Le fait le plus connu concernant Rabbi Dov Ber, le Maguid de Mézeritch, est peut-être qu’il eut de nombreux grands disciples. Presque toutes les figures emblématiques du mouvement ‘hassidique naissant furent des disciples du « Grand Maguid ». Il fut le maître enseignant, l’enseignant des maîtres.
Un autre fait remarquable à propos du Maguid est qu’il était le principal élève et le successeur du Baal Chem Tov, la source d’où jaillit l’eau vivifiante du ‘hassidisme.
Le 18ème siècle a vu la conception, la naissance et le développement du mouvement ‘hassidique tel que nous le connaissons aujourd’hui. À la suite d’une période sombre de l’histoire juive – qui vit entre autres l’ascension et la chute du faux messie Shabbataï Tsvi et les horribles massacres de Khmelnitski –, Rabbi Israël Baal Chem Tov initia une nouvelle manière de servir D.ieu. Ancré dans la tradition mystique juive, le Baal Chem Tov donna aux Juifs simples et opprimés la capacité de servir D.ieu avec joie et enthousiasme. Il voyageait de ville en ville, assurant aux masses que leur service de D.ieu apparemment simple était aussi précieux que l’étude de la Torah approfondie des érudits.
Après le décès du Baal Chem Tov en 1760, le Maguid prit sa place au centre de ce réveil spirituel naissant. À travers les élèves du Maguid, les enseignements du Baal Chem Tov furent diffusés à travers toute l’Europe de l’Est.
À la fin de la vie du Maguid, en 1772, le ‘hassidisme s’était transformé en un mouvement reconnaissable et en pleine expansion, considéré par beaucoup comme un rival menaçant pour l’établissement juif traditionnel. Mais aujourd’hui, 250 ans plus tard, il est largement reconnu que le Maguid a ramené le judaïsme à la vie de l’intérieur.
Comment y est-il parvenu ? Le coeur de la réponse réside dans l’histoire bien connue de la façon dont le Maguid devint le disciple du Baal Chem Tov :
Lorsque le Maguid rendit visite au Baal Chem Tov – avant qu’il fasse partie de son premier cercle –, il était déjà un érudit accompli, mais peu familier avec la voie particulière que le Baal Chem Tov enseignait. Le Baal Chem Tov l’interrogea sur une section particulièrement difficile du Ets ‘Haïm, un ouvrage kabbalistique majeur. En tant qu’érudit établi, il résolut la difficulté. Cependant, le Baal Chem Tov répondit que l’explication du Maguid était insuffisante.
Le Maguid réfléchit une seconde fois au passage et maintint sa position, affirmant que son explication était correcte et que si le Baal Chem Tov en avait une supérieure, il devait la formuler.
Le Baal Chem Tov se mit alors à lire le passage au Maguid, et du fait de son intense concentration, de son énergie et de sa ferveur, lorsque les anges divins furent mentionnés, les deux purent physiquement discerner les anges créés par leur étude, et la pièce se remplit de lumière.1
En évoquant cette histoire, Rabbi Yossef Its’hak Schneersohn, le sixième Rabbi de ‘Habad-Loubavitch, fit remarquer que ce n’étaient pas les miracles du Baal Chem Tov qui attirèrent le Maguid ; ce fut plutôt sa capacité à doter les enseignements mystiques ésotériques d’une cohérence vivante qui transforma le Maguid en son disciple.2 Le Baal Chem Tov fit passer les mots de simples abstractions à des réalités vivantes, et le Maguid put alors clairement les voir avec l’œil de son esprit.
Le Baal Chem Tov était un mystique et un faiseur de miracles. Le Maguid était un érudit et un intellectuel. Lorsqu’ils se rencontrèrent, un mariage fut forgé entre le mysticisme et l’érudition. Le Maguid, en conséquence, fut capable de réaliser un miracle d’une autre sorte : il utilisa les mots et le langage pour transformer les vives visions mystiques du Baal Chem Tov en enseignements qui pouvaient être compris, étudiés et enseignés.
