pays d’affliction. Les cruelles tribulations de notre vie peuvent nous aider à grandir et à nous développer. Grâce à ces défis, nous pouvons utiliser et nourrir des parties profondes de nous-mêmes qui, autrement, seraient peut-être restées dormantes.

La vie envoie à chacun de nous des épreuves et des défis difficiles. Joseph nous enseigne les deux clés essentielles pour les surmonter.

  1. N’oubliez jamais qui vous êtes. N’oubliez jamais la puissance et la potentialité de votre âme. Puisez dans sa force et ne laissez pas les circonstances vous voler l’essence de votre véritable être.
  2. Gardez à l’esprit que, malgré la difficulté, les épreuves peuvent finalement conduire à la grandeur et à l’épanouissement personnel. Trouvez et utilisez vos expériences pour creuser profondément en vous afin de porter des fruits, et devenir la meilleure personne que vous puissiez être.