Un centre d’étude
Rabbi Yossef Its’hak souligna une distinction clé entre le Maguid et le Baal Chem Tov :
L’une des différences entre les pratiques du Baal Chem Tov et celles du Maguid réside dans le fait que le Baal Chem Tov était constamment en voyage, alors que le Maguid restait dans un même endroit.3
Du fait de ses voyages, le Baal Chem Tov devint réputé en tant que faiseur de miracles et guide spirituel. Certes, beaucoup de Juifs se rendaient à Meziboz pour solliciter son conseil, mais une part importante d’entre eux venait en raison de sa réputation de faiseur de miracles et de guérisseur, pas nécessairement pour entendre des enseignements mystiques. La plupart de ceux qui s’attachèrent à lui et sont considérés comme ses disciples n’ont pas passé beaucoup de temps à Meziboz.4 Il semble d’ailleurs que Rabbi Dov Ber lui-même n’ait rencontré le Baal Chem que deux fois, bien que l’une de ces visites ait duré six mois.5
À l’inverse, le Maguid établit un centre où de jeunes érudits de toute la région venaient étudier. Ils s’immergeaient dans le programme traditionnel du Talmud et du droit juif, et se plongeaient également dans les mystères kabbalistiques du Zohar et les écrits du célèbre kabbaliste Rabbi Isaac Louria (le Arizal). Plus important encore, ils entendaient de nombreux nouveaux enseignements du Maguid lui-même, les gravant dans leurs cœurs et les consignant par écrit. Ces transcriptions étaient copiées et recopiées, mémorisées et répétées, circulant bien au-delà de la cour du Maguid à Mézeritch.
Selon les mots de Rabbi Yossef Its’hak : « Pour être attaché au Baal Chem Tov, il suffisait de ressentir une connexion, activée par le fait de vivre selon ses directives, de prononcer des paroles de Torah, ou d’aimer son prochain. S’agissant du Maguid, en revanche, une étude effective était requise ; la simple connexion n’était pas insuffisante. Ses disciples devaient passer du temps en sa présence pour étudier avec lui et apprendre de son comportement. »6
Tous ceux qui faisaient le voyage à Mézeritch, cependant, n’étaient pas admis comme étudiants. Alors que la porte du Baal Chem Tov était toujours ouverte, l’accès au Maguid était restreint. Pour la plupart, même les jeunes gens qui étudiaient sous sa direction n’avaient pas le mérite de le voir, sauf le Chabbat.
À plusieurs reprises, le Rabbi de Loubavitch, Rabbi Mena’hem Mendel Schneerson, de mémoire bénie, a commenté ce contraste. Le Baal Chem Tov permettait à tous de venir l’entendre, mais il ne discutait pas d’idées mystiques publiquement. À la place, il communiquait à travers des histoires et des paraboles. Le Maguid, cependant, tout en étant plus sélectif quant à qui il enseignait, était beaucoup plus ouvert sur le contenu. Il discutait ouvertement d’idées mystiques profondes avec ses étudiants, qui les consignaient par écrit et les diffusaient à d’autres.
C’était tellement révolutionnaire que cela suscita l’ire de certains autres disciples du Baal Chem Tov, notamment Rabbi Pin’has de Koretz, comme le prouve un épisode rapporté par Rabbi Yossef Its’hak au nom de Rabbi Chnéour Zalman de Lyadi. Rabbi Chnéour Zalman était un élève du Maguid et devint plus tard le fondateur de l’école ‘Habad du ‘hassidisme :
Rabbi Pin’has de Koretz s’opposait à la manière dont le Maguid discutait ouvertement des idées ‘hassidiques. Il croyait qu’une grande discrétion était nécessaire pour des questions aussi sublimes. Il découvrit un jour un enseignement ‘hassidique transcrit qui était tombé au sol de la cour, ce qui lui causa une grande détresse.
Je l’ai remarqué [poursuivit Rabbi Chnéour Zalman], et dans une tentative de l’apaiser, j’ai raconté la parabole connue :
Il y avait autrefois un roi dont le fils unique était tombé malade. Les médecins affirmaient que le seul remède consistait à broyer une certaine pierre précieuse, à la mélanger avec de l’eau et à faire boire ce liquide au prince. Ils cherchèrent cette pierre dans le trésor du roi sans succès.
Un conseiller, cependant, découvrit que la pierre qu’ils recherchaient était sertie dans la couronne du roi.
Pendant ce temps, l’état du prince s’était tellement détérioré que les médecins doutaient qu’il puisse absorber une quelconque quantité de ce liquide. Il était probable que même s’ils retiraient cette gemme de la couronne du roi et préparaient le mélange selon les instructions des médecins, tout serait vain.
Le roi, cependant, insista pour que ce soit fait, en disant ceci : « Certes, la couronne du royaume représente la splendeur et la gloire de ma souveraineté, et cette pierre est la pièce maîtresse de la couronne. Pourtant, tout cela est entièrement insignifiant en comparaison de mon fils unique. Il vaut la peine de broyer ce joyau même s’il y a un doute que nous réussissions. Peut-être que le prince avalera une seule goutte de ce liquide et sera guéri.
Quand j’ai conclu cette parabole [continua Rabbi Chnéour Zalman], Rabbi Pin’has fut satisfait, s’exclamant : « Tu as raison ! C’est une justification de l’approche du Maguid. Heureux le maître qui a de tels élèves. »7
À travers cette parabole, Rabbi Pin’has comprit que le peuple juif était dans une situation désespérée ; seule la révélation des secrets les plus sublimes pouvait fournir aux Juifs la force et l’inspiration pour persévérer. En effet, lorsque le Maguid entendit plus tard parler de cet épisode, il fut satisfait, expliquant qu’il y avait une opposition En Haut au fait qu’il diffuse la pensée ‘hassidique et que l’argument de Rabbi Chnéour Zalman l’avait sauvé.8 Le Maguid – tout en étant un fidèle transmetteur de la Torah du Baal Chem Tov – eut le courage et la prévoyance d’organiser la diffusion des sources du ‘hassidisme aux masses.
Qui venait à la cour du Maguid ?
Nous pouvons répartir les visiteurs de la cour du Maguid en trois catégories générales : 1) Ceux qui venaient pour un court moment pour puiser de l’inspiration en étant en sa présence et en entendant ses enseignements. 2) Des Juifs qui passaient beaucoup de temps aux côtés du Maguid mais qui n’étaient pas considérés comme ses disciples proches. Ces individus, connus sous le nom d’assistants (mechartim), accomplissaient également les tâches générales nécessaires au bon fonctionnement du foyer. 3) Les disciples proches du Maguid, dont beaucoup devinrent des leaders ‘hassidiques influents. Ce groupe était connu sous le nom de « ‘Hevraya Kadicha » (la Sainte Confrérie).
Le Chabbat, tous les visiteurs étaient les bienvenus à la table du Maguid. Mais obtenir un accès personnel au Maguid était plus difficile. Une rotation des disciples de confiance du Maguid contrôlait l’admission à son bureau. Il arriva une fois que Rabbi Chnéour Zalman prit la liberté d’admettre un certain individu, ce qui déplut au Maguid.9
C’était avec son cercle étroit d’étudiants, tous des érudits accomplis, que le Maguid était principalement occupé. L’investissement dans ces individus doués fut d’une importance primordiale dans le succès du ‘hassidisme. Les disciples émérites du Maguid diffusèrent les enseignements du ‘hassidisme de manière très vaste, et changèrent le cours de l’histoire. Parmi ceux-ci se trouvaient : Rabbi Aaron de Karlin, Rabbi Mena’hem Mendel de Horodok (également connu sous le nom de Rabbi Mena’hem Mendel de Vitebsk), Rabbi Chnéour Zalman de Lyadi, Rabbi Zousha d’Anipoli, Rabbi Shmelké de Nikolsburg, Rabbi Elimelekh de Lizensk, Rabbi Avraham de Kalsik, Rabbi Levi Its’hak de Berditchev, Rabbi Pin’has Horowitz (le Haflaah), Rabbi Mena’hem Na’houm de Tchernobyl, Rabbi Israël Hopstein (le Maguid de Koznitz), Rabbi Yaakov Its’hak Horowitz (le ‘Hozé de Lublin), et le propre fils du Maguid, Rabbi Avraham HaMalakh.10
Les coutumes ‘hassidiques de la cour du Maguid
Une autre façon dont le Maguid canalisa l’inspiration mystique du Baal Chem Tov pour former un mouvement distinct fut l’adoption de coutumes et de pratiques particulières, qui allaient devenir une caractéristique emblématique du ‘hassidisme. Nées d’un désir d’accroître la piété et la dévotion envers D.ieu, ces coutumes comprenaient souvent des rigueurs halakhiques.
Par exemple, il adopta la version des prières quotidiennes influencée par les enseignements de Rabbi Isaac Louria (« le Arizal »). Selon la Kabbale, il existe 12 versions de la liturgie, chacune applicable à l’une des 12 tribus. C’est seulement en priant selon la liturgie de sa propre tribu que la prière a l’effet désiré. Cependant, expliqua Rabbi Dov Ber, il existe une treizième porte qui est un chemin accessible à tous. C’était la liturgie développée par le Arizal et adoptée par le Maguid comme la formulation ‘hassidique du rite de la prière.11
![Page d’un livre de prières manuscrit utilisé par le deuxième chef du mouvement ‘hassidique, Rabbi Dov Ber de Mézeritch. Une note manuscrite de Rabbi Chnéour Zalman de Lyadi est entourée en rouge; des ajouts de Rabbi Israël, le Maguid de Koznitz, sont entourés en bleu. (Photo: Collection privée/Avec l’aimable autorisation de 19kislev.co.il) Page d’un livre de prières manuscrit utilisé par le deuxième chef du mouvement ‘hassidique, Rabbi Dov Ber de Mézeritch. Une note manuscrite de Rabbi Chnéour Zalman de Lyadi est entourée en rouge; des ajouts de Rabbi Israël, le Maguid de Koznitz, sont entourés en bleu. (Photo: Collection privée/Avec l’aimable autorisation de 19kislev.co.il)](https://w2.chabad.org/media/images/859/JUUQ8593107.jpg?_i=_n32DD4A5CE5B405756B86D11830CBE5B1)
Un autre exemple fut le controversé « couteau à double affûtage » pour l’abattage rituel, également connu sous le nom de « couteaux polis ». Avant cette époque, les couteaux généralement utilisés pour l’abattage étaient uniformément épais du talon à la lame. Comme le tranchant avait la même épaisseur que le talon, il fallait un effort considérable pour former la lame et maintenir le tranchant. L’innovation du Maguid fut le profilage du couteau des deux côtés, une transformation progressive du talon épais du couteau vers le tranchant aiguisé. Les avantages de ce couteau étaient nombreux, mais principalement, il était plus facile pour l’abatteur d’aiguiser le tranchant et de le maintenir exempt d’entailles qui pourraient potentiellement invalider le statut casher de la viande. C’était une grande innovation à l’époque, mais elle fut finalement acceptée par tous. Aujourd’hui, c’est le seul type de couteau utilisé pour abattre les animaux casher.12
Ces deux innovations furent défendues et promues par Rabbi Chnéour Zalman après le décès du Maguid.
De plus, le Maguid chargea Rabbi Chnéour Zalman de rédiger une édition révisée du Code de droit juif qui avait été écrit par Rabbi Yossef Karo quelque 200 ans plus tôt. Le Code original cherchait à énoncer clairement et succinctement la loi juive. Cependant, depuis sa publication, une grande quantité de commentaires et de surcommentaires avaient été publiés, ce qui avait conduit à une certaine confusion. L’ouvrage rédigé par Rabbi Chnéour Zalman, connu sous le nom de Choul’hane Aroukh HaRav, synthétisait avec clarté et concision les différentes opinions en décisions bien fondées et logiquement argumentées. Il allait devenir un fondement du corpus halakhique et apaiserait certaines des accusations concernant la prétendue frivolité des ‘hassidim en matière de droit juif.13
Succès et opposition
Un autre signe du succès du Maguid se manifeste à travers la réaction de ceux qui s’opposaient aux idées ‘hassidiques et à l’essor du mouvement ‘hassidique. Cette opposition commença sérieusement en 1770, quand un groupe de ‘hassidim mené par le disciple du Maguid, Rav Avraham de Kalisk, commença à agir bruyamment, faisant des cabrioles dans les rues – comme moyen de se rabaisser – et se moquant des érudits de la Torah trop orgueilleux. Les choses atteignirent un point critique lorsqu’un membre de ce groupe se rendit à Shklov et, après avoir donné une conférence étonnamment érudite, saisit l’occasion de dénigrer les géants de la Torah de l’époque. Cela provoqua un tollé et enragea ceux qui s’opposaient aux ‘hassidim.14
Peu après, au cours de l’hiver 1771-1772, Rabbi Chnéour Zalman et Rabbi Mendel de Horodok se rendirent à Vilna pour intercéder auprès du Gaon de Vilna dans le but d’apaiser le Gaon et de désamorcer la situation. Leur mission échoua cependant, car le Gaon refusa de les rencontrer.
Dans un dernier effort désespéré pour éviter une confrontation prolongée, un débat fut organisé à Shklov. Rabbi Chnéour Zalman devait défendre l’idéologie du ‘hassidisme, et Rabbi Avraham de Kalisk devait défendre les méfaits de ses étudiants. Bien que Rabbi Chnéour Zalman ait présenté une défense efficace des principes fondamentaux du ‘hassidisme, le comportement débridé des étudiants de Rabbi Avraham ne pouvait être défendu. Les rabbins de Shklov tournèrent cette fureur contre les ‘hassidim, envoyant un message au Gaon et le convaincant d’émettre des édits d’excommunication contre les ‘hassidim.
![Cette synagogue à Rovno, en Ukraine, est le lieu où Rabbi Dov Ber, le Maguid de Mézeritch – qui succéda à Rabbi Israël Baal Chem Tov en tant que leader du mouvement ‘hassidique – pria, étudia et enseigna dès 1760. Cette synagogue à Rovno, en Ukraine, est le lieu où Rabbi Dov Ber, le Maguid de Mézeritch – qui succéda à Rabbi Israël Baal Chem Tov en tant que leader du mouvement ‘hassidique – pria, étudia et enseigna dès 1760.](https://w2.chabad.org/media/images/1148/uBUf11487779.jpg?_i=_n504BC99DD0473598AAE3BCDC5D75568D)
Confrontés à une vague croissante de persécution, les étudiants du Maguid se réunirent à Rovno – où vivait le Maguid à l’époque – pour organiser leur réponse. Rabbi Chnéour Zalman raconte son voyage à Rovno avec Rabbi Avraham de Kalisk et comment ce dernier avait peur d’entrer dans la ville de crainte de la colère du Maguid. Rabbi Avraham demanda à Rabbi Chnéour Zalman de solliciter Rabbi Mendel de Horodok (qui était déjà présent dans la ville) pour intercéder auprès du Maguid en sa faveur. Le Maguid consentit à recevoir Rabbi Avraham et le réprimanda sévèrement.15
Cette malheureuse série d’événements conduisit à des décennies d’opposition farouche et amère au mouvement ‘hassidique. Cependant, il est clair que dans les dernières années de la vie du Maguid, son œuvre était achevée : le ‘hassidisme s’était transformé en un mouvement dynamique et une force avec laquelle il fallait compter. En fait, on peut arguer que cette opposition, et la nécessité subséquente de s’unir en réponse, aida à cimenter les ‘hassidim en tant que groupe cohésif.
Après le décès du Maguid, Rabbi Chnéour Zalman, avec d’autres disciples éminents de Rabbi Dovber, poursuivit cette œuvre. Des dizaines de cours ‘hassidiques furent établies à travers les villes et les villages de l’Europe de l’Est, et de nombreux livres ‘hassidiques furent imprimés afin que de plus en plus de personnes puissent devenir des disciples du Maguid, et de son maître, le Baal Chem Tov.
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